Mois : juin 2011

L’expérience de Charline Peuvrel: « Le groupe de 3  » pour remplacer le prof

C’est la fin de l’année et l’heure des bilans, on parle de nos expériences de manières plus poussées. J’ai retenu une expérience d’une collègue de mathématiques. Charline Peuvrel m’en avait déjà parlé, mais cette période de fin d’année nous a permis de parler plus en profondeur de ce que l’on faisait et ce que l’on pourrait faire. (on a aussi parlé de la préparation EAF)

I.Mais d’abord le groupe de 3, c’est quoi?

Il s’agit pendant le début de la séance de cours, lors de correction d’exercices, de laisser les élèves en totale autonomie sur la correction, l’enseignant n’intervenant pas.

Il s’agit donc d’ôter l’enseignant de son statut de garant de l’ordre dans la salle, garant des explications à donner aux élèves et garant du temps de correction.

On s’en doute, à ces trois rôles, trois élèves.

Il faut donc désigner 3 élèves à qui on attribuera les rôles. Notre place devenant celle d’un élève lambda, pouvant intervenir que si on lui donne la parole etc.

L’objectif, ici, est donc pour nous de changer de point de vue sur la classe, voir les élèves à un autre niveau qui est le leur, mettre en valeur des comportements responsables lorsque ceux-ci gère la classe. L’objectif pour eux, est de se rendre compte ce qu’implique la prise de responsabilité d’un groupe en tant que tel,la responsabilité des choix   qu’il fait dans certaines situations ( de conflit, ou d’organisation de la correction).

Nous sommes encore dans le socle commun : Assumer des rôles, prendre des initiatives et des décisions.

 

II. Mise en place.

Il s’agit d’attribuer ces rôles que su le temps de correction, afin de laisser les élèves dans une aptitude à gérer le cours, on ne demandera pas par exemple de présenter une nouvelle notion ( quoique pour l’EAF…) ou gérer une activité de découverte.

Au début de la séance, on attribue les rôles et la séance se passe « normalement ».

Il est impératif que l’enseignant ne reprenne pas ses pouvoirs n’importe quand. Il faudra donc accepter de perdre du temps sur les premiers essais.

En effet, les élèves n’ont pas cette habitude (l’avions-nous quand nous avons commencé ce métier?) de gérer le temps, les conflits. Cela peut prendre du temps, c’est nécessaire à leur apprentissage qu’ils s’aperçoivent de leurs erreurs.

 

La classe est aussi beaucoup plus calme, les élèves sont sans doute plus respectueux d’un de leur pair que l’enseignant, ils veulent peut-être l’aider à accomplir sa tâche au mieux, et il est plus facile pour eux de se dire :  » Et si j’étais à sa place?  » Chose qu’ils ne feraient pas si l’enseignant avait sa place.

 

III.Bilan

Positif d’après ma collègue, tant sur ce qu’elle en a appris que les élèves, ceux-ci sont demandeurs pour créer le « groupe des 3 ». Elle admet que les débuts sont laborieux mais très formateurs. Les élèves sont aussi plus enclin semble-t-il à participer à des débats sur la réponse des corrections.

Une manière de dynamiser les corrections d’exercices, de profiter d’un autre regard de la classe et surtout de rendre les élèves autonomes dans leur apprentissage et de les impliquer dans leur rôle d’apprenant.

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Problèmes de recherches et d’estimations

blankC’est la deuxième année que nous proposons lors d’un trimestre une liste de problèmes de recherches et d’estimations laissant les élèves en totale autonomie que ce soit sur les moyens ou sur les stratégies de réponses. Les problèmes sont accessibles au plus fort comme au plus faible.

 

I.Dispositif

a)1ere séance

Nous voulions laisser les élèves, un peu à l’instar du rallye mathématique, en autonomie sur un gros problème de recherche. Nous restreignons néanmoins le groupe à 3 ou 4 élèves.

Nous nous sommes donc appuyé sur des problèmes ouverts devant aussi contenir un problème dit « d’estimation ».

Voici quelques exemples de problèmes que nous avons proposés :

  • « Combien de balles de golf faut-il pour remplir un bus? »
  • « Combien de temps me faut-il pour compter jusqu’à 10 milliards. »
  • « Si, dans une télévision, on remplaçait chaque pixel par une ampoule, quelle serait la taille du téléviseur, et quelle puissance il faudrait pour l’allumer? »
  • Combien de temps faut-il pour laver les vitres d’un building?

La fiche distribuée aux élèves est disponible : problèmes de recherches

Dans chaque énigme, les élèves doivent estimer des données qu’ils ne possèdent pas ou s’appuyer sur des recherches (internet, livre…) pour, par exemple dans le 1er problème, écrire qu’ils considèrent que le bus mesure 2m par 8m par 1,5m selon telle source. Ce sont les hypothèses mathématiques.

Ensuite par calcul, ils trouvent un nombre cohérent de balles de golf.

La réponse n’est donc pas unique, on a constaté d’ailleurs que les élèves avaient ce besoin de retour de la part de l’enseignant sur LE résultat. Comme il n’est pas unique, quelques débats lors de la première séance sur la comparaison des résultats de ceux qui avaient choisi le même problème était intéressant. En effet, les arguments des élèves tournaient autour du raisonnement à proprement parlé , et ensuite de estimations de départ : les fameuses hypothèses.

Leurs regards s’étaient d’abord posé sur le raisonnement ce qui n’est pas une habitude pour eux.

Lorsque les raisonnements différaient, certains élèves ont repris leurs hypothèses de départ avec le raisonnement d’un autre groupe pour voir la cohérence des résultats.

Il y a eu donc une réflexion critique des élèves sur leur raisonnement, ils cherchaient à savoir pourquoi leur résultat étaient différent. Certains ont aussi cherché à affiner les résultats avec des hypothèses plus fines.

Bien sûr, ne soyons pas utopistes, tous les élèves n’ont pas agit en ce sens! Mais cela a permis  à certains élèves de montrer qu’ils possédaient ce type de compétences dans une situation complexe.

b)2e séance

Il s’agit lors de cette seconde séance de mettre en forme les résultats.  Le but est de créer une affiche qui sera visible dans le couloir pour qu’ils soient lu par d’autres élèves.

Nos consignes sont claires, il s’agit d’avoir affiche « qui accroche le regard » et qui aille à l’essentiel. Les choix d’hypothèses doivent être précisés. La démarche des calculs doit être visible, on ne demande cependant pas une rédaction mathématique, c’est une affiche et non un contrôle!

Quelques résultats :

II.Bilan

Tout d’abord, une très bonne surprise, certains élèves se sont libérés du joug du travail classique d’élève que l’on peut demander. Quelques touches d’humour sont présentes sur quelques affiches, c’est l’accroche demandée.

Certaines affiches représentent un vrai travail d’Arts Plastique tant sur l’utilisation de l’espace de la feuille, les couleurs, les dessins ou photos utilisées.

Les élèves ont fait un vrai travail en totale autonomie, nous, enseignants, n’avions pas la possibilité de les aider, dans leurs recherches des hypothèses de départs.

Pour quelques groupes, nous sommes intervenu pour montrer quelques erreurs sans pour autant leur donner la réponse adéquate. Quelques conseils aussi pour organiser l’affiche, lorsque cela était nécessaire. Il s’agissait pour nous de créer un véritable apprentissage, dans une condition où celui-ci était utile.

Cela nous a donc permis de les faire travail sur le traitement de texte (mise en page), le regard critique que l’on peut porter sur un résultat en relation à d’autres résultats en s’appuyant sur les raisonnements.

Le retour des élèves étaient aussi positifs, une autre manière d’aborder les mathématiques : sans obstacle.

 

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« Scolatix.org : une autre évaluation des acquis » : l’historique

En 2006, je devenais stagiaire à l’IUFM d’Angers, durant cette année, notre Responsable du Groupe de Référence (ou RGR: Mme Boulais Pascale) a évoqué à plusieurs reprises, l’évaluation par compétences. Comme la fin d’année pointait le bout de son nez, pourquoi ne pas tenter?

I. Première approche en version papier

On a créé la première grille correspondant aux compétences évaluées pendant une séquence.

Outre le soucis de juger pour la première fois, si un élève a ou non une compétence, le support papier posait déjà soucis.

On a un tableau 12 compétences avec autant de colonnes que l’on peut faire d’évaluation, et autant de tableau par élève.

La première évaluation, permet de valider la première compétence, la 7e et la11e, faire une croix sur la 6e compétence au lieu de 7e arrive rapidement. Énervant, on perd du temps, et puis que faire si l’élève perd son tableau ou le déchire?

Le bilan côté élève reste positif, ils sont preneurs, il n’y a pas de notes, et on peut « récupérer » ses erreurs en refaisant une autre évaluation : ils comprennent que l’échec n’est pas subi !

Décision avec mon frère et ma femme et quelques amis profs en fin d’année après avoir eu la validation de mon année :

on créera un site pour gérer les compétences et je m’occupe de ça : un chantier de 3 semaines pendant les vacances.

II.Seconde approche : expérience dans mon collège, celui de ma femme et enfin celui de mon frère.

A la rentrée, le serveur est prêt : Mathix.org est né.

Il propose une première interface :  visible iciblankJe suis malheureusement TZR dans mon collège en remplacement pour 6 mois et non toute l’année, une autre collègue de maths (Chris Pasquier) arrive aussi nouvellement au collège nommée à l’année, on ne se connait pas. Je lui demande le jour de pré-rentrée si elle souhaite me suivre dans une expérience d’évaluation par compétences, elle me dit « ok », je file voir la principale du collège, elle aussi nommé « fraîchement » au collège. Elle me demande quelques renseignements, je lui montre le site, ainsi qu’à la principale-adjointe, j’ai l’aval de la hiérarchie, malgré le fait que je dois partir avant la fin d’année.

On décide d’appliquer l’expérience qu’aux 4eme du collège en mathématiques seulement.

On envoie une information aux parents et aux élèves, qui trouve « étrange » l’expérience mais sont prêts à jouer le jeu.

La première évaluation n’a jamais été aussi difficile, comment évaluer? Comment juger? Quelques heures pour créer ce premier sujet et surtout 3 -4 heures auront été nécessaires pour corriger les 25 copies. Je me posais énormément de questions.

blank

La forme des devoirs n’évoluera pas en 4 ans.  une case statuts pour mettre les couleurs : vert(acquis), orange(en cours), rouge(non acquis), ? (non évalué) , ou les sigles : A , EC , NA , ?

Chaque élève a un compte qui reprend le fameux tableau papier, mais avec 80 compétences !

Au 3e devoir, les élèves commençaient à me dire : « On comprend pas si on est bon ou pas, monsieur ». Le constat est franc, au regard de leur tableau on voit du rouge du vert du orange, mais rien pour cibler si la séquence du théorème de Pythagore a été réussi ou non par exemple puisque tout est découpé.

Première évolution :  on a créé ce qu’on a appelé à tort : méta-compétences,  l’équivalent des noms de séquences qui regroupaient plusieurs compétences. Un pourcentage y est associé, il correspond au pourcentage de compétences acquises.

Par cela, on voulait créer des « niveaux » de bilans.blank

Le bilan précis : celui de chaque compétence

Le bilan intermédiaire : celui de chaque méta-compétence

Enfin, il fallait un bilan global : la note ou un pourcentage d’acquisition global.

En effet, au début nous étions contre la note, mais il s’est avéré que ce chiffre était aussi un facteur déclenchant pour le travail : un indicateur de révision.

III.Troisième approche : Après 3 mois, on rétablit la note comme instrument de mesure.

Au bout de 3 mois, le constat est sans appel, les élèves sont perdus, trop de couleurs, peu d’élément leur permettent de juger de leur efficacité.

Deux choix s’offraient à nous :

  • on ne fait rien, les élèves doivent donc apprendre à juger de leur efficacité par leur propre moyen ( ce qui est une capacité que les élève doivent développer)
  • on leur propose une note ou un pourcentage d’acquisition global, ce qui répond à leur attente mais les laisse dans « une position attentiste » d’un jugement de la part de l’enseignant.

Le second choix a été fait, néanmoins sur le site, nous avons laissé la possibilité aux autres enseignants utilisant le site de choisir.

Pourquoi ce choix? Nous avons pris le parti que les élèves faibles ont sans doute moins la capacité de juger leur capacité. Comme nous avons mis en place cet outil avant tout pour les élèves en difficultés, ne pas leur mettre ce critère de réussite nous paraissait être un non-sens.

De plus, pendant les quelques mois sans note, nous avons remarqué que certains élèves se notaient eux-même en attribuant 2 points aux compétences acquises, 1 point aux compétences « en cours d’acquisition » et 0 point sinon. cela leur conférait une note, moins fiable que celle que nous proposons puisque nous faisons intervenir des poids à certains compétences pour les rendre plus importantes.Cela a permis donc de rectifier cette image erronée que certains élèves avaient de leurs niveaux.

III.L’INRP

Le mois de décembre fût quelque peu mouvementé, on nous propose de participer au séminaire organisé par Mme LADRET (responsable de la MIVIP) autour de l’évaluation. Voici la présentation de notre atelier : présentation, et le programme du séminaire : programme

Quel stress! Nous, néo-titulaires, allions présenter notre outil.

La présentation a été laborieuse, nos mots étaient mal choisis, on parlait de compétences là où il fallait parler d’items, on parlait de méta-compétences à où il fallait parler de regroupement d’items. Même si nos propres définitions étaient pourtant claires, l’auditoire a décroché.

Certains nous ont reprochés de trop impliquer les parents dans la lecture des résultats, car pour eux les parents avaient moins de recul pour juger ces résultats.

L’argument se tient, mais à force d’éviter justement tout lien avec les parents, cela est source d’incompréhensions et de conflit.

De plus, le site est justement générateur de questions et permets justement de créer le dialogue. À nous, d’apprendre aux parents à se servir du site comme aux élèves. des réunions d’informations sont nécessaires.

Malgré les réticences, Mme Ladret et l’inspecteur nous ont conseillé de continuer à étoffer notre projet.

Après une longue réflexion, nous avons poursuivi.

IV.Evolutions

Ensuite, on a changé de serveur, le projet a changé de nom : Scolatix.org est né.

Essentiellement le projet est devenu pluridisciplinaire et a gagné en rapidité de traitement des données.

V.La suite

Cette année, le nombre d’utilisateurs a été multiplié par 30. Les IPR nous ont inspectés, cela nous a permis aussi de présenter de manière plus concrète notre outil, en situation. A la suite de celui-ci, un groupe de recherche est en cours de formation et un financement nous permettra d’assurer le serveur de la par de la MIVIP…

La réflexion se poursuit un peu moins dans la conception de l’outil mais plutôt axée sur la démarche pédagogique associé, et les moyens de remédiation et d’utilisation plus accrue du site.

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Bye bye les croix ?

Ah, le bon vieux système de croix…

Après concertation entre collègues dans mon établissement, nous allons peut être mettre en place un autre système : le 20. Nous espérons qu’un maximum de collègues d’une équipe pédagogique acceptera d’adopter ce système.

D’où vient ce choix ? Par des discussions, des échanges, sur l’efficacité des croix, quels autres systèmes existe-t-il, comment réussir à trouver une façon de faire, une échelle des sanctions, qui soit suffisamment répressive pour être efficace, sans pour autant avoir l’impression de fonctionner par la sanction. Nous faisons le premier pas vers les élèves en leur offrant ce 20, à eux maintenant de réussir à le garder.

Par ailleurs, le système de croix change d’un enseignant à l’autre. Certains enseignants ont plusieurs comptes de croix : la croix du travail, la croix du comportement en cours, la croix des bavardages…. D’autres enseignants ont un système rapide : une croix donne lieu à un avertissement, une seconde croix à un travail personnel supplémentaire, une troisième croix à une heure de retenue, puis on repart au début. Certains ont un système beaucoup plus lent : je mets un quart de croix lorsque ça ne va pas, et au bout de trois croix, j’écrirai un mot dans le carnet de correspondances.
Les élèves savent compter, et utilisent nos propres systèmes pour les retourner contre nous. Un élève cette année m’a dit : « Madame, si je n’ai pas de croix avant la dernière semaine de cours, alors je pourrai ne pas travailler les derniers jours, car je n’aurai pas le temps d’avoir le nombre de croix suffisant pour avoir une heure de retenue ».

Énorme avantage donc : uniformisation des attentes pour chaque matière. Les élèves doivent apprendre à bien se comporter dans toutes les matières.

Responsabilisation de l’élève : en lui faisant prendre connaissance de cette échelle de points qu’il peut perdre, nous lui offrons des objectifs concrets : il doit apporter son matériel, ne pas parler, etc. Par ailleurs, plus de discussions possibles : une faute commise aura cette conséquence.

Avantage également sur la justesse de la note de vie scolaire. Nous connaissons tous ces préconseils qui s’étendent, s’étendent, s’étendent… où chacun défend la note qu’il voudrait donner, et on n’arrive pas à être d’accord ; quand finalement neuf personnes sur dix présentes sont d’accord, alors c’est la dernière qui ne veut pas, etc…
Les notes ne sont pas toujours choisies de la façon la plus juste et pas toujours de la même façon pour chaque élève. En effet, la note de vie scolaire doit tenir compte à la fois de l’assiduité de l’élève, des absences non justifiées, des retards le matin ou l’après midi, du matériel, des bavardages, du respect des autres, que ce soit vis à vis d’un élève ou d’un adulte, de l’emploi du vocabulaire qui doit être adapté au lieu de travail, de la quantité de punitions reçues.
Notre échelle prend en compte une majeure partie de ces notions, le jour du conseil de classes, lors du pré-conseil, il nous suffira de faire une moyenne arithmétique des notes de fin de trimestre dans chaque matière. Chaque enseignant sera donc pris en compte au même niveau que tout autre enseignant. L’administration ou la vie scolaire pourra retirer des points en fonction du comportement en dehors des classes, des retards ou absences non justifiées.
Les représentants des parents et les délégués pourront ainsi réduire le temps d’attente devant la porte close, les discussions embrasées, nous espérons, dévierons moins.

 

Voici le document conçu avec l’équipe pédagogique cette semaine : note de vie scolaire

 

Une question, que nous avons soulevée, et à laquelle nous n’avons pas de réponse : et le système de récupération des points ? Doit – il y en avoir un ? Si oui, comment le mettre en place de façon à ce que tout cela reste simple à mettre en place et à gérer, et de façon à ce que le système reste efficace.

Autre question : que faire d’un élève qui arrive à 0 ? Doit – on donner des points négatifs ? Nous avons regardé les punitions données cette année ; personnellement, j’ai utilisé un système de croix dans chacune de mes classes, l’heure de retenue ne se situant qu’à la quatrième croix. Je n’ai eu à mettre qu’une seule retenue, sur l’année. Certes, les premiers qui auront l’heure de retenue des cinq points perdus pleureront. Mais pour qu’un système fonctionne, on a souvent vu que malheureusement, il faut quelques élèves qui soient punis. Une fois que la classe a vu que le système est mis en place, et que ce qui a été promis arrive vraiment, alors le système fonctionne.
Au cas où un élève serait particulièrement perturbateur ou non concentré, nous avons prévu de communiquer au professeur principal dès qu’un élève a perdu dix points. Le professeur principal jugera s’il est nécessaire de convoquer la famille et discuter ensemble sur comment aider l’élève à retrouver une motivation et une concentration nécessaires et adaptées.

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B2I : une attitude responsable

Ca y est enfin,  un exemple de fishing et concret car daté du 13 juin 2011.

 

Quel exemple pouvait-on donner aux élèves pour qu’ils prennent du recul sur ce qu’ils peuvent lire sur internet ou recevoir comme mail.

Voici l’exemple trouvé :

 

Ces images ont été diffusées sur le site du crédit-mutuel. Comme toutes les banques, elle subit les méthodes frauduleuses de quelques pirates informatiques.

 

Reste à mettre en forme pour un petit topo pour le B2I.

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La vidéo ou la photo des outils pour l’enseignement?

La fin d’année se profile, et dans l’heure du petit bilan, c’est par habitude le moment privilégié pour lancer des projets ou expériences pour l’année prochaine.

Comme je suis très sollicité pour filmer et faire un montage avec trucage pour le départ en retraite de 2 collègues, la réflexion s’est orientée vers ces outils.

I.L’idée d’une expérience

En plein tournage, j’ai eu mon petit flash, pourquoi ne pas créer un travail de groupe où la finalité serait un micro-film sur la notion étudiée?

J’imaginais un groupe de 3 élèves expliquer le théorème de Pythagore, un autre le démontrer, et enfin un autre corriger un exemple d’utilisation, à la façon « c’est pas sorcier ».

Les objectifs premiers étant de donner un objectif supérieur à celui d’acquérir la notion et aussi en voulant expliquer quelques chose, il faut le comprendre. Être capable de l’expliquer nécessite une prise de recul qu’ils font peu souvent.

L’objectif second est la réutilisation des vidéos réussies, pour les faire visionner à d’autres élèves.

Mais comment ne pas être hors-la-loi?

 

II. Ce que dit la loi

CA. Paris, 1re ch., 23 mai 95 (D.96, som.com 75, obs. Hassler) :
Toute personne a sur son image et sur l’utilisation qui en est faite, un droit exclusif qui lui permet de s’opposer à sa reproduction sans son autorisation expresse et spéciale.

Et pour la rediffusion de photographies dont on a obtenu un accord écrit

Un accord donné pour la publication d’une image n’est valable que pour cette publication. En cas de rediffusion ultérieure de cette image et pour une autre finalité, un nouvel accord de la personne concernée doit être donné. C’est le cas par exemple, d’une photographie publicitaire d’un mannequin parue dans un magasine et réutilisée dans un magasine spécialisé dans les photos de nus (Versailles, 11 mars 1998, Bull. Inf. C. Cass. 15 octobre 1998)

 

Donc, il faut obtenir un accord d’utilisation de l’image pour une diffusion précise.

Dans le cadre d’une utilisation en classe, il faut obtenir l’utilisation du droit à l’image des 50 parents (2 par élève).

Imaginez que ces vidéos doivent être vues 3 fois ( en 3 ans), il faut donc faire ces accords à chaque fois…

Que faire des parents récalcitrants qui ne veulent rien? Les élèves ne peuvent donc pas participer au tournage, et donc ne profite en rien au bénéfice de l’expérience.

Qui n’a jamais eu ce parent qui a des comptes à régler avec l’école et qui nous confond avec un punchingball?

La hierarchie doit donc nous appuyer.

Pour l’instant, j’en ai fait la demande, ils ont l’air d’accord sur le principe du tournage….

Quid de la réutilisation des images? Des informations sont à demander.

Je compléterais l’article au fur et à mesure de l’avancement.

L’expérience pourrait se dérouler la rentrée prochaine.

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L’informatique dans l’éducation : vrai casse-tête pour le libre

Voilà 3 ans que je m’occupe des ordinateurs du collège. Cette année, on est 2.  Mon collègue est plutôt orienté windows, blanket moi linux. Moi aussi, comme certains fervents du manchot, je me suis cassé les dents pour faire la promotion de Linux.

Mais d’abord Linux , c’est quoi?

Linux ou plutôt Gnu-Linux c’est un environnement de travail libre, c’est-à-dire un environnement comme windows créé par des bénévoles qui acceptent que leur travail soit diffusé. Richard Stallman est le fondateur du projet GNU et de la licence GPL, il est à l’initiative de l’expression copyleft en opposition au copyright.

GNU : Le libre, c’est quoi?

Je reprendrais l’image de Richard Stallman quand il explique ce qu’est le logiciel libre pour lui en opposition au logiciel privateur.

Imaginez une recette de cuisine que vous possédez. Hum le gâteau est super bon, vous voulez passer la recette à un copain pour qu’il puisse cuisiner ce gâteau.

Imaginez que cette recette soit sous licence Libre : vous avez tout à fait le droit de lui passer, vous avez même le droit de modifier la recette si vous le souhaitez pour l’améliorer ou pour adapter la recette à ce que vous possédez en produit de base.

Imaginons ce qui se passerait si elle était sous licence restrictive : impossible de la passer à votre ami, il faut qu’il la paie au magasin où vous l’avez achetée, impossible de modifier la recette si vous voulez l’améliorer, il faut d’abord en parler à l’éditeur qui vous donnera son avis, et enfin si vous n’avez pas assez de sucre, et bien vous ne pourrez pas utiliser la recette car on ne peut la modifier.

Affligeant, non? Et pourtant c’est ce qui se passe, le code source des logiciels sont exactement les recettes qui permettent d’avoir un logiciel à la fin, il détermine tout, et bien sûr avoir le code source, permet de le modifier et de le diffuser (si bien sûr la licence le permet).

Un nombre important de distributions

Il existe plus de 150 distributions différentes de GNU-Linux, on entend par distribution un système cohérent fonctionnant sur un système LINUX,  certaines sont plus connues  que d’autre (Debian, Ubuntu, Mandriva, Archlinux, Opensuse, Redhat …).

La diversité des distributions qui est parfois décriée (on perd de l’énergie à multiplier les projets qui ont le même but) , mais c’est pourtant ce qui en fait la force.

Le premier argument qui me vient à l’esprit est la propagation de virus sur ce type de système. Un virus exploitant une faille sur un ordinateur avec une distribution A ne pourra pas forcément retrouver la même faille sur une distribution B.  Si on regarde avec le système privateur Windows, la version XP largement répandue, à un instant T, on peut considérer que la majorité (grossièrement) des ordinateurs possèdent la même faille au même moment favorisant la propagation du dit virus.

On pourra aussi parler des 1% d’ordinateurs dans le monde qui utilise GNU-Linux.Pourtant, les serveurs internet qui justement doivent être solides et sans failles, fonctionnent pour les 3/4 sur ce système et non Windows-server.

Le second argument est justement le choix qui s’offre à nous, certaines distributions ont fait des choix de fonctionnements qui diffèrent de ceux des autres, il est ainsi plus simple de trouver notre environnement qui colle à nos souhaits (j’utilise Archlinux, un système un peu moins stable que Debian mais très à jour).

 

Une mise à jour simple

Un système Linux contrairement à Windows, possède généralement un dépôt (ou plusieurs). Ce dépôt est un site sur le net qui contient tous les logiciels installables sur le système. Les logiciels sont centralisés contrairement à Windows, où il faut chercher sur les sites télécharger l’installeur et installer le logiciel.

Comment cela se passe? Ici, une liste de logiciel s’offre à nous et on choisit ce que l’on veut, on retrouve  bien sûr la plupart du temps (cela dépend des distributions) tous les logiciels disponibles. Et le dépôt est mis à jour régulièrement, donc les logiciels (firefox, openoffice, vlc …) sont mis à jour par la distribution, pas besoin de retélécharger le logiciel sur le site, c’est automatique!

 

Pourquoi Windows restera encore longtemps

Quand on est un enseignant lambda qui utilise Windows chez lui, et bien, on a envie de retrouver le même type d’environnement de travail au collège : un système Windows. On aura beau lui promettre « pas de virus »  (car le regdev.exe qui pourrit les clés USB des collègues et qui vérolent petit à petit les ordinateurs, 3 ans de souffrance et ça dure!), des logiciels fiables et connus Openoffice (Libreoffice) , Firefox, chrome… et bien non.

Non pour plusieurs raisons :

  • Microsoft Office est gratuit pour les enseignants et est installé dans quasiment tous les foyers des enseignants
  • Windows est « facile » à utiliser
  • Sous Windows : « Si je veux installer un logiciel, je peux »
  • Le client scribe est compatible windows et s’installe difficilement sous linux, les scripts donnés par les deux agents ne fonctionnent pas.
  • Un windows qui plante tout le monde peut faire quelque chose (pas forcément résoudre le problème, non non monsieur, le croire la plupart du temps, comme « j’ai désinstallé le logiciel en supprimant le raccourci », « une fenêtre apparaît j’appuie sans lire sur « ok »  » …), alors que Linux, à part, crier « Arnaudddddd! J’ai un problème » que faire si je ne suis pas là? Quoique j’ai quelques souvenirs où c’était pour Windows.

Pourtant, les valeurs transmises par le « libre » basées sur le partage, la coopération et la diffusion de connaissance, colle parfaitement à l’éducation et sont, je pense, des valeurs à défendre.

Malheureusement, à l’heure actuelle, aucune politique va en ce sens, il suffit de voir d’ailleurs que les administrations du rectorat utilisent « word », le fameux « .doc » . Ce fichier  lu avec Openoffice.org : « tout est décalé et c’est moche », pourquoi utiliser Openoffice car ça marche pas. Allez expliquer à Mme Michu qu’elle peut directement écrire sous Openoffice.org, elle vous regardera en penchant la tête sur le côté et vous dira : « Je viens de te dire que ça déforme les textes… »

Ubuntu une solution?

Depuis 5 ans une distribution a fait sa place dans le grand public : Ubuntu. Son côté user-friendly a été très apprécié, pas de ligne de commande, je branche mon imprimante, le driver va être automatiquement installé par internet, c’est beau c’est fluide…

J’ai, d’ailleurs, un collègue qui s’est évertué à l’installer sur son portable,  preuve que cette distribution fait moins « peur ». Un autre ordinateur de la salle de techno y est passé aussi, car Windows plantait méchamment, les élèves se sont habitués à cet ordinateur, mais par manque de temps je n’y ai pas ajusté les droits pour un compte élève bridé. Si bien que régulièrement, je dois remettre la barre des tâches visible…

Il faut donc des connaissances sur ce système, et donc un apprentissage que peu sont capables ou veulent faire.

Un problème plus complexe

Le problème des ordinateurs dans l’Éducation Nationale est même plus complexe qu’un choix de système d’exploitations.

En effet, il faut prendre en compte les mobilités des enseignants, si le responsable TICEs ( le responsable des PC) change de collège, l’enseignant qui le remplacera dans cette tâche ne connaîtra pas forcément GNU-Linux, donc la pérennité n’existera pas, on arrivera qu’à des actions ponctuelles tributaires de celui qui s’en charge. De plus, il y a des courageux qui ont su imposer ubuntu et qui quelques années en retrouve les bénéfices, mais il faut passer par cette période où les autres enseignants vous pose et repose les même questions malgré les tutoriaux que vous aurez fait et vous crierons dessus quand ça ne marche pas. (Quand on pense qu’il m’est arrivé de « réparer » un ordinateur qui n’avait pas de son, en allumant simplement les enceintes). Le chemin est encore long….

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