Un exerciseur, pourquoi?

Je m’interrogeais récemment sur l’utilité des exerciseurs. Un outil qui génère des exercices qui se ressemblent beaucoup , ne faisant pas intervenir des cas concrets. En vérité, je les pensais complètement inutiles!

 

I. Un cas concret

J’ai une élève allophone entrée en cours d’année en 3e, son niveau en mathématiques ressemble beaucoup à celui d’un collégien de 5e du point de vue numérique, en géométrie le vocabulaire étant complexe, on  s’oriente vers du niveau 6e.

Je me suis mis en tête après quelques essais infructueux pour qu’elle adhère au cours, de différencier totalement le cours.

a) Le cours

J’ai donc entamé avec elle le chapitre sur l’addition et soustraction de fractions.

Pour cela, j’ai réécrit mes cours de 5e en français simple, privilégiant les formules (qui a dit que les mathématiques étaient un langage universel?).

Ensuite sont venus les exercices d’applications, là où la plupart des élèves comprennent le cours et l’appliquent, ici l’instruction des leçons fonctionnent autrement, et je l’ai compris que tardivement.

Le support du cours ne lui était d’aucune utilité en première instance.

En effet, les premiers exercices ont été faux, j’ai donc repris avec elle et fait quelques exercices avec elle. Je rappelle qu’elle ne comprend pas ce qu’on lui dit.

 

C’est par des exemples traités ensemble qu’elle a comprise le fonctionnement de l’addition de fractions, et …

b) Une acquisition par essais.

Elle s’est appropriée  la notion d’addition de fractions par le principe d’exemple/contre-exemple. C’est un apprentissage intéressant, qui néanmoins ne fait pas intervenir de sens, mais permet l’acquisition de notion nouvelle passant outre la barrière du langage.

Ici, c’est l’apprenant qui devient le constructeur de son savoir. Il doit faire des suppositions et les confronter à des exercices pour les valider, un peu à l’instar d’un chercheur.

Un gros défaut à ce type d’instruction :

Je me suis retrouvé rapidement à court d’exercices.

 

Aucun intérêt de lui faire faire des exercices plus complexes faisant intervenir des problèmes, le français n’étant pas acquis.

 

Je me suis donc tourné vers un générateur d’exercices : un exerciseur.

II. Pyromaths

C’est une application que je suivais de loin, et puis il y a eu un article de Cyrille Borne. Ma première réflexion  a été le rejet total de ce logiciel. J’applaudissais le programme en lui même. Bien fait, simple, joli et très facilement utilisable, le rendu des exercices est très beau et important, c’est un logiciel libre. Mais je ne trouvais aucun sens derrière et puis il n’y avait pas de tâche complexe…  À l’époque pour moi il était inutile, si les élèves n’ont pas compris le fonctionnement c’est que mon cours est mal fait, je considérais à tort que l’instruction ne pouvait que venir de l’enseignant et que ce dernier ne pouvait pas se placer en tant qu’arbitre et laissant l’élève découvrir la notion et SA méthode. Quelle erreur!

a) Pour quoi faire?

L’exerciseur a en fait aussi une  autre utilité forte que de proposer une acquisition d’un savoir par essais/erreurs, celle de générer des exercices simples, il est donc fait pour s’entraîner  à une tâche simple.

Loin des agréments sur la tâche complexe (ce quoi on doit tendre), l’exerciseur lui sert à valider « cette première marche » que parfois certains  élèves n’arrivent pas à franchir. Il s’agit en fait d’obtenir chez l’apprenant des automatismes et réflexes d’analyses : « J’ai vu cette forme, c’est une addition, on fait ça »

Pour s’habituer à voir les solutions, il faut en avoir vu beaucoup.

N’avons-nous pas eu ces quelques élèves qui viennent à la fin du cours : « M’sieur, vous z’avez pas d’autres exercices en plus que j’ pourrais faire?« .

Bien sûr ils sont rares (je ne traiterais pas le sujet où certains parents sont contre les devoirs à la maison), mais il est dommage parfois de ne pouvoir répondre à l’affirmative car les exercices restants dans le livre sont trop durs et pourrait « casser » la motivation de l’élève.

Donc l’exerciseur permet donc aux élèves de gagner des automatismes et aussi d’assouvir leur motivation au travail sans leur mettre des obstacles insurmontables.

b) En pratique.

Pyromaths c’est :

  • Des exercices couvrants le programme du collèges, classés par niveau et notions.
  • Des corrigés générés
  • Un interface utilisable en local (sur l’ordinateur) ou directement en ligne.

Pour un rendu :

 

Pour télécharger ou utiliser en ligne Pyromaths :

C’est par ici que cela se passe !

A propos de l'auteur :

Enseignant de mathématiques : collège Belle-vue de Loué Membre de l'équipe du "Rallye mathématique de la Sarthe" blog : mathix.org

a écrit 1155 articles sur mathix.org.

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