Les révolutions chez l’Homme : le langage, l’écriture, l’imprimerie et la prochaine? Internet?

Encore un article sur l’évolution d’internet et le libre.

 

J’avais écrit il y a quelque temps un article sur le pouvoir de l’écrit. J’y écrivais que celui-ci permettait d’échanger, que cet accès à la lecture permettait ,de part le blog, des échanges via les commentaires.

Voilà qu’aujourd’hui je tombe sur une vidéo (de propagande?) sur le FIN militant pour l’union d’idées via internet, cette vidéo :

Cela m’a fait un peu froid dans le dos. Cette vidéo m’a rappelé un film français d’anticipation que j’avais adoré, « 8th wonderland« . Ce film présentait un « état internet » régit par des lois internes qui permettait à un groupe d’individus de partager des idéaux en se dégageant du carcan de la territorialité.

Je dirai que chez l’Homme, il y a eu plusieurs révolutions dont celles que je retiendrais sont:

  • L’apparition de l’écriture : Elle permet de perpétrer un savoir dans le temps, plus de transmission orale qui s’étiole mais on trace qui dure .Malheureusement seuls les érudits y avaient accès.
  • L’imprimerie : Permet la diffusion au plus grand nombre, elle a provoqué l’expansion de l’instruction, cela a favorisé l’accès à la lecture et à la culture. Malheureusement l’écriture était réservée qu’aux gens autorisés. Il y avait un contrôle des écrits. On nous obligeait à une certaine lecture. D’ailleurs même actuellement pour éditer son propre livre, c’est compliqué!
  • L’internet : Tout le monde peut écrire, et tout le monde peut y lire les écrits. C’est un espace libre non régit par un pouvoir. L’accès à l’écriture et à la diffusion est facilité.

Aujourd’hui, je pense qu’on est à l’aube d’une nouvelle ère de l’expansion du droit de diffuser ses idées au plus grand nombre. Oui, c’est dangereux pour les pouvoirs en place, car dérangeant, le regroupement d’individus se fait maintenant via la toile. On a vu lors du printemps arabe la capacité d’action de ce moyen de communication… Un outil puissant et quasiment indestructible.

Les outils de filtrage possiblement installables par les états sont soit impuissant (je pense au filtrage par DNS testé par Orange contournable par un changement de serveurs DNS ), soit trop restrictif (rend internet inutilisable pour tous).

Maintenant quand je vois qu’au nom du droit d’auteur,on nous a proposé ACTA (Même si je suis pour l’Europe, je reste effaré que ce soit l’Europe qui ait construit ce traité! Heureusement que le parlement européen l’a rejeté.) visant à surveiller les citoyens via les FAI donc sans instance juridique au premier abord.

On souhaite promouvoir un organisme (réunion de l’ARSCEP et du CSA) capable de « réguler » les connections internet chez les particuliers. (lien).

Espérons que le pouvoir en place ne fera pas l’erreur de toucher à la neutralité du net, la toile doit rester un espace de libre échange même si celui-ci est soumis à la Loi (et heureusement qu’il l’est!)

Il est d’ailleurs marrant de voir des politiques croire que c’est une zone de non-droit. (voir cet article)

Voici quelques citations :

Jacques Myard «J’espère que l’on va prendre conscience de la nécessité de nationaliser ce réseau.»

Donc c’est clair,  pour lui il n’y a pas de législation sur le internet, le mot internet existe dans les textes de loi depuis 1992…. hum.

Aurélie Filipetti «Si la presse abandonne la qualité, il n’y aura plus de différence entre les journaux, les magazines payants et la presse gratuite, notamment sur le Net où rien n’est éditorialisé.»

Ah bon? Et qu’on fait les résistants lors du printemps arabe, ils ont été éditorialisé par la censure?

Amanda Léar «C’est vrai qu’Internet ça me rend folle. Attendez, si je dis dans un magazine que Claire Chazal a les pieds plats, elle peut me faire un procès. Mais si j’écris sur Internet que le président de la République est un con, y’a pas de problème. C’est un espace de liberté mais à l’arrivée, ça devient n’importe quoi. Je vous le dis franchement, je rêve qu’on interdise ce truc!»

Bien entendu, on a le droit de diffamer sur internet? La loi existe et s’applique aussi sur les détenteurs d’internet, et d’ailleurs même caché derrière un pseudo, les administrateurs des sites (qui sont responsables de la diffusion des idées sur leur site) sont tenus de transmettre les informations liées au compte (IP, email associé au compte sur le site, …).

Christine Ockrent«Il y a les blogs et les sites, ils disent ce qu’ils veulent et la plupart du temps leur job consiste à salir les gens. Ça correspond tellement à l’esprit français! Avec les nouvelles technologies on peut écrire absolument n’importe quoi sur n’importe qui, on ne vérifie rien, on voit si la mayonnaise prend et après c’est génial c’est parti! Cette course à la polémique amuse des gens mais ce n’est pas ce que j’appelle de l’info.»

Marrant de voir que France 2 avait diffusé une information de suicides au JAPON, information non vérifiée qui s’est révélé fausse. Alors on donne des leçons?

Bref, tomber dans le travers de la diabolisation d’internet me fait sourire… C’est un outil formidable, mais bien entendu quand on ne connaît pas un objet on a tendance à croire que c’est mauvais.

Finissons en maintenant avec le droit d’auteur, historiquement, il a été créé par Beaumarchais pour protéger les écrivains de pièces de théâtre contre les troubadours qui les jouaient. En effet, on interdisait aux comédiens de tirer profit de leurs pièce sans leur verser une rétribution. On parle bien de profit, on autorisait de jouer gratuitement…. Imagine-t-on actuellement de jouer gratuitement un film? Non!

On parle de vol lorsque l’on copie un film, voler c’est soustraire un objet à un individu, ici la copie ne provoque aucun soustrait alors le message piratage = VOL me dérange.

Car je rappellerai qu’on pense avec des mots, changer le sens des mots change les mentalités. Avec sourire, je me rappelle une intervention de Lepage qui faisait l’historique du mot défavorisé. Avant (lorsque le parti communiste était convaincant) on parlait d’exploité et non de défavorisé. Ce qui est gênant c’est qu’en parlant d’exploité, on culpabilise l’exploitant. Les partis politiques ont changé et les  mots dans les discours ont changé.

Pourtant actuellement, ce sont toujours les mêmes personnes (les exploités sont les ouvriers payés au SMIC), on parle de défavorisé. Derrière ce mot on y voit simplement un manque de … chance, il n’y a plus de responsable!  Le fond de l’idée est différent, non?

Conférence sur la neutralité du réseau de Benjamin Bayart

A propos de l'auteur :

Enseignant de mathématiques : collège Belle-vue de Loué Membre de l'équipe du "Rallye mathématique de la Sarthe" blog : mathix.org

a écrit 1155 articles sur mathix.org.

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