Le statut du signe =, l’égalité des produits en croix, un exerciseur…

Cette année, j’ai changé ma progression en 4eme pour coller à un EPI. Au lieu de commencer gentiment par les relatifs, pif paf pouf, on commence par la proportionnalité.

Bigre, en fait, la proportionnalité avant je la préparais, j’anticipais l’analyse des situations de proportionnalité, la préparation au nouveau statut du signe ‘=’ (via mes questions flash de début d’heure). Sauf que là, la préparation n’a pu avoir lieu, il fallait que l’EPI (avec le sport sur la VMA) colle aux séances d’EPS.

J’ai largement sous-estimé cette impréparation pour le nouveau statut du signe ‘=’. Comme quoi, quand on s’enfonce dans une routine, on a tendance à oublier les écueils rencontrés.

I.Un constat.

Là, je me suis trouvé confronté à plusieurs problèmes :

  • le statut du signe égal incompris (le fait de transformer une égalité)
  • ce que signifie l’égalité des produits en croix (parents, prof de physique vont souvent à contre sens)
  • l’aversion à la rédaction

Bref,pour ces deux derniers points, j’en avais toujours conscience, d’ailleurs ça prend plus ou moins de temps avec les élèves, je reste inflexible, j’argumente et ça passe.

Par contre, pour ce signe égal… Le passage entre ces deux lignes n’est pas aussi évident et se faisant, la pression donnée par l’EPI (où il fallait passer par là), il fallait l’utiliser forcément sous peine de légitimer une rédaction bancale ( afin d’éviter ce genre de propos » Ouais avant on faisait ça en EPI, pourquoi plus maintenant?« ) :

 4 \times 5=3 \times x \newline   20=3 \times x \newline   {20 \over 3}=x ou x={20 \over 3}

Au lieu de cela je me suis trouvé confronté à ce genre de rédaction:

 4 \times 5=3 \times x \newline   4 \times 5=20 \newline   20:3={20 \over 3} \newline   x={20 \over 3}

Ici, on se rend compte que la position du signe égal est en faveur du calcul, de la simple opération.

Alors bien entendu, c’est un travail de longue haleine par lequel je reviendrai avec Pythagore, Thalès et les équations. Mais d’avoir autant d’opposition dès le début, j’ai oublié qu’avant insidieusement et quasi-inconsciemment, je le préparais.

D’ailleurs en commençant le théorème de Pythagore, j’ai, pour une classe rapidement, donné un exemple d’utilisation (et de rédaction), un élève est venu me voir en disant que c’était comme l’égalité des produits en croix (Merci Noam!). Au début, je n’ai pas compris son allusion.

En fait, il parlait de la rédaction, le fait de transformer l’égalité. Bref, il avait compris mais n’avait pas su le verbaliser.

Sinon j’ai eu ce genre de rédaction

 x = {{4 \times 5} \over 3} \newline   x={20 \over 3}

Ici, on est sur l’ordre de l’astuce, du ‘truc’ qu’on comprend pas trop, mais ça marche.

On évite soigneusement tout le travail sur l’égalité, c’est aussi pour cela que je m’y oppose fermement. Car sinon, on reporte ce problème sur le théorème de Pythagore où on aura d’autres problèmes à gérer…

II. Quid de ce constat?

Alors, je me suis demandé comment j’allais raccrocher les wagons avec ceux où cela ne faisait pas sens.

Je me suis rappelé d’un propos d’une formatrice (Pascal Boulais, il y a… 10 ans… oui, je sais…), parfois le sens peut venir après le contrôle mécanique de la notion. C’est-à-dire qu’un élève peut très bien maîtriser une rédaction ou un concept et comprendre le sens seulement après utilisations. Cela ne doit pas poser de problème car les élèves ne sont pas forcément tous prêts à prendre du recul sur ce qu’ils font.

Elle faisait le lien avec les fameux « déclics » que des élèves souvent en 4e ont : « Ah mais ouiiiiii, ca y est je comprends, vous expliquer mieux que Machin l’an dernier » (alors qu’en fait, tout simplement, il n’avait pas le recul nécessaire).

(D’ailleurs serait-ce un déclic de ma part par rapport à cette phrase? 😉 )

Donc, fort de cette analyse (bonne ou mauvaise), j’ai conçu un exerciseur pour « forcer » à travailler cette rédaction liée à la transformation des égalités (sur la notion des produits en croix).

Bon, il analyse plutôt bien. Il est encore tatillons sur certaines rédactions, car c’est dur d’être exhaustif.

Il accepte toutefois plusieurs rédactions (allant cette à 4 étapes, 3 étapes, voir deux étapes et il te dit gentiment que c’est court quand tu utilises directement x=a*c/d )

Il s’agit d’une première version. Il est possible que j’implémente la possibilité de passer par le coefficient de proportionnalité ou l’addition soustraction des colonnes.

Ça se passe par là :

https://www.mathix.org/produits_en_croix/

 

Il suffira de mettre ce code sur votre site pour l’intégrer :
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Maintenant y a plus qu’à tester!

A propos de l'auteur :

Enseignant de mathématiques : collège Belle-vue de Loué Membre de l'équipe du "Rallye mathématique de la Sarthe" blog : mathix.org

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2 commentaires

  1. Suggestion d’un vieux qui a appris la règle de trois avant 1950.
    Tableau avec le x en quatrième place et une règle de trois :
    19 personnes … 24 km
    1 personne … 24km/19
    31 personnes … 31*24km/19=…
    Je crois préférable d’éviter les produits en croix dans des premières approches.

    1. Oui, le retour à l’unité… ce qu’on voit en 6e-5e.
      On ne découvre pas la proportionnalité en 4e, mais avant 🙂
      Donc je comprends pas ta remarque, l’égalité des produits doit être travaillée en 4e, pas évitée.

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