On y est arrivé, la séquence sur le rapporteur est terminée et validée pour tout le monde! Enfin!
Après avoir erré à la recherche d’une solution pour rendre les élèves autonomes sur l’apprentissage de la gestion du rapporteur, j’ai trouvé un petit bijou fait par l’IREM : 123maths.
123maths est une réflexion de plusieurs enseignants de l’académie d’Amiens, cette réflexion est semble-t-il finie et a aboutie entre autre au « PERMIS RAPPORTEUR ».
Après avoir expliqué aux élèves, comment fonctionnait le rapporteur et tenté que tous arrivent à réussir leur première mesure d’angle, on se retrouve à refaire le grand écart entre ceux qui comprennent tout et ceux où tout pose problème jusqu’au maniement du rapporteur avec les mains…
J’ai donc décidé de sortir la carte du petit permis rapporteur….
« Vous allez passer votre permis, le grand sésame qui ouvrira les portes de la mesure des angles »
La curiosité des élèves est piquée au vif, « mais quel est ce permis? »
I. La séance informatique.
Nous ne possédons qu’une salle de 14 postes, tant pis, ils seront deux par ordinateurs.
Je leur demande d’accéder à la page suivante :
L’application faite par 123maths se décline en 3 parties :
- Mesure d’angle : niveau 1 et 2 (entraînement)
- Construction d’angle : niveau 1 et 2 (entraînement)
- Évaluation : Passer le permis rapporteur
A deux, les élèves s’entrainent à l’aide des parties liées à l’entraînement. Le fait d’être à deux permet aussi que les élèves se corrigent entre eux. L’utilisation de l’application est simple, elle se fait essentiellement à la souris, et au clavier pour écrire les angles.
On passe 20 à 30 mn sur les exercices d’entraînements.
Je sonne la fin de la période d’entraînements, je désigne, sur chaque poste, l’élève qui passera l’épreuve en premier, généralement je choisis celui pour qui, il n’y aura pas de problème, afin que l’autre élève puisse acquérir encore des connaissances par de bons exemples exécutés devant lui.
A la fin du permis, l’application rend deux notes sur 10, l’une concernant la construction et l’autre la mesure. (Attention, l’application a su demander de construire un angle de 0°, infaisable à l’aide de l’application, j’ai été obligé de dire à l’élève de faire n’importe quoi pour passer à la question d’après, il a donc eu une erreur).
Ensuite, on échange les places, les élèves n’ayant pas pu passer le permisse mettent devant l’ordinateur et s’exécutent.
J’ai noté les résultats de chacun et … fin de l’heure!
Le lendemain, j’ai photocopié un permis papier que j’ai confectionné pour « valider » l’utilisation du rapporteur, disponible ici.
II.Bilan de la séance
Tout d’abord, un ressenti positif de la séance, les élèves se sont bien impliqués et ont bien joué le jeu (le sérieux de l’épreuve).
L’utilisation de l’application a permis de rendre les élèves autonomes et j’ai pu me concentrer sur les élèves faibles.
Cet outil informatique a aidé à palier les problèmes de placement du rapporteur à l’aide des mains. J’ai remarqué que des élèves qui ne savaient pas quoi faire du rapporteur, comment le placer, y arrivait très bien sur l’outil.
On peut penser que la gestion de l’espace est différent sur l’écran. En effet, la zone où doit se concentrer l’élève est plus étroite, ce qu’il l’aide à choisir le bon endroit où placer le rapporteur. (pas de trousse qui traîne, ni de livre …). On a un environnement « propre ».
Néanmoins, ce n’est pas un miracle, mais les élèves faibles qui pensaient ne jamais y arriver, ont pu prendre confiance en eux et trouver les ressources pour progresser. Bien sûr, d’autres séances ont été nécessaire pour s’exercer à bien placer le rapporteur en situation réelle. Mais en première accroche…
III.Et on continue!
Ensuite le reste de l’année, on peut continuer dans l’imaginaire du permis. Si des élèves font des erreurs pendant le cours, on peut leur demander leur permis et leur enlever des points. Cela permet de les mettre dans la condition de « sauver leur savoir », et être conscient que c’est une compétence qui se travaille sur le long terme.
Outre « l’accroche » que ce permis offre à l’enseignement de la manipulation du rapporteur, il permet aussi de matérialiser le savoir lié au rapporteur. Cette matérialisation confère à l’apprenant la perception de ce qu’il a acquis. L’imaginaire permet aussi de déformaliser le côté scolaire de la compétence en faisant le parallèle au permis de voiture qui est une compétence d’adulte.