Démystifier l’IA : Une séance en VDC sur les hallucinations de l’Intelligence Artificielle

L’intelligence artificielle fascine les élèves, intrigue mais parfois… hallucine. Cette séance n’est pas axée sur les mathématiques, mais plutôt sur l’exploration critique de l’IA, ses hallucinations et la poursuite de son appropriation par les élèves.

L’objectif ? Mettre en lumière la manière dont l’IA peut générer des informations fausses tout en les rendant crédibles. Bref parler du vrai-faux parler du faux-vrai, avec ma collègue de français. On évoquera le pouvoir des mots sur notre perception de la vérité à la sauce IA.
Pour cela, nous avons préparé 15 prompts soigneusement testés (enfin que certains) pour provoquer des réponses erronées.
On espère qu’après une heure d’expérimentations, cela soit une mission accomplie hallucinée !

Une séance en deux temps : comprendre et expérimenter

1️⃣ Débusquer les fausses autobiographies
Les élèves par groupe de deux rédigent une autobiographie mêlant événements réels et éléments fictifs ( à l’aide de l’IA). Les autres groupes ont pour mission d’identifier de qui il s’agit et d’identifier les éléments faux. Cet exercice leur permet de réaliser à quel point il est difficile de distinguer le vrai du faux, surtout quand l’IA rend tout plausible.

2️⃣ Faire halluciner l’IA

On évoque les hallucinations, le knowledge cutoff et le fact-checking rapidement.
Place ensuite à l’expérimentation ! Les élèves testent différents prompts donnés pour induire des réponses erronées de l’IA : la fameuse hallucination. Ils analysent les tendances récurrentes, comparent leurs résultats et tentent de comprendre les mécanismes en jeu.

Un cadre éthique et sécurisé

Bien sûr, la question de la protection des données personnelles est abordée : toutes les contributions restent anonymes et non reliables aux élèves (surtout sur la partie autobiographique). Cela sera une occasion de discuter de la gestion des données personnelles par les grandes entreprises d’IA, comme OpenAI.

Voici le document élève et le déroulé de la séance :

EDIT : Je publierai les prompts après l’activité de jeudi, afin de vérifier qu’ils fonctionnent toujours. Les LLM ayant tendance à apprendre de nos expérimentations, il vaut mieux s’assurer de leur efficacité avant de les partager. Rendez-vous jeudi soir !

Je ferai plus tard un compte-rendu avec un regard croisé de ma collègue de français.

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Intégrer l’IA dans « Devoirs faits » : Et si on osait ?

En tant que prof, je me suis souvent posé cette question : comment aider nos élèves dans leurs travail personnel ?

Et maintenant qu’on a des outils comme l’IA à portée de main, je me dis qu’on a une vraie opportunité de changer les choses.

Alors, j’ai eu une idée : et si, pendant les séances de « Devoirs faits », on leur apprenait à utiliser l’IA ? Mais pas pour faire tout le boulot à leur place évidement !

L’idée, c’est de les aider à s’en servir de façon intelligente, critique et, surtout, enrichissante.

Pourquoi intégrer l’IA dans « Devoirs faits » ?

Le dispositif « Devoirs faits » est déjà une belle opportunité : une heure par semaine pour que les élèves, au collège, puissent avancer sur leurs devoirs avec un prof à leurs côtés.

Mais on sait bien qu’ils galèrent souvent : ils ne comprennent pas une consigne, ne savent pas par où commencer, ou bien ils manquent tout simplement de méthode.

C’est là que l’IA peut intervenir. Plutôt que de la voir comme une menace ou un raccourci (le fameux copier-coller…), on peut leur montrer qu’elle peut être un vrai coup de pouce pour :

  • Comprendre une notion mal assimilée : En leur donnant des explications adaptées ou des exemples clairs.
  • Trouver des pistes pour démarrer un exercice : Histoire qu’ils ne restent pas bloqués dès le début.
  • Enrichir leur travail : Avec des idées qu’ils n’auraient pas envisagés seuls.

L’IA comme outil, pas comme triche

Évidemment, pas question de les laisser utiliser l’IA sans réfléchir. C’est à nous de leur apprendre les bonnes pratiques. Concrètement, ça veut dire quoi ?

  1. On évite le copier-coller : Avant de valider une réponse, ils doivent la lire, la comprendre et la reformuler. Bref, s’assurer qu’ils se l’approprient.
  2. On développe leur esprit critique : Toutes les réponses données par l’IA ne sont pas parfaites (on le sait bien !). Ils doivent apprendre à vérifier, comparer et juger par eux-mêmes.
  3. On renforce leur autonomie : L’IA doit devenir une béquille temporaire, pas un pilier sur lequel ils s’appuient en permanence.

Déroulé d’une séance type envisagée avec l’IA

Voici comment je vois les choses pendant une séance de « Devoirs faits » :

  1. On commence par poser les bases
    Une petite intro rapide sur ce que peut faire l’IA et, surtout, ce qu’elle ne peut pas faire. On insiste sur l’importance de l’esprit critique : l’IA donne des réponses, mais pas forcément les bonnes réponses.
  2. On s’entraîne ensemble
    Par exemple :
    • Question : « Explique moi ce qu’est une fraction irréductible. »
    • Réponse de l’IA : Une définition.
    • Tâche pour l’élève : Reformuler cette définition vue qu’elle peut-être complexe, trouver un exemple concret et l’appliquer dans un exercice.
    Ou encore :
    • Exercice : « Résous cette équation : 2x+5=15. »
    • Réponse de l’IA : Une solution toute faite.
    • Tâche pour l’élève : Comprendre les étapes, les expliquer et résoudre une équation similaire. (démarche autonome, limite en processus inversé, on a un exemple, on se l’approprie et on applique)
  3. On les laisse en autonomie (mais on reste là !)
    Les élèves travaillent sur leurs propres devoirs, avec l’IA comme outil de soutien. Nous, on circule, on répond aux questions et on vérifie qu’ils ne tombent pas dans le copier-coller facile.
  4. On termine par un débrief
    Petit bilan collectif : qu’est-ce qu’ils ont trouvé utile ? Qu’est-ce qui leur a posé problème ? Comment ils pourraient encore mieux utiliser l’IA la prochaine fois ?

Les bénéfices à priori pour mes élèves :

Franchement, je crois qu’il y a du positif avec ce genre d’approche.

  • Ils deviennent plus autonomes : Ils apprennent à gérer leurs difficultés sans tout attendre de nous (ou de leurs parents) de manière passive
  • Ils développent leur esprit critique : L’IA n’est pas une vérité absolue, et c’est important qu’ils le comprennent dès maintenant (surtout dans le monde actuel)
  • Ils améliorent leurs méthodes de travail : Mieux s’organiser, mieux comprendre, ils s’enrichissent, ose poser des questions, bref ils construisent !
  • Ils se préparent au monde de demain : Parce que, qu’on le veuille ou non, l’IA fera fait partie de leur quotidien.

Et Nous, dans tout ça ?

Je vois les écueils : « Et si ça devenait une habitude de tricher ? Et si on les déresponsabilisait ?  L’effort de réflexion».

Je pense qu’un parent qui aide trop, ou un recopiage sur un camarade, c’est la même chose. En fait l’IA ne change pas ces difficultés, elle existait avant elle, cependant, si on doit à percevoir l’IA comme une aide constructive, ça peut marcher.
Bien évidement, le nœud du problème réside dans la question : « Seuls, sauront-ils l’utiliser sciemment et efficacement pour qu’ils continuent d’apprendre et de s’enrichir ? »

Aidons les, accompagnons les, formons les !

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Nolej : peut mieux faire

Bon, pour faire simple, j’ai des réserves sur son utilisation, car je leur ai écrit il y a plus de six mois et, à ce jour, je n’ai reçu aucune réponse de leur part sur une demande de test étendue. Cela dit, j’ai quand même pu tester la plateforme grâce aux quelques crédits gratuits qu’ils mettent à disposition.

Qu’est-ce que Nolej ?

Nolej, c’est un outil qui pourrait bien révolutionner notre manière de préparer nos cours et d’impliquer nos élèves. Imaginez une plateforme qui transforme vos documents, vos vidéos, ou même vos pensées les plus éparpillées en contenus pédagogiques interactifs. Un clic, un café, et hop, vous avez des quiz, des flashcards, et même des plans de cours qui se génèrent presque comme par magie. Le concept, c’est d’aider les enseignants à gagner du temps sur la préparation.

Nolej : la baguette magique… qui a parfois besoin d’un coup de polish !

Ah, chers collègues, après l’enthousiasme du premier clic sur Nolej, il faut bien le dire : tout n’est pas parfait. Ce n’est pas encore l’outil miracle.

Disons-le simplement : ça dépend beaucoup de ce qu’on lui donne à manger.

La réalité derrière l’IA : texte, son… mais pas images !

Première chose à savoir : Nolej ne traite pas les images. Zéro, nada. Si vous balancez une belle infographie ou un graphique bien ficelé, oubliez. Il se concentre sur deux choses :

  • Le texte pur (documents type PDF ou Word),
  • Le son des vidéos (et par extension les sous-titres).

Il n’y a pas de traitement de l’image en tant que tel.

Du coup, quand vous envoyez une vidéo bien pédagogique comme celles d’Yvan Monka sur les fonctions, il va se contenter de transcrire et analyser le contenu oral. Mais soyons honnêtes : le rendu brut peut être… comment dire… perfectible. Mon test sur une vidéo de Monka a donné des activités un peu bancales, pas exploitables en l’état. Heureusement, avec quelques retouches, ça devenait jouable, pas pour les 15 activités générées, mais certaines pouvaient être pertinentes avec les modifications.
Il a été plutôt efficace sur le glossaire (sur une vidéo qui reprend le cours, c’est logique), mais il y a des couacs, comme la définition de « s » ou des définitions tordues.

Pas la plus pertinentes des définitions.

Ici, une activité qui a été pas trop mal réussie : le gilsse-mot

Par contre, si vous essayez d’intégrer un bon vieux problème de chez Dudu, là, c’est le crash assuré. Trop contextuel, trop visuel, trop spécifique.

Résultat : l’IA ne traduit rien de bien compréhensible, il faut donc tout retranscrire à la main.
C’est rédhibitoire.

J’ai donc pour l’expérience, continué sans retoucher. Car si (et ce n’est pas le cas) j’avais un abonnement payant, j’attendrai de ce service le minimum d’interaction/modifications.


Voici le rendu pour la vidéo interactive du problème DUDU (épisode 4 de la saison 1):

On a un mot : Coiffe qui est un mot « entendu » par l’IA lors de la retranscription.
L’IA a également sélectionné le mot hauteur, qui ne demeure pas pertinent car on voit où l’on mesure dans la vidéo, donc il est peu utile voire inutile de rappeler la définition.

L’IA : un stagiaire doué, mais qui manque de bon sens

Le souci principal, c’est que l’IA n’a pas encore le flair pédagogique qu’on attendrait. Elle génère des questions, oui, mais sans se demander si elles sont pertinentes, bien dosées, ou adaptées à nos élèves. Par exemple, vous pourriez vous retrouver avec une activité qui demande à un élève de

C’est là que Nolej montre ses limites : l’IA n’est pas bonne pour choisir ou calibrer les questions. Elle a besoin qu’on passe derrière elle pour trier, reformuler, voire carrément refaire certaines activités.

La main dans le cambouis (ou plutôt, dans le H5P)

Et c’est là qu’il faut parler de H5P. Parce que tout le contenu interactif généré par Nolej passe par ce format. Si vous voulez personnaliser, corriger ou améliorer les activités, il faut mettre les mains dedans. Pas de panique, ce n’est pas non plus de la programmation hardcore, mais ça demande un petit temps d’apprentissage pour comprendre comment fonctionne l’éditeur H5P. Si vous êtes déjà à l’aise avec cet outil, c’est génial : vous pourrez transformer les bases par moment peu pertinentes de Nolej en vraies pépites pédagogiques. Sinon, il va falloir prévoir un peu de formation ou quelques tutos YouTube pour ne pas être perdu.

Les contenus qui marchent (et ceux qui cassent tout)

En gros, Nolej fonctionne mieux avec certains types de ressources :

  • Documentaires, exposés, vidéos bien structurées, PDF : là, il s’en sort pas mal pour extraire les points clés et générer des activités de base.
  • Contenus trop spécifiques ou visuels : oubliez. Les vidéos très contextuelles ou les ressources avec beaucoup d’images vont poser problème.

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