Je suis dépité de constater qu’en cette rentrée notre cher nouveau ministre de l’éducation nationale a demandé à ses recteurs d’inciter les enseignants à suivre leurs formations sur le temps hors-scolaire…
A-t-on l’idée de demander à des employés de se former sur un temps de vacances ou des RTT ?
Alors que des analyses (de notre gouvernement ) indiquent seulement 1,6 journée en moyenne « perdue » par enseignant par an. (merci Claire Lommé)
La vraie question serait de savoir quels sont les motifs d’absences (on se rendrait compte que ce sont des sorties scolaires pour les élèves, des voyages scolaires pour les élèves, des arrêts maladies …)
Alors que les formations enseignants souffrent d’un manque d’attractivité, on se tire réellement une balle dans le pied.
Venant tout juste d’intégrer le groupe de formateurs disciplinaires, je n’ai qu’une envie d’en partir, non pas que la mission n’est pas intéressante au contraire, mais doit-on accepter ces conditions ?
Je suis certain que cela va inciter les enseignants à ne plus se former, déjà que la distance des lieux de formations était un frein évoqué dans notre académie.
On dira ensuite que les enseignants ne veulent plus se former sans regarder la raison celui de la surcharge.
On nous propose la mise en place d’un dispositif la veille des vacances scolaires, enfin rien dans les textes officiels car là ce n’est que depuis fin juillet…. là où il y a 10 ans , les réformes étaient préparées 1 an avant.
On nous propose des moyens au compte-gouttes pour accueillir les élèves ukrainiens en se targuant que c’est une réussite alors qu’il n’en est rien.
Il n’est « pas concevable que des millions d’heures de formations ou de réunions pédagogiques soient proposées aux enseignants sur leur temps de cours » ?
Monsieur le ministre,
il n’est pas concevable :
- de préparer une rentrée alors que les textes officiels ne sont pas sortis (ce qui est de votre ressort, vos services ne font pas leur travail et nous devrions nous adapter ?)
- de se former sur le temps personnel alors que pour toutes les autres professions ce n’est pas le cas, se former est un travail.
- de parler de l’éducation nationale sans connaître les réalités du terrain, savez-vous ce qu’est de préparer un cours ? Se former sur la didactique ?
- de proposer des réformes à tout-va sans un bilan posé de la part du terrain
- de proposer des réformes du bac au mois d’août sans texte officiel
- tant pour les enseignants qui doivent préparer les cours
- que les formateurs qui doivent accompagner les enseignants en difficulté sur la réforme.
- de considérer que les enseignants ne veulent pas …
- alors que c’est le manque de temps, de concertation, de sens des réformes qui sont des obstacles qui vous semez par ignorance et/ou dénigrement.
- de ne pas écouter le terrain, les syndicats sont pourtant unanimes…
- de réduire les budgets des DHG, (chez nous on va sans doute partir sur des classes à plus de 30)
- Est-ce respecter les enfants de la nation?
- de croire que l’on peut faire cours à l’aide d’une salle informatique sans formation sur la discipline.
Je réfléchis à l’avenir de mon rôle de formateur. Je vais de ce pas écrire à mes IA-IPR afin d’avoir des éclaircissements car M Attal, vos textes ne sont toujours pas sortis… Faîtes vos devoirs de vacances!
Réjouissez-vous, M Attal , il n’y aura peut-être plus de formateurs à rémunérer…entre les profs issus de job-datting et des professeurs qui ne formeront plus…
Salut Arnaud,
Je suis chagriné de lire un tel article mais je suis complètement d’accord avec son contenu. Et c’est d’autant plus désolant d’en arriver à un tel questionnement surtout venant d’un collègue si investi. Il serait temps que les hommes qui nous gouvernent se posent les bonnes questions.
Bon courage à toi.
Merci pour cet article