Mois : mars 2012

Bref, j’ai refait l’histoire…

I.Un projet sur une simple idée lancée à tout-va en salle des profs

Et paf, on lance une idée comme ça en salle des profs, et on se retrouve avec un projet qui rassemble des profs de diverses disciplines.

L’idée? Elle est simple, faire des épisodes à la BREF ou normanfaitdesvideos avec les élèves sur des contenus pédagogiques.

 

 

 

 

 

 

Le projet rassemble : un prof de maths, de français et d’histoire.

Avant de se lancer dans l’aventure (à la rentrée normalement), on s’est essayé à la conception de vidéo. Il s’agissait de voir les difficultés que l’on pourrait rencontrer et d’estimer le temps passé à tourner.

1h30 de tournage et 4h30 de montage.

Un article viendra sur le projet en lui-même.

 II.La vidéo

Voici le rendu de la vidéo qui on l’espère motivera nos élèves.

 

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Socle commun : apprendre à lire l’actualité

Tout d’abord l’idée d’écrire cet article m’est venue en lisant un article sur ce blog.

En introduction, je vous laisserai regarder cette fameuse information du 9 janvier.

« Le graphique fait peur, une chute vertigineuse de l’euro, de quoi bien effrayer quelques auditeurs assidus de ce journal télévisuel. »

Mais avant toute chose regardons la vidéo, positionner le curseur à 1’30 et vous verrez le fameux graphique.

Avez-vous remarqué l’échelle utilisée? Déjà on ne montre qu’une portion de l’axe des ordonnées et l’échelle est extrêmement réduite, nous parlons d’une chute de … deux millièmes d’euros. Bien sûr pour des échanges se livrant en milliard d’euros la somme peut-être substantielle, mais ne parlons pas de crise! Y-a-t-il vraiment une utilité à ce graphique?

I. Le socle commun

C’est sans doute cela, l’utilité du socle, se faire sa propre opinion des faits d’actualités. Être autonome, pouvoir analyser l’actualité sans dépendre de quiconque.

Depuis quelques temps,  France 2 se livre à un exercice intéressant, une analyse des faits est proposée, ce n’est pas Pujadas qui nous livre son interprétation mais un « expert« , sorti de je ne sais d’où.

On a envie de faire confiance, mais quand on sait que l’autorité experte est sans doute la plus haute autorité qui soit. Voyons l’expérience de Milgram, qui sous la simple emprise d’une autorité experte arrive à ce qu’un une personne tue un autre homme, doit-on se laisser aller?

Bien sûr, l’analyse de ce graphique requiert bien un recul mathématique, le graphique apparaît rapidement, il faut être prêt à regarder l’essentiel : « l’échelle« , alors que notre œil serait bien plus attiré par l’aspect globale de la courbe.

Préparer nos jeunes enfants à analyser l’actualité requiert bien plus qu’un bagage mathématique :

– une culture historique et géographique.

– un bagage mathématique (voir l’aspect statistique)

-un bagage culturelle scientifique (dans l’art de pratiquer les sciences)

– être autonome, prendre des dispositions pour rechercher l’information.

La société moderne s’oriente vers une politique du chiffre, bien entendu pour analyser les chiffres (et dire que chiffre vient de sifra qui a aussi donné le mot zéro et « chiffré« , dans le sens « crypté« , « qui sème la confusion« !),  ce bagage mathématique est donc très important.

 

 

II.Un exemple Russe

La semaine du 4 au 11 mars 2012, lors des élections présidentielles russes, la chaîne info pro-Poutine Russie-24 a montré que la participation dans la région de Rostov était de 146% : « Russie Unie » a récolté 58.99% des voix, le Parti communiste 32.96%, « Russie Juste » 23.74%, le Parti libéral-démocrate 19.41%, « Pomme » 9.32%, « Patriotes de Russie » 1,46% et « Juste cause » 0.59%. Total : 146.47%.

III. Un exemple de chez nous

Voici un graphique qui a été présenté par François Lenglet pendant l’émission Des paroles et des actes sur France 2 le 12 janvier 2012. Il voulait montrer les dépenses publiques en pourcentage du PIB, aux États-Unis, en Allemagne, dans la zone euro et en France.

Tout d’abord, on remarque que la borne supérieur de 100% n’est pas visible.  La France paraît au premier abord, très en difficulté, les dépenses publiques nous paraissent équivalentes au PIB, mais il n’en est rien.

Et ce n’est pas fini! Regardons les rectangles des États-Unis et celui de la France, celui des Américains est deux fois moins grand par rapport au  notre, ce qui suggère que pour les pourcentages c’est le même rapport! 41,9% est-il deux fois moins grand que 56,2%?

Mais encore mieux, en regardant les rectangles on pense que la différence entre les États-Unis et l’Allemagne est la même qu’entre la zone Euro et la France, or pour l’un c’est 3,6% et pour l’autre c’est 7,4%…

Voilà ce qu’on aurait dû voir…

Bref un graphique qui ne voulait rien dire… Que penser du message que l’on souhaitait nous faire passer?

 

 IV. Les médias…

Les médias de plus en plus proposent une analyse avec des schémas  à l’appui pour permettre de rapidement jauger la situation, malheureusement parfois les illustrations sont alambiquées et les explications complètement floues, ce qui ne nous donne pas d’autres choix que de croire.

Enfin pour finir, régulièrement les journalistes parlent de pourcentages d’augmentation ou de réduction sans jamais préciser la date de référence sur laquelle on s’appuie…

 

Il est primordial de créer un esprit critique chez nos élèves, il faut leur donner les moyens de se faire leurs propres opinions….

(voir aussi)

sources utilisées :
http://images.math.cnrs.fr/Graphiques-frelates.html
http://www.apprendre-en-ligne.net/blog/index.php/2012/03/10/2012-taux-de-participation-146

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Scolatix.org : migration temporaire sur mathix.org

Bonjour,

actuellement le serveur scolatix.org connait de graves défaillances.

L’intégralité des données sauvegardées  dimanche après-midi ont été transférées sur mathix.org à cette adresse :

https://mathix.org/scolatix

Cette sauvegarde ne servira que de consultation des bilans etc… Veuillez ne pas ajouter de devoirs ou autres.

Merci d’avance et excusez-nous pour la gêne occasionnée.

 

 

Edit du 5 mars :

Retour à la normale ! Mail explicatif de l’hébergeur :

Bonjour,

Suite à des attaques très importantes sur une partie de nos
infrastructures, vous avez pu subir des ralentissement ou encore des
coupures aléatoires de services entre ce dimanche 04 et lundi 05 mars 2012.
Nos administrateurs ont réagit au plus vite et la situation bien que pas
encore complètement résolue, celle ci est contrôlée.
Les accès à vos différents services sont rétablis.
Nous vous prions de bien vouloir nous excuser pour la gêne occasionnée.
Restant à votre disposition.
Cordialement,

Meriam
Equipe support
—————
Amen France

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Quand l’intello écrase ou tire la classe vers le haut…

Encore ma petite classe de 6e qui me tracasse, je m’interroge sur l’impact des élèves forts sur le reste de la classe. Parfois ils sont de parfaits moteurs et parfois des inhibiteurs. Qui n’a pas eu ce petit Gaëtan (nom d’emprunt)  sur qui on se repose pour faire avancer le cours, celui qui nous sauve quand on rame lourdement? N’avons pas entendu alors ce genre de réflexions :

«  De toute façon m’sieur, Gaëtan aura la bonne réponse, pas b’soin d’ se triturer »

« J’ suis sûr que j’vais y arriver com’ Gaëtan ! »

Toujours en travail sur l’évaluation, je lis des ouvrages « sérieux ». Je m’étais toujours refusé de lire des ouvrages portant sur l’éducation, je souhaitais me faire mes propres idées et les tester, d’ailleurs le projet scolatix en est né comme les problèmes d’estimations, le rallye scientifique avec leurs objectifs pédagogiques et didactiques précis.

J’avais peur que les lectures stéréotypent mes idées, je pensais qu’il fallait une certaine expérience professionnelle avant de lire des ouvrages pour prendre du recul.

Coup de sang, je saute le pas, direction une librairie, deux thèmes : histoire des sciences et évaluation (« L’évaluation, une menace, édition puf »).

Lire c’est bien aussi, cela permet de mettre des mots sur des sensations que l’on a en classe. Mettre des mots sur un maux, c’est le premier pas pour le guérir, non? C’est le diagnostic.

Ici, dans le livre, je n’étais pas d’accord avec l’analyse (pas d’association entre notion de  réussite et acceptation dans un groupe), mais l’histoire contée était parlante, d’ailleurs je vais l’utiliser.

Passons , allons sur les idées …

I. L’élève s’évalue par rapport au groupe.

a) Introduction

Qui n’a pas entendu quand il a rendu des copies « Ouah! T’as eu plus que moi » « Rah, J’t’ai battu » , les fameux élèves qui comparent leurs copies.

Ils n’ont qu’une envie, c’est de se situer dans la classe, savoir dans quel sous-groupe ils appartiennent :

Les faibles, les moyens, les forts.

La sensation est innée, tout individu que nous sommes, nous avons besoin de savoir quelle place ou plutôt quel rang nous occupons dans la société. Notre micro-société qu’est la classe est régit par les mêmes lois.

En tant qu’enseignant, on ne peut pas faire grand chose face à cette attitude (d’ailleurs on agit aussi inconsciemment comme eux, on les « classe »).

Ce type d’évaluation par rapport aux autres s’appelle l’évaluation sociale.

Il s’agit donc de l’utiliser comme outil.

Voyons les deux fonctionnements de ce moteur, quand il inhibe ou quand il stimule les élèves.

b)Les références pour classer sa performance

Tout se joue sur l’élève fort, et parfois aussi l’enseignant quand c’est lui le modèle.

Il s’agit d’observer le lien qu’ont les élèves faibles avec ce modèle.

Traitons des exemples de relations entre notre Téo (élève faible) et notre Gaëtan (élève fort) .

Je vous proposerai tout d’abord une situation ludique, on donne un ballon aux élèves. Sans consigne, notre Téo essaie de jongler le plus possible , 1…2…3 puis le ballon touche le sol. Il évalue sa performance à 3 jonglages (il cherche déjà à évaluer sa performance).

Il regarde Gaëtan 1..2..3..4..5..6..7..8..9..10..11 et le jonglage s’arrête. Téo se dit donc qu’il est mauvais, il a évalué sa performance par rapport à celle de Gaëtan. L’évaluation sociale est donc mise en œuvre sans intervention de la part de l’adulte.

Par cet exemple succinct, j’espère vous convaincre que l’évaluation sociale est omniprésente et n’est pas liée à l’adulte.

Revenons à un cas plus classique d’évaluation officielle, ici, trois « modèles » sont en jeu,

  •  l’élève fort, « Quelle est la meilleure note et qui l’a eu? »
  • la norme : « Quelle est la moyenne de la classe? »
  • l’élève le plus faible : « Quelle est la  note la plus nulle? ».

Ce sont, je pense, par ces référence que l’élève lambda quadrille la performance qu’ il obtient. D’ailleurs, pendant le GRAF j’avais entendu un collègue parler d’un élève qu’il avait besoin de se situer.

Je ne pense pas qu’il ait besoin réellement de se situer par rapport aux autres, mais par rapport à ces références, la différence est subtile mais elle existe.

Vous remarquerez que très rarement on demande qui a eu la plus mauvaise note, et que par contre on cherche toujours à savoir qui a eu la meilleure note. N’y voyez pas l’art de la compétition mais plutôt celle du modèle, du référent, de l’objectif autoproclamé par la société, « Il faudrait être comme lui« . C’est ce qui explique que l’on se moque de savoir qui a eu la note faible.

Voyons les diverses réactions que Téo va pouvoir avoir vis-à-vis de notre Gaëtan.

II. La comparaison avec l’individu de référence

a) Une relation entre « étrangers »

Téo peut se dire tout d’abord :  « Je suis nul j’y arriverai pas« , il associe Gaëtan a un performeur, Téo se dit qu’il ne pourra jamais l’égaler. En fait Téo, inconsciemment, créé des différences entre lui et Gaëtan. Il se dit qu’ils n’ont rien en commun.

C’est d’ailleurs aussi, ce qui peut amener les élèves à « critiquer l’intello » et à le dénigrer. Oui dans ce cas précis, l’élève fort pour le reste groupe n’a aucun point en commun, c’est le parfait étranger (il est exclu du groupe).

Quid de l’effet? Téo, lui aura deux réactions possibles.

-Une attitude de dénigrement face à Gaëtan qui consolidera le groupe des faibles  (tous contre l’ennemi)

-Une attitude de dénigrement face à lui-même. Il se sous-estimera encore plus. Son attention sera aussi accaparée par ses sentiments qui l’empêcheront d’avoir tous ses moyens pour effectuer une tâche. Pensez-vous qu’un élève faible a toutes ses facultés quand il est seul au tableau? Non car il se sait ou se pense observé et jugé car il se croit inférieur.

Dans les deux cas, les facultés de l’élève faible seront occupées à dénigrer le modèle ou à se dénigrer lui-même, cette charge de préoccupation l’empêche d’avoir tous ses moyens pour une future tâche, l’élève reste faible voir plus faible encore.

Le modèle ici est donc inhibiteur. Pourtant il suffit de peu pour générer un effet moteur.

b) Un effet moteur, oui si le modèle n’est pas un étranger pour l’élève faible.

On a vu que l’effet de groupe joue un rôle important, intégrer le modèle dans le groupe permettra donc à tirer le groupe vers le haut. Pour cela, il faut créer des points communs entre le modèle et l’élève faible.

Si vous dites à notre cher Téo que les blonds sont tous bons au foot et que Téo et Gaëtan sont blonds, il associera son échec à une performance anormale et donc travaillera sa performance pour être intégré au groupe des forts.

Je dirai même qu’il va croire que c’est possible d’être aussi performant que Gaëtan. Il sera donc sur la voie du travail.

Bien entendu, l’exemple ici n’est pas crédible.

Je vais donc en décrire un, les filles sont plus soignées que les garçons et sont plus sages. Ne pensez-vous pas que certains parents peuvent  dire parfois cela à un enfant et surtout à une fille?

Dire que les garçons ont plus le sens de l’orientation que les filles, demandez à des professeurs d’EPS, ils vous affirmeront que les résultats lors de courses d’orientation vont en ce sens, et s’il s’agissait justement d’un effet moteur?

L’association d’un individu à un groupe de performeurs provoque une augmentation de sa performance.(pas d’effet d’inhibition, mise au travail accentuée)

Donc intégrer l’élève faible au groupe de l’élève fort le stimule.

De plus ses capacités ne sont pas inhibées car il est en confiance, il appartient au groupe des forts :

On a déjà jugé l’élève avant de l’évaluer.

 

c) Un effet stimulateur venant de l’enseignant.

Nous avons aussi notre carte à jouer. Cet effet, je l’ai toujours vu lorsque je souhaitais faire une démonstration d’un théorème un peu compliquée, je ne souhaitais pas forcément que tous la comprennent, je disais cette phrase :

« Si vous ne comprenez pas ce n’est pas grave, ce n’est pas exigé. »

Et la magie opère, tous les élèves écoutent. Je me suis posé souvent cette question, pourquoi cette soudaine attention que je n’ai pas quand je leur dis de bien écouter?

L’astuce réside dans la non-exigence de la performance. Ici, l’envie de comprendre apparaît car, l’autorité admet qu’il y aura des différences et donc des groupes d’individus (faibles, moyens, forts). L’élève souhaitant être dans le groupe des forts va faire l’effort de comprendre.

 III. Conclusion.

On l’aura vu l’effet moteur n’est pas facile à maîtriser, tout doit d’abord partir de la confiance qu’ont les élèves dans l’enseignant. Il faut qu’ils soient convaincu d’appartenir au groupe fort, et donc il faut qu’ils aient confiance dans notre capacité d’évaluation et de jugement.

Et cette confiance s’acquiert parfois difficilement, parfois facilement….

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Evaluation différenciée (suite)

Toujours dans ma réflexion autour de l’évaluation différenciée!

Des pistes de réflexions sont apparues lors du groupe de recherche, j’ai aussi proposé la mienne, quelques surprises, la notion d’évaluation différenciée, diffère selon les enseignants. Néanmoins, je suis obligé de travailler sur scolatix avec un enseignant plutôt hostile et une enseignante quasi-convaincu. Le débat n’en restait pas moins intéressant.

Ayant des idées à exploiter sur l’évaluation différenciée, j’en ai donc fait part, même si ce travail ne concernait pas au premier abord scolatix, mais d’un certain point de vu, il fait l’apologie du travail par objectifs donc ….

I. Des évaluations différenciées différentes

a) Une évaluation différente (système d’évaluation par objectif)

Je partais convaincu qu’une évaluation différenciée est justement une évaluation différente entre élèves. Les attendus sont différents et adaptés justement à l’élève, soit par une baisse sur le niveau de maîtrise ou une baisse sur le nombre de d’objectifs (tout en gardant un niveau de maîtrise conséquent).

Ici, par exemple, je parlerai de mon petit Téo (nom d’emprunt) en 6e, je compte faire une évaluation sur les aires et périmètres (faisant chacun l’objet d’un chapitre différent). Mon petit Téo a énormément de difficulté à appréhender la lettre  , il connaît les formules de l’aire du disque et de la longueur du cercle, mais l’utilisation pratique des formules reste périlleuse.

C’est, pour moi, un élève faible-bosseur, actif et réfléchi, mais souffrant de lenteurs d’acquisitions et de problèmes liés à l’abstraction. Il n’est pas prêt pour l’utilisation de la formule du cercle en situation simple ou complexe.

La différence de mes devoirs va se résumer en la suppression de l’exercice contenant un figure complexe faisant appel à la formule liée au cercle que ce soit pour l’aire ou le périmètre.

Les autres exercices seront les mêmes : les exigences des autres notions sont donc les mêmes! Pas de baisse d’exigence!

Avec un exercice en moins, mon Téo aura aussi plus de temps, une sensation aussi de faisabilité du devoir, on gagne donc en assurance : l’élève est rassuré et en confiance.

Bien sûr fonctionner avec ce type de différenciation, nécessite d’évaluer par objectifs. Le tableau d’objectifs du devoir est donc plus court pour Téo que pour les autres. Je n’évalue pas la notion pour laquelle il n’est pas prêt.

En travaillant de manière spiralée, je sais que je vais réévaluer cette notion, c’est à ce moment où j’évaluerai mon petit Téo sur le cercle, en espérant qu’il sera prêt : cela nécessite de mettre en place une stratégie de remédiation, mais en temps normal il aurait raté son devoir, et j’aurai fait une remédiation, donc pas de changement dans l’attitude de l’enseignant.

 

 

 

Le fonctionnement en spiralé, je l’ai vu au GRAF, n’est pas adapté à toutes les disciplines, je pense notamment aux profs de SVT en écrivant cela.

Imaginons que nous savons que certains élèves n’auront pas le niveau suffisant à la fin de l’année, pourquoi ne pas se contenter de valider 50% des objectifs, de procéder à un redoublement et de réitérer les autres 50% l’année suivante, tout en contrôlant la validation des autres objectifs déjà validés l’année d’avant? (pas testé, peut-être qu’il y a des obstacles).

On peut aussi baisser le niveau de maîtrise exigée dans le contrôle,néanmoins pour moi cela suggère que l’élève ne puisse pas avoir acquis mais en cours d’acquisition au maximum, l’évaluation d’un objectif doit se faire en situation complexe.

Je ne suis pas favorable à ce type de d’évaluation, je préfère rendre un élève expert sur une notion que le rendre « moyen » sur plusieurs notions, même si parfois je pense que nous n’avons pas le choix.

Passons aux autres évaluation différenciée.

b) Évaluation avec coups de pouce

J’ai eu le temps d’en parler avec une collègue le temps d’un trajet Le Mans-Angers et le retour, elle s’est lancée dans l’expérience (prof de SVT).

Il s’agit pour elle de démonter des blocages qui ne font pas appel à la notion évaluée par le dons de coup de pouces.

Elle a, lors de son expérience tenté 2 protocoles :

elle donne des coups de pouce à tous, à eux de les lire ou non, « ils doivent jouer le jeu », un peu comme mon expérience sur la gratte, une aide optionnelle.

elle donne des coups de pouces à ceux qu’elle voit patiner

Je me contenterai d’analyser que le second, le premier pour moi, n’est pas vraiment une évaluation différenciée, les élèves étant tous sur le même pied d’égalité.

L’objectif, ici, est très clair, on ne veut pas de copie blanche, pas d’élève qui bloque. Elle doit donc être aux aguets lors de l’évaluation.

Néanmoins cela nécessite 2 contraintes fortes :

les coups de pouce doivent être extrêmement étudiés et ne doivent pas biaiser l’évaluation de la notion voulue, la tâche complexe, s’il y a,doit rester complexe.

– Ne pas donner le coup de pouce trop tôt. Une réflexion sur un exercice peut prendre du temps.

 

Mais un point positif, les élèves faibles ont la sensation que l’on s’occupe d’eux, ils sont donc dans un contexte rassurant.

Je me pose néanmoins des questions sur l’acceptation de ce type d’évaluation différenciée par la classe :

«  Eh M’sieur pourquoi vous m’aidez pas aussi? »

Les notes (ici elle évalue par les notes) ont-elles les même valeurs d’un devoir à l’autre?

 

c) évaluation différente (évaluation notée)

C’est un enseignant de Français qui souhaite baisser le niveau d’exigence : texte moins long à écrire ou analyser.

On en revient à l’analyse faite en a), ici l’élève est évalué selon un système où il est « moyen » au maximum.

Néanmoins, cela le met en situation de réussite plus facilement, il est rassuré, et d’ailleurs disait-il (l’enseignant) :  » Et alors? Je l’évalue selon ses capacités ».

Ici, me pose le problème de l’évaluation entendue par l’institution, les élèves sont évalués selon une « norme » interne à l’établissement ou du moins la classe.

Ici, les notes n’ont pas la même valeur d’un élève à l’autre. Il faut lui donner un sens.

Mais l’objectif est de réinstaurer une confiance dans l’élève que lui n’a plus, et le mettre en perspective de réussite pour que celui-ci soit motivé, « je peux maintenant donc je peux donc aller plus loin« , il s’agit de mettre l’élève dans un cercle vertueux.

II.Conclusion

On remarquera que les évaluations ici, ont le même objectifs : les élèves faibles-bosseurs.

Il s’agit de les mettre sur la voie de la réussite, ici se pose donc surtout le problème de la note ou du moins du rendu de la copie par l’enseignant  par rapport à l’institution et à l’élève.

Il ne s’agit pas non plus de leurrer l’élève de lui faire croire qu’il est très fort, non! Il s’agit de lui faire prendre conscience qu’il est apte aussi à faire! Et surtout par cette remotivation de le mettre sur la voie aussi du travail.

Expérience à suivre un rendu pratique dans 2 semaines…


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