Ah, le bon vieux système de croix…
Après concertation entre collègues dans mon établissement, nous allons peut être mettre en place un autre système : le 20. Nous espérons qu’un maximum de collègues d’une équipe pédagogique acceptera d’adopter ce système.
D’où vient ce choix ? Par des discussions, des échanges, sur l’efficacité des croix, quels autres systèmes existe-t-il, comment réussir à trouver une façon de faire, une échelle des sanctions, qui soit suffisamment répressive pour être efficace, sans pour autant avoir l’impression de fonctionner par la sanction. Nous faisons le premier pas vers les élèves en leur offrant ce 20, à eux maintenant de réussir à le garder.
Par ailleurs, le système de croix change d’un enseignant à l’autre. Certains enseignants ont plusieurs comptes de croix : la croix du travail, la croix du comportement en cours, la croix des bavardages…. D’autres enseignants ont un système rapide : une croix donne lieu à un avertissement, une seconde croix à un travail personnel supplémentaire, une troisième croix à une heure de retenue, puis on repart au début. Certains ont un système beaucoup plus lent : je mets un quart de croix lorsque ça ne va pas, et au bout de trois croix, j’écrirai un mot dans le carnet de correspondances.
Les élèves savent compter, et utilisent nos propres systèmes pour les retourner contre nous. Un élève cette année m’a dit : « Madame, si je n’ai pas de croix avant la dernière semaine de cours, alors je pourrai ne pas travailler les derniers jours, car je n’aurai pas le temps d’avoir le nombre de croix suffisant pour avoir une heure de retenue ».
Énorme avantage donc : uniformisation des attentes pour chaque matière. Les élèves doivent apprendre à bien se comporter dans toutes les matières.
Responsabilisation de l’élève : en lui faisant prendre connaissance de cette échelle de points qu’il peut perdre, nous lui offrons des objectifs concrets : il doit apporter son matériel, ne pas parler, etc. Par ailleurs, plus de discussions possibles : une faute commise aura cette conséquence.
Avantage également sur la justesse de la note de vie scolaire. Nous connaissons tous ces préconseils qui s’étendent, s’étendent, s’étendent… où chacun défend la note qu’il voudrait donner, et on n’arrive pas à être d’accord ; quand finalement neuf personnes sur dix présentes sont d’accord, alors c’est la dernière qui ne veut pas, etc…
Les notes ne sont pas toujours choisies de la façon la plus juste et pas toujours de la même façon pour chaque élève. En effet, la note de vie scolaire doit tenir compte à la fois de l’assiduité de l’élève, des absences non justifiées, des retards le matin ou l’après midi, du matériel, des bavardages, du respect des autres, que ce soit vis à vis d’un élève ou d’un adulte, de l’emploi du vocabulaire qui doit être adapté au lieu de travail, de la quantité de punitions reçues.
Notre échelle prend en compte une majeure partie de ces notions, le jour du conseil de classes, lors du pré-conseil, il nous suffira de faire une moyenne arithmétique des notes de fin de trimestre dans chaque matière. Chaque enseignant sera donc pris en compte au même niveau que tout autre enseignant. L’administration ou la vie scolaire pourra retirer des points en fonction du comportement en dehors des classes, des retards ou absences non justifiées.
Les représentants des parents et les délégués pourront ainsi réduire le temps d’attente devant la porte close, les discussions embrasées, nous espérons, dévierons moins.
Voici le document conçu avec l’équipe pédagogique cette semaine : note de vie scolaire
Une question, que nous avons soulevée, et à laquelle nous n’avons pas de réponse : et le système de récupération des points ? Doit – il y en avoir un ? Si oui, comment le mettre en place de façon à ce que tout cela reste simple à mettre en place et à gérer, et de façon à ce que le système reste efficace.
Autre question : que faire d’un élève qui arrive à 0 ? Doit – on donner des points négatifs ? Nous avons regardé les punitions données cette année ; personnellement, j’ai utilisé un système de croix dans chacune de mes classes, l’heure de retenue ne se situant qu’à la quatrième croix. Je n’ai eu à mettre qu’une seule retenue, sur l’année. Certes, les premiers qui auront l’heure de retenue des cinq points perdus pleureront. Mais pour qu’un système fonctionne, on a souvent vu que malheureusement, il faut quelques élèves qui soient punis. Une fois que la classe a vu que le système est mis en place, et que ce qui a été promis arrive vraiment, alors le système fonctionne.
Au cas où un élève serait particulièrement perturbateur ou non concentré, nous avons prévu de communiquer au professeur principal dès qu’un élève a perdu dix points. Le professeur principal jugera s’il est nécessaire de convoquer la famille et discuter ensemble sur comment aider l’élève à retrouver une motivation et une concentration nécessaires et adaptées.