Catégorie : dyslexie

Bonjour la dyslexie!

Je revenais il y a quelques semaines d’une formation RUPN où l’on a parlé des avantages que procurait l’utilisation du numérique pour les Dyslexiques.

Et on a parlé des simulateurs qui à l’inverse pouvait permettre de comprendre les difficultés de lecture de certains dyslexiques!

J’ai donc trouvé un script génial sur https://geon.github.io/programming/2016/03/03/dsxyliea créé par Victor Widell.

Je me suis donc mis en tête de l’utiliser sur cette page! 🙂

J’ai donc cherché comme intégrer le dit-script (j’ai récupéré le code et mis dans un fichier qui va bien, plus court et plus facile à utiliser, mais je n’ai rien fait de neuf, je n’ai donc pas du tout la paternité du script) .

Voilà le bouton de lancement

Pour l’intégrer à vos pages :

<script defer="" type="text/javascript" src="https://mathix.org/dyslexie/dyslexie-simu.js"></script><button id="boutonlancer">Lancer</button>

Vous avez réussi à lire l’article convenablement ?

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Un jeu mathématique : le number-speed

dos carte

Maintenir une veille pédagogique c’est important et c’est comme cela qu’on découvre des petites pépites.

Cette pépite que je vais vous montrer vient du blog de Guillaume Caron que je recommande, c’est son jeu. Il l’a  créé. Vous pouvez télécharger son jeu sur son blog. Il le fournit librement.

C’est une excellente idée. J’ai donc ni une ni deux, imprimé son jeu et j’ai obtenu deux jeux de cartes complets (pour 8 élèves).

Les élèves se sont marrés. Mais j’ai eu quelques remarques à faire sur ce super jeu.

exemple2

Les parties ont durée 15 minutes. Les duels ont mis parfois du temps à venir, l’intérêt réside dans ces duels, ils suscitent une discussion à chaque fois « Pourquoi ils sont identiques? Ah oui, t’as raison. les dixièmes sont après la virgule » etc.

Les élèves m’ont également dit que les cartes n’étaient pas très belles, qu’ils s’attendaient à un vrai jeu, mais ils se sont bien amusés.

J’ai donc voulu refaire une autre version de son jeu (j’ai osé changer le nom : Number-speed au lieu de nombres-speed, ça fait plus écho à  jungle-speed)

exemple

J’ai donc réduit le nombre de nombres différents afin de favoriser les duels : il y en a 7, ce qui fait une probabilité de 5/7 ou 4/7 de provoquer un duel à chaque retournement de cartes.

exemple3

J’ai utilisé également la police OpenDyslexic. J’ai fait une règle pour le jeu. Certains élèves ne connaissaient pas le jungle-speed.

Les cartes sont à imprimer en recto-verso.

Je vous propose donc ma petite version du jeu de Guillaume Caron.

Télécharger le jeu de cartes

Télécharger les règles

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Open-dyslexie : un peu trop libriste me direz-vous?

opendys… Non je dirais tout simplement attaché à ce qu’est l’Éducation Nationale.

Je tenais à vous faire partager un échange entre Valérie D. et moi-même sur la police Open-dyslexie.

Open-dyslexie est une police libre basé sur “Bitstream” et « Vera » deux polices, elles-mêmes, libres. Dans le mail je parle de deux polices, en fait, maintenant, il en existe 3, avec l’arrivée d’Open-dyslexie-alta.

Celle-ci est téléchargeable ici ou directement là.

Et maintenant le petit échange :

Voilà, il y a déjà quelques mois, je recevais en commentaire sur l’article Open dyslexic : la police pour les dyslexiques .

bonjour,
Personnellement, j’ai opté pour la police de Christian Boer pour la raison suivante: l’épaississement de la base des lettres ne suffit pas. La police proposée par M Boer possède au moins 9 modifications par rapport à Open dyslexic. Je l’ai testé sur mes élèves, sur mon fils dyslexique/dysorthographique et le résultat a été bien meilleur qu’avec open dyslexic. le prix de la police n’est pas de 85 € mais de 9,95 € pour un an… ce qui reconnaissez-le n’est tout de même pas si cher.
Open dyslexic a été conçue par un informaticien, dyslexie par un inforgraphiste dyslexique lui même… ça peut faire une grosse différence.
Je précise que je n’ai aucun intérêt financier à soutenir la police de Christian Boer… mon seul objectif est d’aider au maximum les personnes atteinte de ce handicap… et également tout élève en difficulté de lecture.
Cordialement
Valérie D

Je n’ai pas publié ce commentaire. Aucune utilité, car peu visible, autant justement le mettre en avant.

C’est un exemple de ce que je déplore, celui de croire que les entreprises sont les solutions aux maux de l’école.

La réponse ne s’est pas fait attendre, par mail :

Bonjour Valérie.
Je me présente Arnaud Durand, tu as écrit récemment sur mon blog mathix.org.
Ton commentaire m’interpelle fortement.
A aucun moment dans cet article, on ne parle de la police de Christian Boer.
Je ne suis pas pour faire de la publicité surtout pour cet homme, enfin plutôt sur son pendant français René Van Den Heuvel à travers la société Auxilidys avec qui vous avez sûrement collaboré.
[…] il a tenté de me faire enlever l’article sur lequel vous avez justement posté un commentaire, prétextant une violation des droits d’auteurs.[le 22 décembre 2012] De fil en aiguille durant cet appel téléphonique, il a affirmé  beaucoup de supposés comme le « droit-image » (qui n’existe pas en ces termes) sur la police de caractères (qui est, en fait, régit par les lois sur le brevet logiciel et non les œuvres picturales, dommage qu’il soit tombé sur quelqu’un qui malheureusement connait le « libre » depuis longtemps), ou comme du non-sens de me demander le retrait d’un article présentant la police dont je ne suis pas l’auteur (Abelardo Gonzalez), comme si l’on pouvait avoir un quelconque  droit sur un article présentant un objet qui n’a fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire. Car aussi surprenant que cela paraisse cet homme affirmait que la police avait été copiée….
Je ne suis pas le seul d’ailleurs à avoir été contacté par cet homme : http://www.tassedecafe.org/2596-demande-suppression-article.html
Que dire de tout cela?
Et bien que je ne ferai pas l’honneur que l’on prononce [en ces termes] sur mon site le nom de cet homme.
Quant à l’argument « police faite par un dyslexique, c’est mieux qu’un informaticien« , en vous intéressant un peu plus au travail d’Abelardo Gonzalez, vous verriez qu’il est soucieux de l’améliorer ce qui a déjà été fait (open-dyslexique est la deuxième police qu’il a créé. La première étant Eulexia, l’une apportant des modifications que seul certains utilisateurs préfèrent à d’autres). Un informaticien qui fait cela bénévolement , lui cracher à la figure que c’est mauvais, pourquoi ne pas faire des retours? La coopération n’est-elle pas une valeur de l’éducation nationale?Me serais-je lourdement trompé?

Aussi la licence libre est une vraie valeur du partage, le partage gratuit que nous, enseignants, dispensons à nos élèves, quoi de plus normal?

Pour toutes ces raisons et pour l’écoute qu’Abelardo fait preuve, je ne comprends nullement votre positionnement, pire je m’y oppose.
Nous avons le même objectif, seulement, la solution à court terme de passer par l’achat est un retour en arrière. Quand on parle de privatisation de l’école, celle-ci passe par les collaborations insidieuses d’entreprises avec l’éducation nationale car pour le prix comme vous le soulignez est bien de 89€ (mince cela a augmenté) pour l’école et 159€ pour un collège et tenez vous bien pour une licence valable 1 an seulement! Une perle surtout à l’heure des économies budgétaires (pas comme si l’on voulait retrouver les postes d’enseignant perdus ces dernières années….).

Franchement, une honte! Mais oui, profitons de l’handicap de nos élèves, soutenons la démarche de cette entreprise pour qu’elle amasse de l’argent, là où du matériel ou des sorties pourraient être organisées…..

Vous m’excuserez la forme de mes propos, la fin d’année dans un collège difficile  met les nerfs à l’épreuve, mais Auxilidys reste un sujet, comprenez, à l’opposé de mes convictions profondes.

Je vous remercie d’avoir pris le temps d’écrire ce commentaire et visité mon blog.

Cordialement.
Arnaud Durand

Malheureusement Valérie ne m’a pas répondu, j’avoue en relecture que le ton était incisif.

Je ne nie pas que l’on puisse penser autrement et avoir un autre avis, mais les arguments du genre, c’est issu d’une entreprise donc mieux, sont, pour moi, complètement dépassés.

Mais ce n’est l’avis que d’un petit enseignant.

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Les énigmes vidéos, c’est mieux que les énigmes textuelles? Oui, pour les dys et bien plus!

cinema1[sommaire]Voilà pendant ces vacances, j’aurais conçu des énigmes vidéo (dont une avec mon frangin).

Pourquoi ne pas faire simplement un énigme écrite? Pourquoi ne pas continuer mes problèmes de recherches et d’estimations?

Il est vrai ces dernières étaient plutôt une réussite, même si on ne les a pas reconduites cette année. Je reste persuadé qu’elles sont utiles comme tâche complexe, mais pour cela je vous invite à un article que j’avais écrit il y a un peu moins d’un an.

Alors pourquoi avoir dévié vers la vidéo?

Je pourrais répondre brièvement que le projet BREFbref m’a fait découvrir les joies du montage, de la mise en scène  (Une passion de la réalisation que j’avais en moi depuis longtemps ) et que c’est la raison de cette déviation.  Mais en fait, ce n’est vrai qu’en partie…..

La vidéo a pour moi plusieurs utilités :

->Sur la prise d’informations :  « Elle en donne trop, elle en cache.! »

En fait dans une vidéo, on doit observer et aussi écouter. Faire appel donc à un sens qu’on a peu l’habitude d’utiliser : l’ouïe.

head-25595_640

ette prise d’informations se fait en 2 étapes :

  1. – extraire les informations en faisant attention de bien tout extraire, comprendre le contexte de la situation de problème en utilisant la vue et l’ouïe.
  2. – filtrer les informations seulement utiles au problème.

Généralement, la première étape dans une énigme écrite se résume à localiser  les nombres et le vocabulaire mathématique pour extraire les informations associées.

C’est à la fois simple mais malheureusement difficile pour les dyslexiques.

Une vidéo évite la lecture d’énoncé, fait appel à des sens que les dyslexiques savent aussi bien utiliser que les non-dys. Malgré leurs différences, ils sont sur le même pied d’égalité.

->Le développement des élèves :

On attend des élèves qu’ils puissent réagir, qu’ils prennent des initiatives et surtout que dans la vie de tous les jours, ils puissent résoudre les problèmes qu’ils rencontrent. Des objectifs que fixe le socle commun!

Et surtout du bon sens !!!  Depuis quand les problèmes que l’on rencontre sont écrits?

anglemortJe me rappelle un jour, je voulais modéliser mon appartement un peu biscornu sur sweethome3d. Un obstacle de taille : aucun angle droit dans les angles des pièces! Comment mesurer ces angles? Passer un rapporteur est impossible! (Voyez sur un papier, c’est tellement simple!). On a dû donc utiliser une équerre et créer un triangle dont on pouvait mesurer les côtés. Un coup de trigo et le tour était joué.

Comment en faire un texte sans donner l’astuce de l’équerre?

La vidéo va de soi! On présente le contexte visuellement et les essais infructueux (pas de rapporteur possible….)

Bref, une vidéo confronte les apprenants sur des situations concrètes, qui font sens du point de vue mathématique, on voit ce qui se passe comme dans la vie de tous les jours.

->La richesse des égnimes :

Et oui, là où l’énoncé écrit doit être lisible et concis (plus c’est long, plus c’est dur), la vidéo, elle, permet de montrer (une action), de dire, d’écrire.

Bref avec plus de sens tel l’ouïe et la vue, on peut diffuser deux fois plus d’informations en un minimum de temps.

Voyez la dernière vidéo que j’ai faite avec mon frangin :

On retrouve :

  •  le plateau de l’échiquier (les pions en arrière plan devrait aider) et non d’un plateau de dames.
  •  l’explication du ‘doublage’ des pièces de case en case à l’oral
  •  l’explication du ‘doublage’ des pièces de case en case en remplissant les premières cases (moment où c’est accéléré)
  •  énigme posée, on recouvre la France? (image faisant appel à la vue pour souligner la question de manière efficace)
  •  2e énigme posée, on recouvre le monde? (image faisant appel à la vue pour souligner la question de manière efficace)
  •  Une donnée : il y a deux avis contraires, les deux solutions sont donc probables, il faut donc montrer qui a raison avec un raisonnement.

[maVideo]https://mathix.org/video/problemes_ouverts/PB_DUDU/PBDUDU1.mp4.mp4[/maVideo]

voir l’article précédent

 

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Tout pour les dys …

Voilà je voulais mettre un peu à jour les outils que j’ai à disposition des élèves « dys ».

I. Une logique parfois suprenante

Par exemple, qui n’a pas été décontenancé par des questions où la réponse était évidente?

Expliquer l’évidence, tâche ardue, surtout pour nous, experts, qui avons rarement eu de problème dans notre discipline.

Par exemple  Celia Guerrieri l’explique par le fait que la logique d’un « dys » n’est pas forcément la même que la nôtre ou d’une personne « normale » … L’évidence pour nous n’est donc pas évident pour lui.

Par exemple, elle décrit  un élève qui au lieu d’utiliser les guillemets (la touche  blank) pour écrire un dialogue, l’élève en question lui utilise la touche blank   et écrit << Toto reviens >> . Pour lui, il est invraisemblable que la touche puisse fermer et ouvrir un dialogue :

Pensez donc ! Pour les parenthèses, on a bien deux touches différentes, une qui ouvre les parenthèses et l’autre qui la ferme!

 

II. Ce que ressent un dyslexique au moment de la lecture.

Exercice de calcul

 

Monsieur etma damare novon deupari achameau nit. Ladisten cet deux 600 Km lavoix tureconsso me 10 litr rausan quil aumaître. Ilfocon thé 18€ deux pé âge d’aux taurou tet 8€ dere papour désjeu néleumidit. Les sens kou tes 1€ leli treu ilpar ta 8 eureh. Kélai laconso mas siondes sans ?

Quélai ladaipan setota lepour levoiaje ?

Vous êtes en CE1, résolvez ce problème en moins de 10 minutes.

 

Vous avez mis plus de 10 minutes ? Alors c’est 0 en calcul !!

Solution : Monsieur et Madame Renaud vont de Paris à Chamonix. La distance est de 600 km et la voiture consomme 10 litres aux cent kilomètres. Il faut compter 18€ de péage d’autoroute et 8€ de repas pour déjeuner le midi. L’essence coûte 1€ le litre. Ils partent à 8 heures.

Quelle est la consommation d’essence ?

Quelle est la dépense totale pour le voyage ?

Exercice de lecture

Lisez ce texte :

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Vous savez lire et pourtant vous mettez beaucoup plus de temps !

Et maintenant, imaginez un presbyte. Il sait lire, seulement si on lui enlève ses lunettes, il n’y arrive pas, il lui manque l’outil.

Voilà, vous pouvez imaginer ce que ressent un dyslexique face à un exercice ou encore un texte. Un dyslexique n’utilise pas les mêmes méthodes de compréhension, pourtant il comprend comme vous et moi.

source : http://www.apedys.org/dyslexie/article.php?sid=296

 

III Un guide bien pratique

Je tiens à dire que ce guide est une véritable pépite, il ne se veut pas accusateur pour ceux qui ne connaissent pas les dys, il permet de juste de « comprendre » les dys, et de se donner des ficelles pour les aider.

Voici  le guide. (Le document est sous licence Creative Commons)

L’auteur est une professeure de français (elle-même dys) : Celia Guerrieri.

Voir en plein écran

 

IV Une police d’écriture pour les dyslexiques

D’abord pourquoi une police spéciale? Et bien, certains dyslexiques n’arrivent pas à stabiliser les lettres, elles pivotent!

Donc pour certains élèves le « q » devient un « b », le « a » un « e » etc…

rotateLa police que je vous présente à la particularité de donner un « poids » à la lettre avec une base plus prononcée, celle-ci ne peut tourner en quelque sorte.

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A essayer, et si vous ne faisiez pas attention à la police d’écriture spéciale, et bien il est temps de s’y mettre!

 

Cette police est gratuite et libre (possibilité de la modifier et de la diffuser).

L’auteur est Abelardo Gonzalez.

Cliquez ici pour la télécharger : open_dyslexic

Elle est sous licence Creative Commons Attribution 3.0 Unported License. (possibilité de la diffuser et modifier, sans oublier de rappeler l’auteur ce qui est , en fait, obligatoire dans le droit français.)

Propos concernant cette police d’écriture :

Si vous entendez des personnes vous dire que cette police est illégale (cela m’est arrivé et je ne suis pas le seul), il n’en est rien.

Cette police d’écriture est basée sur la police d’écriture Bitstream Vera Sans qui, elle même est sous licence libre.

La police d’écriture dyslexie (police payante, pour l’usage sur un poste, 80€…. cela laisse songeur, non?) comme certains distributeurs français le prétendent n’a pas été plagiée, des différences existent comme la barre du b et du d qui sont vraiment flagrantes d’une police à l’autre.

De plus l’utilisation, quand bien même elle serait plagiée, n’est pas risquée puisque la licence fournit avec, engage la responsabilité de l’auteur (Abelardo Gonzalez).

Or depuis 1 an et demi que la police opendyslexique exite, aucune action en justice n’a été menée!

Il est bon de savoir que certaines personnes usent de moyens détournés pour faire croire que les projets libres sont illégaux, depuis 8 ans que j’officie pour le libre, j’en ai vu. C’est par contre la première fois que j’ai pu subir directement des pressions sans fondement pour que j’enlève l’article sur open-dyslexique.

V. Police d’écriture : Eulexia du même auteur!

Elle est en licence OFL.

Elle ressemble pour beaucoup à la police opendyslexique.

Pour la télécharger c’est ici!

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Open dyslexic : la police pour les dyslexiques

Marre d’utiliser Comics sans MS, la police qu’on utilise pour les dyslexiques faute de mieux?

J’ai la solution! Open dyslexic, une police d’écriture spécialement conçu pour (et par) les dyslexiques.

D’abord pourquoi une police spéciale? Et bien, certains dyslexiques n’arrivent pas à stabiliser les lettres, elles pivotent!

Donc pour certains élèves le « q » devient un « b », le « a » un « e » etc…

La police que je vous présente à la particularité de donner un « poids » à la lettre avec une base plus prononcée, celle-ci ne peut tourner en quelque sorte.

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A essayer, et si vous ne faisiez pas attention à la police d’écriture spéciale, et bien il est temps de s’y mettre!

Disponible ici (une fois sur la page, cliquez sur télécharger à droite)

Pour l’installer, rien de plus simple.

Sous windows : décompressez le fichier zip. Les polices sont en .otf pour les installer dans Windows y compris pour les utiliser ensuite dans open office il faut les convertir en .ott la conversion peut ce faire en ligne avec http://fr.fonts2u.com (gratuit). Enfin il faut les installer les fichiers *.ttf dans le répertoire c:/windows/fonts

Sous linux, la police s’installer dans /usr/share/fonts/TTF/

 

source : http://dyslexicfonts.com/

Cette police est gratuite et libre (possibilité de la modifier et de la diffuser).

L’auteur est Abelardo Gonzalez.

Elle est sous licence Creative Commons Attribution 3.0 Unported License. (possibilité de la diffuser et modifier, sans oublier de rappeler l’auteur ce qui est , en fait, obligatoire dans le droit français.)

Propos concernant cette police d’écriture :

Si vous entendez des personnes vous dire que cette police est illégale (cela m’est arrivé et je ne suis pas le seul), il n’en est rien.

Cette police d’écriture est basée sur la police d’écriture Bitstream Vera Sans qui, elle même est sous licence libre.

La police d’écriture dyslexie (police payante, pour l’usage sur un poste, 80€…. cela laisse songeur, non?) comme certains distributeurs français le prétendent n’a pas été plagiée, des différences existent comme la barre du b et du d qui sont vraiment flagrantes d’une police à l’autre.

De plus l’utilisation, quand bien même elle serait plagiée, n’est pas risquée puisque la licence fournit avec, engage la responsabilité de l’auteur (Abelardo Gonzalez).

Or depuis 1 an et demi que la police opendyslexique exite, aucune action en justice n’a été menée!

Il est bon de savoir que certaines personnes usent de moyens détournés pour faire croire que les projets libres sont illégaux, depuis 8 ans que j’officie pour le libre, j’en ai vu. C’est par contre la première fois que j’ai pu subir directement des pressions sans fondement pour que j’enlève l’article sur open-dyslexique.

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Et si le concept de dyscalculie n’existait pas …

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Image issue du site acadomia.fr

Voilà qu’hier, je reçois un mail de Mr VIGIER, créateur de l’association API, l’Association pour la Prévention de l’Innumérisme. Il m’a apporté quelques détails sur son association, son historique (constat de départ, recherche, expérimentations), il fallait mieux, car je n’avais que des articles de … journalistes.

 

Quelques précisions

Pour Michel VIGIER, la notion de dyscalculie n’existe pas, il s’agit essentiellement d’innumérisme.  Sa réflexion s’appuie sur des recherches :

Les 14 chercheurs (4 ou 5 labos) qui ont participé, sous la direction de Fischer, on dit que la Dyscalculie ne pouvait excéder 1,5%. On a retenu 1,5 % pour la marge d’erreur [[Cela laisse donc la possibilité de non-existence de la dyscalculie]]; tous, alors qu’avant l’étude ce n’était pas le cas (moi en particulier), pensent que la dyscalculie n’existe pas. Nous avons convaincu le ministère en 2010 ( Le Plan pour les sciences du ministère de janvier 2011 rejette la notion de dyscalculie et introduit à notre demande la notion d’innumérisme). 

 Voir ce rapport de Jean-Paul Fischer

Bien entendu, ses propos s’accompagnent d’un document expliquant les recherches menée. La revue A.N.A.E (Approche Neuropsychologique des Apprentissages chez  l’Enfant) a confié le soin de préparer un dossier sur la dyscalculie  développementale à Jean-Paul Fischer, professeur de psychologie du développement à l’Université Nancy II (revue n°102)  dont voici quelques extraits

« Les résultats obtenus dans l’étude confortent en outre l’hypothèse d’un trouble cognitif acquis plutôt que celle d’origine génétique de la dyscalculie » (Vilette, ANAE, p.165).

« Il semblerait donc que la notion de dyscalculie soit l’objet d’importantes confusions …. » (Vannetzel et al., ANAE, p.135).

Que penser de cela?Que mettre sous le mot « innumérisme »?

J’avoue, je reste un peu décontenancé de tout ça. Il existe donc deux courants de pensée, le premier considère qu’il y a des dyscalculiques (1% de la population) sans rejeter la notion d’innumérisme (9% de la population), un autre considère qu’il n’existe que de l’innumérisme.

L’innumérisme est donc la situation dans laquelle un enfant est : l’ensemble de ses acquis pour le calcul est insuffisant (cet ensemble est nommé numératie).

Conséquence directe, on peut « soigner » ce déficit comme on pourrait soigner illettrisme. C’est donc penser que tout enfant peut assimiler le B-A-BA du calcul, comme le stipule  la partie « mathématique » du socle commun.

D’ailleurs il suffit de voir comment procède l’API, elle reprend la notion de proportionnalité qui est une conception innée chez l’enfant (notion d’équivalence entre deux quantités) et la méthode des abaques (contextualisation du calcul) , qui reprend les opérations avec plus de sens.

Et oui! Par exemple, il est marrant de voir qu’un enfant qui pose une multiplication ignore complètement la notion de distributivité, alors que celle-ci pose problème lorsqu’elle est abordée en 5e.

En effet poser une multiplication revêt la capacité de distribuer, en posant 23×34, j’effectue en fait 23x(30+4). Je commence par 4×3, puis considérant la retenue 4×2, je note le résultat qui est en somme le produit de 23 par 4. Ensuite je décale d’un rang ( ce qui revient à multiplier par 10) , et j’effectue le produit de 23 par 3, ce qui revient à calculer 30×23.

Donc en somme, on a effectué les étapes de calculs : 23×34=23x(30+4) = 23×30+23×4

Prenons un exemple qui me revient :

En début d’année, j’avais demandé à un élève de 4e de développer l’expression 3(x+2).

Face à l’incompréhension de l’élève, j’ai contextualisé l’expression pour lui mettre du sens.

Un fleuriste vend des bouquets composé de x roses et 2 tulipes.Un client désire en acheter 3, combien de roses et de tulipes a-t-il?En tout combien de fleurs aura-t-il?

L’élève dans l’immédiateté a répondu, « 3x roses » « 6 tulipes » et en tout « 3x roses +6 tulipes« .

La distributivité est donc naturelle, mais l’écriture même pose problème, cet exemple serait-il un exemple d’innumérisme?

Je pencherais pour l’affirmative, en effet il pourrait s’agir d’un problème de connaissance, ce fameux lien entre l’expression mathématique et une image mentale (celle du fleuriste)LE SENS

Maintenant peut-on réellement considérer que la dyscalculie n’existe pas? A vrai dire, j’en doute un peu.

Néanmoins l’approche pour laquelle peu d’élèves sont concernés par la dyscalculie est à garder, on peut quasiment toujours agir sur les faiblesses en calcul, un point sur lequel je me joins complètement à Michel VIGIER

La Dyscalculie

Maintenant mettons ceci en parallèle avec une discussion que j’ai eu avec une dyslexique-dyscalculique, prof de français (comme quoi, être dys n’empêche pas d’arriver à ses fins). Voici un extrait de son mail alors que nous parlions des opérations.

blank[…]Je ne sais pas concevoir une soustraction. Tu me dis que j’ai 14 bonbons et que tu en manges, 3, tout va bien, je m’en sors. Demande-moi de poser la soustraction… Cela devient complexe: il faut que je pense au sens [[Ici elle parle du sens haut-bas et non du sens-compréhension de l’opération]] de la soustraction qui n’est absolument pas naturel pour moi (de bas en haut et de gauche à droite).

[…] Il faut vraiment que je prenne un quart de seconde pour penser que c’est le plus gros chiffre qui va en haut. Et encore, quand je te dis un quart de seconde, je m’envoie des fleurs, parce que si je suis fatiguée, ou si je ne fais pas attention, je la pose dans le mauvais sens.

Pourquoi: parce que le plus grand chiffre, pour moi, c’est le plus gros chiffre, et donc si c’est le plus gros, c’est que c’est le plus lourd, et donc si c’est le plus lourd, c’est qu’il va en bas!… Welcome dans ma tête!

Et là, un petit éclair, ici, je pencherais pour un problème de sens [[compréhension]] dans la technique. En effet, il y a un processus complètement privé de sens si on dit le plus gros va en haut. (vous remarquerez qu’elle parle de chiffre au lieu de parler de nombre… comme elle parlerait de lettre au lieu de parler de mot). Ici j’opterais pour de l’innumérisme.

Maintenant poursuivons les extraits de mails envoyés :

En effet, pourquoi ai-je des problèmes à lire les chiffres?

Tout simplement parce qu’ils sont pour moi des symboles abstrait sans la moindre réalité (je ne sais pas si tu as pratiqué Saussure et la différence entre le signe, le signifiant et le signifié). Exemple: pour toi, ce signe a un sens 4. Pour moi, il n’en a aucun. Bien sûr, j’ai appris et assimilé qu’il voulait dire quatre. Mais pour moi, il est totalement arbitraire. Le symbole 3 pourrait parfaitement signifier quatre, ça ne me perturberait pas plus que ça.

 Là on toucherait à la dyscalculie, le problème de lecture du nombre ou plutôt d’intégrer le symbole comme quantité, comme un dyslexique pourrait avoir du mal à lire un mot?

blankMais allons plus loin le chiffre 4 et le nombre 4 sont écrit de la même manière (à l’instar de la lettre y et du mot y)mais au nombre 4 s’associe une notion de quantité, alors que le chiffre 4 lui est dénué de sens, il ne se rattache à rien, comme avec les les lettres : la lettre « r » n’a aucun sens.

Mais l’interrogation qui me turlupine, la dyscalculie dans ce cadre-là ne peut-elle pas s’apparenter à une dyslexie? On reste sur un problème de lecture, de compréhension des symboles et du sens du symbole ou de l’assemblage des symboles.

 

blankMais je m’arrête là car tout simplement je ne suis pas expert, et surtout je ne me suis largement pas assez documenté, des lectures s’imposent…

Il s’avère de plus qu’il est difficile de diagnostiquer la dyscalculie, qu’il existe des formes variées de celle-ci rendant ardue la compréhension de ce trouble.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Dyscalculie#Causes

 

Pour terminer une petite vidéo de l’émission ALLO DOCTEUR :


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« Les dys » (Mise à jour)

blankVoilà un petit article rapide!blank

Celia Guerrieri a remis à neuf son guide de survie pour les profs, agrémenté de nouvelles réflexions, la dyscalculie y est plus présente pour notre petit bonheur de prof de maths.

Je tiens à dire que ce guide est une véritable pépite, il ne se veut pas accusateur pour ceux qui ne connaissent pas les dys, il permet de juste de « comprendre » les dys, et de se donner des ficelles pour les aider.

Pour plus présenter ce guide, je vous invite à lire mon premier article sur ce guide …

Voici  le guide. (Le document est sous licence Creative Commons)

Voir en plein écran

Je ne saurais que trop conseiller pour nos twitteurs le twit de Celia : Celia_Guerrieri.

C’est une personne accessible et qui répond facilement aux réflexions personnelles par mail.

 

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L’innumérisme

blankRevenu d’Irlande (où le temps était beau, si si c’est possible!), je travaillais à la relecture d’une nouvelle version d’un document d’une confrère sur la dyslexie, domaine qui m’intéresse depuis quelques temps.

Et puis hasard des rencontres, j’ai revu une amie enseignante que je n’avais pas revu depuis 6 mois, et voilà qu’elle me présente une association qu’elle présidera . C’est une antenne d’une nouvelle association nationale, son nom :  API. Son but? Contrer l’innumérisme.

Avant d’aller plus loin intéressons-nous à la dyscalculie puis au concept de l’innumérisme, un néologisme qui mérite qu’on s’y arrête.

La dyscalculie

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La dyscalculie est un handicap qui chez l’individu provoque des difficultés de représentation mathématique (organisation de tableau, confusion des symboles, abstraction du mécanisme opératoire …). Cet handicap peut parfois être lié à un handicap voisin, la dyspraxie ou la dyslexie.

Chez les dys, on parle parfois de terrain génétique, il y aurait une sorte d’hérédité ( il est courant que des fratries soient dys), et malheureusement en conséquence une fatalité dans le diagnostique.

Tu es dyscalculique, tu auras « toujours » des difficultés à remplir un tableau…

En tant qu’enseignant, dans ce cas, on doit accompagner les élèves et leur fournir des outils pour justement palier ces difficultés :

  • Utilisation de la calculatrice
  • Tableau coloré

Il s’agit donc de l’acceptation de la difficulté et on contre-carre l’obstacle pour ne pas empêcher les autres apprentissages futurs.

Il suffit de donner des lunettes à un mal-voyant, ici, on donne des outils à nos dys.

Voyons maintenant ce qu’est l’innumérisme.

L’innumérisme

Si je devais résumer l’innumérisme, je dirais que c’est tout sauf de la dyscalculie. Je reprendrais les propos de l’Éducation Nationale :

L’innumérisme est à la maîtrise des nombres, du raisonnement et du calcul ce qu’est l’illettrisme à la maîtrise de la langue.

Ici, l’innumérisme est donc essentiellement un défaut d’apprentissage, plus de fatalité, on peut faire évoluer la situation.

Michel Vigier explique que seulement 1% des élèves alors que 10% souffrent de gros problèmes en mathématiques. Les 9% non concernés par la dyscalculie souffrent de l’innumérisme.

Michel Vigier propose une explication intéressante des défauts des (cours de) maths.

En faisant le parallèle avec l’histoire des maths, on s’aperçoit qu’au début on associait à un symbole, la quantité.

  • marque sur un bâton (bâtons d’Ishango)
  • Petite pierre dans un corps argileux (sumérien)
  • Chiffres Romains
  • Hiéroglyphe

Et puis les mathématiques ont évolué, les chiffres arabes (venus d’Inde) ont conquis l’Europe (Merci Fibonacci!).blank

Avec ces chiffres, un problème de taille est apparu, à un symbole, on n’associe plus une quantité, la position de celui-ci entre en jeu.

Bien entendu, ce fût un apport considérable puisque seulement 10 symboles permettent d’écrire tous les nombres, mais le positionnement est un processus d’abstraction qui génère des difficultés

Il n’y a plus d’équivalence entre un symbole et une quantité.

Les enfants en difficulté n’ont donc pas le sens de la notion de chiffres, ils l’y associent plus facilement à un nombre.

Caricaturalement : 21 et 12 c’est pareil car il y a un 1 et un 2.

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Pour retrouver du « sens » , on peut se doter d’outils comme le boulier.

Le boulier permet de ré-associer la quantité avec une autre quantité : on retrouve les équivalences.

Ensuite Michel Vigier expose comme outil le tableau, là peut-être je reste plus septique tel que c’est exposé (merci le journaliste).

Je pense que Michel Vigier veut plus parler du concept de proportionnalité (un tableau ne l’est pas forcément) et il est vrai que la proportionnalité est une vision naturelle que nous avons du monde.

Comme si on retrouvait entre deux quantités une équivalence. Si on double l’une alors l’autre est aussi doublée.

Instinctivement des élèves ont ce genre de raisonnement. (d’ailleurs par exemple il suffit de voir qu’historiquement on considérait qu’un objet mettait 2 fois plus de temps à chuter si la hauteur de chute doublait : on considérait que c’était une situation de proportionnalité. Et on a mis longtemps à casser cette vision)

Le programme du collège est axé en partie de la 6e à la 3e  sur la proportionnalité. C’est une notion importante, il s’agit donc de réactiver cet instinct que les élèves possèdent déjà. Peut-être faut-il les mettre en confiance?

Quid de l’assocation API?

C’est une association justement créée par Michel Vigier dont une antenne existe dans chaque département.

Cette association en partenariat, prendra en charge des enfants touchés par l’innumérisme, et en 3 mois, ils donneront aux enfants des outils (« Méthode des Abaques« ) pour redonner sens aux mathématiques : le tableau et … le boulier .

J’ai hâte de connaître les (futurs) responsables de la Sarthe.

J’en saurais bientôt plus connaissant la (future) responsable des Deux-Sèvres… 🙂

 

 

 sources : Ouest-France (2011) RUE89 (2011)

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