Bon, pour faire simple, j’ai des réserves sur son utilisation, car je leur ai écrit il y a plus de six mois et, à ce jour, je n’ai reçu aucune réponse de leur part sur une demande de test étendue. Cela dit, j’ai quand même pu tester la plateforme grâce aux quelques crédits gratuits qu’ils mettent à disposition.
Qu’est-ce que Nolej ?

Nolej, c’est un outil qui pourrait bien révolutionner notre manière de préparer nos cours et d’impliquer nos élèves. Imaginez une plateforme qui transforme vos documents, vos vidéos, ou même vos pensées les plus éparpillées en contenus pédagogiques interactifs. Un clic, un café, et hop, vous avez des quiz, des flashcards, et même des plans de cours qui se génèrent presque comme par magie. Le concept, c’est d’aider les enseignants à gagner du temps sur la préparation.
Nolej : la baguette magique… qui a parfois besoin d’un coup de polish !
Ah, chers collègues, après l’enthousiasme du premier clic sur Nolej, il faut bien le dire : tout n’est pas parfait. Ce n’est pas encore l’outil miracle.
Disons-le simplement : ça dépend beaucoup de ce qu’on lui donne à manger.
La réalité derrière l’IA : texte, son… mais pas images !
Première chose à savoir : Nolej ne traite pas les images. Zéro, nada. Si vous balancez une belle infographie ou un graphique bien ficelé, oubliez. Il se concentre sur deux choses :
- Le texte pur (documents type PDF ou Word),
- Le son des vidéos (et par extension les sous-titres).
Il n’y a pas de traitement de l’image en tant que tel.
Du coup, quand vous envoyez une vidéo bien pédagogique comme celles d’Yvan Monka sur les fonctions, il va se contenter de transcrire et analyser le contenu oral. Mais soyons honnêtes : le rendu brut peut être… comment dire… perfectible. Mon test sur une vidéo de Monka a donné des activités un peu bancales, pas exploitables en l’état. Heureusement, avec quelques retouches, ça devenait jouable, pas pour les 15 activités générées, mais certaines pouvaient être pertinentes avec les modifications.
Il a été plutôt efficace sur le glossaire (sur une vidéo qui reprend le cours, c’est logique), mais il y a des couacs, comme la définition de « s » ou des définitions tordues.


Ici, une activité qui a été pas trop mal réussie : le gilsse-mot

Par contre, si vous essayez d’intégrer un bon vieux problème de chez Dudu, là, c’est le crash assuré. Trop contextuel, trop visuel, trop spécifique.
Résultat : l’IA ne traduit rien de bien compréhensible, il faut donc tout retranscrire à la main.
C’est rédhibitoire.

J’ai donc pour l’expérience, continué sans retoucher. Car si (et ce n’est pas le cas) j’avais un abonnement payant, j’attendrai de ce service le minimum d’interaction/modifications.
Voici le rendu pour la vidéo interactive du problème DUDU (épisode 4 de la saison 1):

On a un mot : Coiffe qui est un mot « entendu » par l’IA lors de la retranscription.
L’IA a également sélectionné le mot hauteur, qui ne demeure pas pertinent car on voit où l’on mesure dans la vidéo, donc il est peu utile voire inutile de rappeler la définition.
L’IA : un stagiaire doué, mais qui manque de bon sens
Le souci principal, c’est que l’IA n’a pas encore le flair pédagogique qu’on attendrait. Elle génère des questions, oui, mais sans se demander si elles sont pertinentes, bien dosées, ou adaptées à nos élèves. Par exemple, vous pourriez vous retrouver avec une activité qui demande à un élève de
C’est là que Nolej montre ses limites : l’IA n’est pas bonne pour choisir ou calibrer les questions. Elle a besoin qu’on passe derrière elle pour trier, reformuler, voire carrément refaire certaines activités.
La main dans le cambouis (ou plutôt, dans le H5P)
Et c’est là qu’il faut parler de H5P. Parce que tout le contenu interactif généré par Nolej passe par ce format. Si vous voulez personnaliser, corriger ou améliorer les activités, il faut mettre les mains dedans. Pas de panique, ce n’est pas non plus de la programmation hardcore, mais ça demande un petit temps d’apprentissage pour comprendre comment fonctionne l’éditeur H5P. Si vous êtes déjà à l’aise avec cet outil, c’est génial : vous pourrez transformer les bases par moment peu pertinentes de Nolej en vraies pépites pédagogiques. Sinon, il va falloir prévoir un peu de formation ou quelques tutos YouTube pour ne pas être perdu.
Les contenus qui marchent (et ceux qui cassent tout)
En gros, Nolej fonctionne mieux avec certains types de ressources :
- Documentaires, exposés, vidéos bien structurées, PDF : là, il s’en sort pas mal pour extraire les points clés et générer des activités de base.
- Contenus trop spécifiques ou visuels : oubliez. Les vidéos très contextuelles ou les ressources avec beaucoup d’images vont poser problème.