Catégorie : classe inversée

Plan de travail numérique et papier sur les équations (4e)

Bonjour à tous!

Bon je m’étais promis de faire ce chantier cette année.

Je passe la séquence sur les équations en autonomie totale. En fait, je souhaitais faire 3 séquences complètes sur la classe inversée (sans tout faire en classe inversée, l’idée est de varier les plaisirs quand même !).

Les équations étant un gros morceaux où les élèves ne sont pas du tout au même point! En effet, j’ai commencé les équations à travers l’activité flash, mais j’ai toujours des récalcitrants. Difficile pour certains élèves de s’approprier cette notion en pointillé alors qu’on est sur une autre notion (alors que pour d’autres ça les arrange).

J’ai donc passé cette séquence en classe inversée. Cette séquence devrait être réadaptées pour les 3e (juste à rajouter l’équation produit nul et x²=a).

Comme à mon habitude, je créé le besoin par une vidéo problème infaisable ou difficile faisable. (je mets en appétit),

puis si besoin :

puis graduellement, en passant par le programme de calcul pour résoudre et aussi l’animation que j’avais faite (la balance de Roberval), j’arrive à la résolution de problème avec les équations.

Voilà pour moi ça tiens la route, il y a plus qu’à tester!

Voilà ce que ça donne sur mon plan numérique :

Voilà le lien vers la construction du parcours (j’en ai profité pour résoudre un bug récalcitrant)

https://www.mathix.org/plan-numerique/index.html?fichier=equation

Pour la version papier :

Avec les fiches d’exercices (la partie problèmes vient de SESAMATHS):

La correction !

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Rendre hautement cognitive une tâche réputée bassement cognitive : la trace écrite

Bonjour à tous!

Je vous livre somme toute ma réflexion sur le sujet, comme toute réflexion, elle peut changer, vaciller. Communiquer sur ses questionnements est important pour moi, donc je m’y mets!

Alors tout d’abord, un peu de contexte : Je travaille, ou plutôt ma réflexion dans mon métier d’enseignant porte sur l’autonomie des élèves depuis 10 ans, ma porte d’entrée dans cette problématique a été le travail de groupe autour de tâches complexes où les informations manquent (connaissances ou données) ce qui requiert de prendre des initiatives. Pour moi, la prise d’initiative est un moteur de l’autonomie, pas le seul et c’est loin d’être suffisant, d’ailleurs, disons la première marche vers l’autonomie. Puis depuis quelques années j’expérimente des dispositifs qui s’apparentent à de la classe inversée (ou « renversée » -> Voir la classe renversée de CAILLET)

L’autonomie

Prendre une initiative, pour moi, c’est avoir assez d’assurance, pour se dégager temporairement de la structure du cours et de l’enseignant, c’est pouvoir donc suivre son propre parcours, parcours que l’on construit soi-même et qui n’est donc a priori pas construit par l’enseignant.

Alors être autonome, ça va plus loin, la temporalité joue un rôle clé, l’élève peut se dégager de la structure du cours et de l’enseignant quand il le souhaite et suivre son propre parcours, parcours qu’il construit lui-même.

En écrivant ses lignes plus qu’en le pensant, je me rend compte qu’a priori, on pourrait croire qu’il faudrait rendre anarchique nos élèves, pas vraiment… Quoique …

Donc avant d’aller plus loin, il faudrait donc différencier Autonomie, Indépendance, Marginalisation.

Un individu indépendant est une personne qui n’a pas besoin de ressources/systèmes supplémentaires pour subsister. Donc a priori si un élève est indépendant, on peut supposer qu’il a déjà les connaissances (ce sont les ressources), donc a priori, il n’est pas apprenant, donc il n’est plus élève. Cela signifierait que l’enseignant n’a rien à lui a apprendre, donc là, le rôle de l’enseignant doit être de le « nourrir » suffisamment, ou de confronter son savoir à un problème assez complexe pour lui.

Un individu marginal est une personne qui est en rejet du groupe, de l’institution, donc a priori un élève marginal n’est plus élève car il perd automatiquement son statut de par son rejet de la structure qui lui confère son statut. Donc il n’est pas apprenant non plus.

Une personne autonome est une personne qui peut subsister par des moyens choisis et non subis, donc on se rapprocherait de « l’élève » indépendant mais qui sait qu’il doit trouver des ressources. Il a également conscience de ce qu’il ne sait pas. Les ressources ou moyens d’accès à la connaissance sont choisis par lui. « Je choisis de voir l’enseignant, ou d’aller dans les livres, ou d’aller sur internet… pour combler un manque de …. » . Quelqu’un d’autonome est donc apte à prendre du recul sur la finalité de sa mission d’élève : Développer des compétences et connaissances (rigolo d’ailleurs car être autonome est elle-même une compétence…).

Disons que les élèves dans le respect de chacun, doivent pouvoir s’émanciper de la structure du cours s’il le souhaite, il ne s’agit pas d’être indépendant, mais de l’être si on le souhaite pour aller vers la connaissance souhaitée par un moyen choisi.

L’autonomie réside donc dans la capacité de l’élève à choisir de lui même cette émancipation.

Cela suppose 2 exigences :

  • Avoir assez d’assurance (Il faut donc que la structure du cours le mette en confiance)
  • Avoir le choix (donc il faut que l’enseignant laisse de la place au choix et accepte de lâcher prise)

Donc maintenant que ma réflexion sur ce qu’est l’autonomie est posée, je vais donc rebondir sur des expérimentations de classes inversées que j’ai découvert lors de mes travaux dans le groupe de réflexions sur les classes inversées et mon travail de formateur (que pour un an, d’ailleurs puisque j’ai décidé d’arrêter )

Il y a 4 ou 5 ans, j’ai donc mis en place un dispositif lié à la trace de cours. L’idée initiale était d’apprendre aux élèves à créer une fiche personnalisée, car une trace de cours que l’on donne n’est pas forcément adaptée à tous. Quoi de mieux qu’un élève qui créé la sienne ? Avouez-le on trouverais ça chouette? Laisse-t-on de la place à l’élève pour le faire?

Donc, j’ai conçu un livret de connaissance (un peu indigeste car complet et écrit petit) que je donne en début d’année. Je leur explique que pour moi c’est une ressource que je leur fourni mais que je souhaite qu’ils créent leurs cours à eux. Il est donc important que le livret soit accessible mais pas trop pour que les élèves ressentent le besoin de rédiger le cours autrement.

Donc ici, je leur fourni une ressource, puis une autre à l’aide d’un QRcode , où il y a quelques vidéos, des exerciseurs etc (voir ici).

Donc ici, je leur donne des ressources « fiables » pour moi (normal ce sont les miennes). L’idée est de sécuriser l’élève dans la recherche d’informations pour le mettre en confiance : « Tu as de quoi trouver la réponse à tes questions »

Bref, donc la trace de cours dans ce dispositif s’écrit au fur et à mesure, en classe et chez lui en fonction de ce que vit l’élève. J’ai bien entendu quelques points de repère pour eux, comme les objectifs de chaque chapitre et où se situent les connaissances dans le livret (pour gagner en efficacité, l’idée étant de ne pas les noyer).

Également, je leur signifie que ce sont des ressources personnelles mais que rien n’empêche d’aller voir mieux ailleurs, le but étant qu’ils trouvent des ressources qui leurs plaisent. Vous vous souvenez? Mettre en confiance et laisser le choix.

Donc ici, sans réellement théoriser à ce point, je souhaitais rendre autonome les élèves sur la trace écrite. Peut-on être autonome sur tout? Non, ou sinon l’élève n’a pas besoin de l’école comme lieu d’instruction, un bon livre d’exercices et internet lui suffirait. Je considère toutefois que l’école est aussi un lieu de socialisation important au regard des compétences psychosociales. Il faut donc se créer une focale : sur quoi je vais laisser les élèves la possibilité d’être autonome. Moi, je voulais qu’ils soient autonomes sur les créations de fiche pour apprendre.

Revenons à de la classe inversée un peu plus « classique » (est-ce qu’une classe inversée classique existe?), disons de niveau 1 selon Marcel LEBRUN où le cours est vu à la maison et les exercices tâches complexes sont exécutées en classe. Je reprendrais les mots de Olivier QUINET qui a fait un travail formidable sur la classe inversée qui, pour lui, est un vecteur d’égalité, d’accessibilité, où pour lui les enjeux liés à l’exercice et l’activité sont importants et doivent se faire en classe. Il a donc catégorisé la trace écrite comme étant un enjeu bassement cognitif car, ici, la trace écrite est liée à un recopiage.

Ici, donc le choix n’existe pas, donc pas d’autonomie, même si les élèves font la chose « seul & sans aide ». L’idée n’est pas de clouter au pilori Olivier QUINET car sa démarche de classe inversée est démentielle, juste de préciser qu’ici sa focale n’est pas de rendre l’élève autonome, mais plutôt de se libérer du temps classe pour que les élèves fassent de activités où sa présence comme soutien est primordial.

En fait, faire de classe inversée ne présuppose pas forcément de rendre l’élève autonome, juste de changer sa manière de faire pour avoir du temps avec eux en classe sur des tâches hautement cognitives qui nécessitent de l’aide ponctuellement de l’enseignant.

Par contre, je reste persuadé que le travail à la maison peut être un moment de tâches hautement cognitives, suffisamment accessibles : prendre le temps pour prendre du recul sur ses connaissances :

  • Qu’est-ce que j’ai besoin d’écrire du cours? (ie qu’est-ce que je ne sais pas)
  • Comment l’écrire de manière simple (forme : carte mentale, exemple appliqué…)

Cela revient à engager un processus réflexif sur soi et ce moment, on peut l’avoir aussi en classe sur un temps court et donc de manière répété mais aussi sur un temps long chez soi.

Cette fameuse trace de cours peut « vivre » en classe et chez soi. (Tiens cet exercice qu’on est en train de faire est un bon exemple, j’écris sa correction directement dans ma fiche, je ne connais pas l’hypoténuse, je place sa définition rapidement à l’aide d’un schéma sur la fiche etc.)

Bref, l’idée de fond dans cette réflexion, c’est qu’on ne donne peut-être pas assez le choix, laisser le choix pour développer l’autonomie.

Le plan de travail

D’ailleurs on en vient au plan de travail. Pour ceux qui ne savent pas, un plan de travail est une sorte de parcours intégral ou non à choix. L’élève doit aller d’un point A à un point B sur une chemin plus ou moins long.

Alors ici, le choix est relatif car cantonné au parcours et au choix du professeur donc l’élève n’est pas autonome. Il agit seul mais reste dépendant de ce document qu’est le plan de travail.

Mais le plan de travail reste un type de classe inversée tout-à-fait viable pour moi (j’en fais d’ailleurs) car il permet de se dégager du temps pour se consacrer sur des élèves en difficultés, on nourrit les plus forts. Ici la focale pour la classe inversée est la gestion de l’hétérogénéité de rythme. On peut aussi responsabiliser les élèves comme certains qui peuvent devenir tuteurs sur certaines notions, ce qui permet une régulation des difficultés rencontrés par certains élèves de manière efficace.

L’enseignant change également de posture et ne se place plus comme le maître du temps. On laisse un choix relatif quant à s’attarder plus ou moins dans certaines notions de manière plus appuyées, mais l’action reste balisée.

Un collègue et ami me faisait la remarque que c’était pour lui un travail sur l’autonomie en prenant l’image d’un enfant à qui on dit d’aller se brosser les dents et puis se mettre en pyjama, il faut leur dire pour qu’ils y pensent, ils deviendront « autonomes » lorsque cette routine n’aurait plus besoin d’être explicitée.

Alors le gros travers ici, c’est qu’on parle d’une action répétée qui ne peut pas varier, c’est donc un apprentissage basique d’une succession d’actions et qui ne laisse la place à aucun choix, aucune réflexion. Donc non ici l’enfant devient-il autonome? Se pose-t-il des questions sur ce qu’il fait? Rien est moins sûr car la tâche reste basique et doit faire l’objet d’un rappel, la charge mentale est toujours possédée par l’adulte.

L’autonomie en effet repose pour moi sur des actions complexes ou des tâches complexes à résoudre. Il faut que l’enfant se questionne pour qu’on puisse percevoir la capacité de l’élève d’être autonome, il doit avoir la charge mentale du problème.

Pour conclure ma réflexion : Un élève ne deviendra autonome que :

  • si on lui laisse la place pour l’être.
  • si on accepte de lâcher prise sur les moyens mis en oeuvre par l’élève
  • si ce qu’on lui demande lui demande de la réflexion (un réel questionnement réflexif)
  • s’il se sent en confiance.
  • s’il a le choix des moyens

La conception d’un trace écrite personnalisée répond pour moi à tout ces critères, comme le travail de groupe autour de tâche complexe.

Le plan de travail, du moins dans la perception que j’en ai, me semble plutôt axé sur une différenciation de rythme et de contenu qui permet d’adapter les difficultés auprès des élèves afin qu’ils progressent mais je ne suis pas sûr du travail autour de l’autonomie.

Toutefois cela reste pour l’instant le fruit de ma réflexion, réflexion qui a évolué et qui évoluera sans nul doute!

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« Autonomie » et Classe Inversée ?

Alors je présente juste une réflexion en l’état.

On parle souvent d’autonomie quand on parle de Classe Inversée, et là j’ai eu quelques discordances sur la signification de cette autonomie. La signification de ce mot est sans doute galvaudé.

Contextualisation, je prépare une formation sur la CI et force est de constater que le plan de travail est un appui certain pour rendre l’élève « autonome« . On chercherait à rendre l’élève « autonome« .

Et là je m’interroge, le rend-on réellement autonome?

Les plans de travail

Alors d’abord pour les non-aficionados je vais présenter (un peu à la hache) ce que sont les plans de travail.

Les plans de travail sont des sortes de parcours que l’élève choisis de faire en fonction des choix qui lui sont proposés.A travers ces parcours, l’élève a accès à des ressources qui lui sont proposées et aussi des exercices qui permet de confronter les notions rencontrées.Le but de ces parcours est souvent de répondre à une problématique plus grande qui est l’amorce de ce parcours : Tâche complexe ou autre.

J’en ai proposé un il y a quelques temps, où se mélange ressources et exercices (l’amorce étant une vidéo extrait d’APPOLO 13). Je le remets :

Alors oui, ici l’élève ne dépend plus du professeur, d’ailleurs c’est un dispositif qui pour moi sert principalement à cela, le professeur n’est plus tributaire du rythme classe , chaque élève avance à son rythme (différenciation). Le professeur ainsi libéré peut venir en soutien pour les élèves en difficulté. La différenciation de rythme permet à ce que les élèves ne soient pas sous pression. L’élève est capable de s’autoévaluer sur ce qu’il sait faire (échelle descriptive et indication dans les parcours des niveaux)

Et puis….

Et puis la phrase « Puisque l’élève avance seul à son rythme, l’élève est autonome » est lancée. Boum!

Une autonomie?

Aie! Aie ! Je vais répondre direct : NON, l’élève ici n’est pas du tout autonome! Pire il l’est moins.

L’autonomie, ce sont les ressources personnelles (comportementale ou de connaissance) que l’élève possède qui lui permette d’être indépendant face à une problématique.

Donc autrement dit, l’autonomie se travaille sur des situations qui nécessitent des choix, des prises d’initiatives. « C’est en forgeant qu’on devient forgeron ».

C’est d’ailleurs tout l’objectif des tâches complexes qu’on a développé avec Ju’ : « Les problèmes DUDU » certains très simple (pour s’approprier le nouveau média, réfléchir sur une vidéo est plus complexe que sur du papier) et d’autres plus difficile (où il faut faire des choix, chercher des info manquantes etc..). Là, les élèves osent, cherchent, trouvent des stratégies et là ils sont seuls dans leurs choix. Rien n’empêche qu’ils viennent voir l’enseignant, car ce dernier devient ressource ou soutien.

Revenons sur les plan de travail, ici tout est guidé. L’élève ne se pose pas de questions, on les lui pose, les choix sont fléchés. Oui, il peut choisir de faire plus ou moins d’exercices à chaque étape, tout le reste, il n’y a aucune autonomie. L’élève ne peut pas être autonome puisqu’il doit suivre le parcours, plus ou moins vite, mais le chemin reste le même.

Revenons sur mon parcours, oui certains se sont arrogé le droit de ne pas faire d’exercices sur les produits en croix… Mais dans leur tête ils sont passés par la case « produit en croix ».

Donc ici l’élève est tributaire d’un parcours , chemin de réflexion, de ressources (ce sont les miennes et nulle autre), d’ordre des exercices …

Alors on pourrait dire que c’est difficile de ne pas flécher, oui, je suis d’accord, en fait on ne peut faire autrement, ou du moins , je pense que ce serait difficile.

Mais ici est-ce le but réel que de rendre autonome l’élève? Évidemment Non !

On souhaite juste que l’élève dépende du document et non du professeur en tant qu’homme. Car il dépend encore de l’enseignant à travers le document. C’est toujours le professeur qui le guide à travers le parcours qu’il a construit.

Trimay / PARCOURS

Par contre, on change ici le statut non pas de l’élève mais de l’enseignant, il n’interagit plus directement avec l’élève mais à travers le document, il est libéré pour aider les élèves difficultés. Et ce document permet aux élèves de progresser seul ( tout en étant dépendant du document) , chez eux les élèves progressent autant qu’ils le veulent.

Bref : Faire seul ne veut pas dire être autonome.

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Plan de travail sur Thalès et classe inversée…

Bon allez zoup!

On se lance à diffuser mes productions. Je commence à avoir un document et une démarche qui me paraît claire en regard à ce que je pense être la classe inversée.

Comme je dirais, l’idée est de rendre actifs les élèves et actifs scolairement parlant, l’élève doit être dans l’apprentissage et la consolidation des apprentissages.

Bref, j’ai donc concocté un plan de travail connecté au & déconnecté du numérique. L’idée étant de cibler les ressources à disposition pour l’élève qu’elles soient issues du livret qu’ils possèdent ou par vidéo (plus simple pour se réapproprier des notions).

Le modus operandi est assez simple.

L’accroche est cette vidéo :

L’idée est de susciter un manque de connaissances -> nous les matheux, en fait, on sait faire.

On découvre à l’aide d’une animation (géogébra) que les côtés des deux triangles emboîtés ont des longueurs proportionnelles et on dégage les conditions pour que cela ait lieu. (on a un simulacre de théorème de Thalès, je n’attends pas de rédaction type pour l’instant)

Ensuite, le lien rapide tableau proportionnel et rapport égaux est rappelé (déjà vu).

Et là on lâche les lions qui vont avancer à leur rythme sur ce plan de travail que je vais leur distribuer (en recto verso). Mon frangin m’a suggéré de l’imprimer en A3 pour ensuite y glisser les fiches exercices associées. (Je le ferais pas, mais l’idée peut être rigolote)

Bien entendu, je vais faire la démarche auprès de mon principal sur l’autorisation de l’utilisation du téléphone portable en classe.

Ensuite, les fiches d’exercices associées sont là :

Ils devront toutefois indiquer par une croix verte, l’exercice réussi et rouge celui raté sur leur plan de travail

Je ne donnerai pas de corrigé, je compte pour cela responsabiliser les élèves, et dès qu’un élève pense avoir réussi un exercice et que je le valide, sa feuille est subtilisée et mise sur mon bureau pour que les autres élèves puissent comparer et avoir accès à cette correction.

-> l’idée est que l’enseignant ne soit plus celui qui sait.La classe inversée, c’est cela, le prof n’est plus le puits de savoir, celui qui valide etc.

Je compte prendre en photo aussi la dite correction afin d’avoir une correction « de la classe » à mettre sur l’ENT.

J’ai identifié dans le parcours les niveaux débutants, confirmé expert donc en terme d’autoévaluation, ils auront une idée précise d’où ils en sont.

Également, je compte donner à la fin de chaque cours, un petit exercice de Thalès qui n’est pas issu du plan de Travail, afin qu’au début de la séance, je puisse avoir un moment collectif (qui permette les échanges entre pairs global)

Aussi si je perçois des faiblesses pour des élèves, je m’autoriserai de demander aux élèves qui sont à tel point du parcours de s’arrêter et d’aller aider les élèves qui lèvent la main. Cela permettra également de créer des tutorats temporaires.

-> le prof devient régulateur des relations d’entraide.

Il faut maintenant que je m’attelle à la rédaction d’un « contrat de fonctionnement pour ces séances à venir ».

En croisant les doigts pour que mon chef continue d’accepter l’autorisation du téléphone portable.

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Groupe de réflexion sur les classes inversées

J’ai reçu, en fin d’année, un mail de Catherine LEMONNIER qui m’invitait à participer à un groupe de réflexion académique sur la classe inversée ou plutôt « les classes inversées« .

J’ai mis un peu de temps à répondre à ce mail et j’ai fini par accepter, mais je ne me sentais pas vraiment légitime d’y être. Qu’est-ce que réellement la classe inversée (même si j’en proposais une définition et j’y émettais un avis il y a quelques années.)? Est-ce que j’en fais réellement ? J’ai accepté puis oublié pour profiter des vacances.

Bref, donc, jeudi m’y voilà. Un peu stressé. (Serais-je à la hauteur de l’attente, vais-je y trouver mon compte?).

Je fais donc parti d’un groupe d’une dizaine de personnes des enseignants lycée pro, lycée général, collège, d’IPR, représentant DAN,représentant CARDIE, formateur CAFFA, tous de disciplines différentes et d’horizons différents. Le groupe existe depuis 4 ans, nous sommes seulement 3 nouveaux. Et les personnes sont plutôt expertes en CI (Classe Inversée), les échanges furent rigoureux et les temps réflexions riches. Dommage que le temps de restitution-partage fût court.

Durant cette journée, nous avons dû émettre les axes de nos futurs travaux, je vais donc vous présenter le mien en redéfinissant ce qu’est ma classe inversée (on parle bien de classes inversées).

I. Ma classe Inversée

Alors, je suis parti sur le rejet complet de donner aux élèves à visionner les vidéos chez eux. Pour plusieurs points :

  • l’inaccessibilité au numérique (quoi qu’on en dise, il y aura toujours un ou deux élèves pour lesquels c’est compliqué, notamment au collège, soit par choix des parents : »pas d’écran le soir », soit par manque de moyen numérique ). D’ailleurs cette problématique est surtout présente au collège.
  • Le glissement possible vers un cours 100% frontal, où la découverte de notion passe par la vidéo me dit qu’on fait ça, donc je fais ça. Ce qui ne veut pas dire que le cours frontal soit tout le temps inadéquat, mais il est rarement pertinent (forme de diaporama commenté) sauf quand la vidéo est modélisante (qui montre que le numérique peut être un réel atout pour la compréhension de nouveau concept).

J’ai donc pris la liberté de redéfinir la classe inversée comme étant un cours où un moment est inversé temporellement ou personnellement. Cette définition me paraît pertinente et englobe tout type de classes inversées possibles.

La classe inversée dont le cours est donné aux élèves sous forme de capsules en fait parti puisque le moment d’apport de nouvelles notions est inversées temporellement avec celui des exercices à faire.

Mais l’inversion peut également être dans la relation connaissance-support-personne.

Je m’explique.

Moi, je compte inverser le moment lié à la trace écrite, celle que l’élève met dans son classeur pour se souvenir des connaissances.

Dans un cours classique (ou normal, dans le sens « normé »), l’enseignant produit une trace écrite au tableau que les élèves copient, ou photocopie un cours, ou même un texte à trous, bref, ici la trace écrite est cadrée fortement par l’enseignant. Voici un schéma de la transmission de la trace écrite.

La connaissance est modelée par l’enseignant sous forme de trace écrite.

L’idée est donc d’inverser les rôles. Proposer aux élèves de créer leurs propres traces écrites en fonction des connaissances qu’ils auront acquises. On pourrait résumer avec ce schéma :

Rapidement, on pourrait penser à de la classe dialoguée : « bon, les 3emes, j’écris quoi pour résumer telle notion« , sauf qu’il n’en est rien, je parle bien de l’élève seul.

Ici, mon hypothèse de base est que l’élève construise sa trace écrite personnelle sous n’importe quelle forme et que l’enseignant puisse s’en servir pour comprendre l’élève.

II.L’expérimentation : mise en place.

Plusieurs problèmes se dégagent :

  • Quel apport de connaissances et sous quelle forme ?
  • Quelle place du numérique ?
  • Comment vérifier la conformité de la trace ?
  • Comment aider les élèves à faire leurs traces sans la normaliser ?

J’y réponds normalement en tout point reste à prouver l’efficacité d’inverser ce moment par un essai (en fait 3, puisque j’ai 3 classes de 4emes)

Alors tout d’abord, je me sers d’un premier dispositif que j’ai mis en place depuis 3 ans, le livret de connaissances.

Dans ce livret, on retrouve en 4eme, la totalité des nouvelles connaissances et des connaissances de 5eme. Ils ont donc un cours officiel non résumé qui correspond exactement à ce que je veux puisque je l’ai fait.

J’ai expliqué aux élèves que nous allions concevoir des fiches qui résumerait les connaissances découvertes et ce dont ils ressentent en avoir besoin. Cette fiche est résumé une feuille A4.

Sur cette fiche, je leur donnerai à coller une entête de ce type :

On retrouve :

  • les objectifs du chapitre : ce que doit maîtriser les élèves en termes de connaissances.
  • La référence au livret, si problème de connaissance, on regarde à la page du livret (on facilite l’accès aux connaissances). Ce sont des ressources non-numériques.
  • Un QR-Code qui mène à une version numérique du livret agrémentée de vidéos, QUIZ, exerciseurs, jeux. Ici, ce QR-code mène là. Cette diversité de ressources choisies permet aux élèves de conforter leur modèle qu’ils ont construit autour de la notion.

Ils ont donc à disposition des ressources et un cours « officiel » (qui ne l’est pas pour eux, car ils n’ont pas écrit. Un élève pense souvent à tort que parce que ça n’est pas écrit, ce n’est pas à savoir.)

Ce que j’attends des élèves.

Au moment,où l’on validera un objectif en découvrant une notion, je demanderai aux élèves de créer leur trace. Je laisserai un temps pour le faire (et aussi le terminer chez eux si besoin).

Pour l’instant, mes deux premiers chapitres, j’ai guidé les traces écrites en en proposant une au tableau (en leur disant de ne copier que ce qu’ils voulaient). J’ai proposé des exemples types pour l’un et une carte mentale pour l’autre, afin d’élargir le champs des possibles dans les futures fiches.

Je rends donc autonome (ou j’essaie, ne soyons pas pompeux) les élèves sur la trace écrite qui force une appropriation du cours : pour résumer, je dois forcément comprendre ce que je fais.

Et enfin, dernière subtilité, au moment des contrôles, je récupérerai les fiches des élèves. En cas de mauvais résultat :

  • si c’est un problème de fiche
    • soit mauvaise compréhension de la notion et donc c’est à moi d’agir (En apportant d’autres ressources, ou avec une remédiation par pair etc… les dispositifs sont divers et variés)
    • Soit un problème pour créer la fiche, donc c’est toujours à moi d’agir (là on peut travailler sur la trace écrite, cela reste complexe car il faut éviter la normalisation)
  • si c’est un problème d’apprentissage
    • à lui d’assumer cette tâche… quoique pour certains élèves la notion d’apprendre peut être complexe et nécessite un accompagnement

L’idée est en fait d’entrer dans la tête des élèves de savoir comment il procède et assimile les notions, de les rendre autonomes.

Alors j’ai appris également lors de la réunion, que si c’était une inversion en classe, alors on parlait plutôt de classe renversée. Bon, « renversée« , « inversée », l’idée est que l’élève lui soit au cœur du processus de ma réflexion.

C’est aussi la fusion de 3 projets-réflexions : cours interactifs, livret de connaissance et conception de fiches et enfin des contrôles grattés.

On verra pendant l’année ce que je vais retirer de l’expérimentation.

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Classe inversée : exercice traité en vidéo

J’ai toujours des réticences sur la classe inversée. Car en fait, à vouloir bien enseigner, on jongle souvent entre deux facteurs :

  • le facteur « temps » nécessaire pour que l’élève s’accapare la notion
  • le facteur « diversité« , à chaque élève une façon de penser.

Malheureusement ces deux facteurs s’opposent, là où l’on veut expliquer de plusieurs façons différentes la notion, le temps donné à chaque explication est très court afin de ne pas perdre trop de temps globalement et inversement là où l’on prend le temps d’expliquer une notion nous empêche souvent d’expliquer une autre façon de voir.

La classe inversée prend le parti du temps. En fait, on ne donne qu’une manière de faire, mais les vidéos laissent à l’élève le temps, le temps de comprendre, d’étudier, de faire pause, de revenir en arrière etc…

Je suis séduit par cette mouvance qui nous vient du Québec, mais je garde à l’idée qu’il faut aussi diversifier les points de vue, pour l’instant je n’ai pas trouvé la parade pour concilier les deux (à moins de faire 36 000 vidéos).

Je me lance néanmoins dans l’aventure en accentuant les vidéos sur la résolution d’exercices.

Pour cela, j’ai utilisé  (je suis sous linux) :

  • open-sankore (logiciel de TBI qui permet d’écrire, surligner etc) + utilisation d’une tablette graphique
  • recordmydesktop (capture l’écran en vidéo )
  • kdenlive (logiciel de montage vidéo)

Voici ma première vidéo de résolution, je vais essayer de coller au rythme de progression de mes 3e.
Voici une vidéo sur le calcul d’une expression contenant des nombres en écriture scientifique.

Télécharger

 L’ensemble des vidéos seront disponibles là.(exercices traités)

Cette vidéo n’est pas parfaite, j’admets que le signe = est souvent trop haut, maladresse dûe à l’utilisation de la tablette….

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Pédagogie inversée

Dernièrement j’ai vu un reportage sur un enseignant d’histoire géographie qui faisait de la pédagogie inversée en classe.

Vient ensuite un collègue toujours d’histoire géographie qui me parle de la khan-académie qui fournit plein de vidéos pour les enseignants qui font de la pédagogie inversée…

Tout d’abord la pédagogie inversée, c’est quoi?

Comme son nom l’indique la pédagogie inversée consiste à inverser les moments pédagogiques en classe avec les moments des devoirs à la maison (en théorie ce n’est faisable qu’au secondaire puisque le travail à la maison en primaire est à priori interdit).

La découverte d’une notion se fait à la maison, tandis que les exercices se font en classe sur des rythmes individualisés.

Les explications sur les notions se fait à la maison par l’intermédiaire de vidéos mises en ligne, à l’issue parfois desquelles un questionnaire internet est donné pour vérifier ou voir si l’élève a compris ou vu la vidéo.kkLe travail en classe est plus aisé, on demande aux élèves s’ils ont compris, ceux qui n’ont pas compris se font expliquer par ceux qui ont compris et les exercices se font en autonomie. La position de l’adulte est différente, il peut juste se concentrer sur les faibles.

Sur le papier, l’idée est extrêmement séduisante puisque l’on pousse les élèves vers de l’autonomie, et pour le travail à la maison tous les élèves sont égaux.

Cependant ….

Oui cependant…

Cela suggère que tous les élèves aient internet .

Déjà dans mon collège, ce n’est pas le cas….donc je ne peux expérimenter ce projet, déjà que faire les problèmes DUDU c’est hard, je m’en sors en leur disant d’aller ponctuellement au CDI pour les revoir et noter les infos. Mais je ne peux pas leur demander d’y aller quotidiennement.

Cela accentue donc l’inégalité dans l’école de part la fracture numérique.

Donner des vidéos à voir …

Pourquoi pas! Mais on peut aussi voir une approche plus fructueuse, par exemple en partant de ce que savent les élèves, de partir des images mentales que possèdent les élèves avant d’amener les nôtres et de faire un mix de tout ça. Car partir de ce que savent les élèves est plus riche. Les ponts entre souvenirs, certitudes, acquis et nouvelles notions sont plus solides car ancrés dans l’expérience que possède l’élève.

Un boulot monumental

Déjà à faire juste deux pauvres vidéos, je me suis cassé les dents plusieurs jours sur le scénario, le montage et encore je ne suis pas pleinement satisfait du résultat, parfois j’ai l’impression d’y aller aux forceps …

Mais un ami m’a parlé de vidéos disponibles distribuées par la BNF et la khan-academy qui prône la classe inversée.

250 vidéos sont disponibles dès maintenant, 800 promises pour la fin de l’année et du niveau collège et pour seulement les maths.

J’étais ravi en entendant ça, mais quelle déception!

Les vidéos sont, certes, de bonne qualité, mais ne me correspondent pas du tout. Là où je créé de l’image mentale, ici, on lie les concepts mathématiques par des théorèmes et des démonstrations. Pour moi, c’est beaucoup trop lourd, peu pédagogique et faut le dire barbant (ce n’est que mon avis)

Je vous laisse juger par cette vidéo, sinon le reste  se passe ici.

Bien entendu, je ne jette nullement la pierre à la khan-académie.

Je soutiens ce genre d’initiative, car elle se veut garante d’un partage universel des connaissances, tout membre du libre le souhaite.

Mais dans l’enseignement comme la programmation, une barrière existe entre ceux qui créent pour leurs propres besoins et ceux qui souhaitent réutiliser les produits. Ils faut qu’ils aient les mêmes manières de « voir les choses« . Je m’explique, ici moi, j’aurais juste fait une vidéo où l’on découpe le parallélogramme en rectangle pour montrer comment se construit la formule de l’aire du parallélogramme.

De plus les signes « x » sont remplacés par des « . ».

Finalement, je pense la vidéo imbuvable pour un élève.Peut-on décemment penser qu’il va regarder la vidéo sans décrocher au bout de 4mn?

 

En fait cela suggère qu’à chaque prof, il existe une quasiment une manière unique de « voir » les mathématiques…

Je ne parle pas du vocabulaire qui parfois n’est pas adapté à certaines classes, je me vois très mal parler de triangle « isométrique », je suis sûr que je perdrais déjà du temps sur ce simple mot.

Et puis que penser des vidéos, de l’accès à la connaissance par l’internet?

L’initiative de la khan-académie est géniale, mais elle me gène un peu sur l’impact qu’elle peut avoir sur la société.

Elle porte aussi insidieusement, le message que la connaissance peut très bien passer par les vidéos et uniquement cela.

Sans rentrer dans le « les profs c’est super utile car on est les meilleurs« , je crois fermement que la position de l’adulte référent auquel on peut poser des questions, qui peut rassurer, dynamiser, recadrer est importante. Car l’enjeu de l’école n’est pas simplement d’instruire (autrement on l’appellerai l’instruction nationale) , c’est celle aussi d’éduquer, de rendre autonome, d’aider par le dialogue (que ce soit en motivant, en grondant ou en encourageant)  ou même par le simple fait d’être là, on est aussi un repère.

Malheureusement ce genre d’initiative, annihile l’image de notre métier et le recale au rang du transmetteur de savoir, on est tellement autre chose.

Et puis concevoir ses activités, pour rendre vivant un cours, pour jouer, donner des challenges, impliquer les élèves dans des travaux de groupes, des projets . Toute cette interaction sociale que l’école apporte aussi. Tant de choses qui nous différencient de ces simples vidéos….

Le concept n’est pas mauvais, mais n’en abusons pas.

En fait, je crois que le support de la vidéo est génial, se créer un stock de vidéos ludiques et explicatives en complément des cours, me paraît être une évidence.

Comme revoir un cours déjà fait, un peu à l’instar des MOOCs, vous savez ces cours qui sont filmés? Ce concept adapté à la fac, très proche de la pédagogie inversé, car les étudiants voient les cours et font des heures de TD (travaux dirigés où l’on fait des exercices).

Cependant, ici on s’adresse à des étudiants, déjà autonomes, les concepts sont pointus et on sait l’étudiant capable d’aller fouiller les informations manquantes ailleurs (à la BU, sur le net etc….) ce qu’un élève lui ne saurait faire au collège , on doit lui apprendre à le devenir.

 

Bref, l’idée est à creuser, mais ne saurait être utilisée telle quelle en maths avec les vidéos de la khan-académie.

 D’ailleurs, je compte expérimenter cette idée avec les nombres relatifs en 5e.

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