En tant que prof, je me suis souvent posé cette question : comment aider nos élèves dans leurs travail personnel ?

Et maintenant qu’on a des outils comme l’IA à portée de main, je me dis qu’on a une vraie opportunité de changer les choses.
Alors, j’ai eu une idée : et si, pendant les séances de « Devoirs faits », on leur apprenait à utiliser l’IA ? Mais pas pour faire tout le boulot à leur place évidement !
L’idée, c’est de les aider à s’en servir de façon intelligente, critique et, surtout, enrichissante.
Pourquoi intégrer l’IA dans « Devoirs faits » ?
Le dispositif « Devoirs faits » est déjà une belle opportunité : une heure par semaine pour que les élèves, au collège, puissent avancer sur leurs devoirs avec un prof à leurs côtés.
Mais on sait bien qu’ils galèrent souvent : ils ne comprennent pas une consigne, ne savent pas par où commencer, ou bien ils manquent tout simplement de méthode.
C’est là que l’IA peut intervenir. Plutôt que de la voir comme une menace ou un raccourci (le fameux copier-coller…), on peut leur montrer qu’elle peut être un vrai coup de pouce pour :
- Comprendre une notion mal assimilée : En leur donnant des explications adaptées ou des exemples clairs.
- Trouver des pistes pour démarrer un exercice : Histoire qu’ils ne restent pas bloqués dès le début.
- Enrichir leur travail : Avec des idées qu’ils n’auraient pas envisagés seuls.
L’IA comme outil, pas comme triche
Évidemment, pas question de les laisser utiliser l’IA sans réfléchir. C’est à nous de leur apprendre les bonnes pratiques. Concrètement, ça veut dire quoi ?
- On évite le copier-coller : Avant de valider une réponse, ils doivent la lire, la comprendre et la reformuler. Bref, s’assurer qu’ils se l’approprient.
- On développe leur esprit critique : Toutes les réponses données par l’IA ne sont pas parfaites (on le sait bien !). Ils doivent apprendre à vérifier, comparer et juger par eux-mêmes.
- On renforce leur autonomie : L’IA doit devenir une béquille temporaire, pas un pilier sur lequel ils s’appuient en permanence.
Déroulé d’une séance type envisagée avec l’IA
Voici comment je vois les choses pendant une séance de « Devoirs faits » :
- On commence par poser les bases
Une petite intro rapide sur ce que peut faire l’IA et, surtout, ce qu’elle ne peut pas faire. On insiste sur l’importance de l’esprit critique : l’IA donne des réponses, mais pas forcément les bonnes réponses. - On s’entraîne ensemble
Par exemple :- Question : « Explique moi ce qu’est une fraction irréductible. »
- Réponse de l’IA : Une définition.
- Tâche pour l’élève : Reformuler cette définition vue qu’elle peut-être complexe, trouver un exemple concret et l’appliquer dans un exercice.
- Exercice : « Résous cette équation : 2x+5=15. »
- Réponse de l’IA : Une solution toute faite.
- Tâche pour l’élève : Comprendre les étapes, les expliquer et résoudre une équation similaire. (démarche autonome, limite en processus inversé, on a un exemple, on se l’approprie et on applique)
- On les laisse en autonomie (mais on reste là !)
Les élèves travaillent sur leurs propres devoirs, avec l’IA comme outil de soutien. Nous, on circule, on répond aux questions et on vérifie qu’ils ne tombent pas dans le copier-coller facile. - On termine par un débrief
Petit bilan collectif : qu’est-ce qu’ils ont trouvé utile ? Qu’est-ce qui leur a posé problème ? Comment ils pourraient encore mieux utiliser l’IA la prochaine fois ?
Les bénéfices à priori pour mes élèves :
Franchement, je crois qu’il y a du positif avec ce genre d’approche.
- Ils deviennent plus autonomes : Ils apprennent à gérer leurs difficultés sans tout attendre de nous (ou de leurs parents) de manière passive
- Ils développent leur esprit critique : L’IA n’est pas une vérité absolue, et c’est important qu’ils le comprennent dès maintenant (surtout dans le monde actuel)
- Ils améliorent leurs méthodes de travail : Mieux s’organiser, mieux comprendre, ils s’enrichissent, ose poser des questions, bref ils construisent !
- Ils se préparent au monde de demain : Parce que, qu’on le veuille ou non, l’IA
ferafait partie de leur quotidien.
Et Nous, dans tout ça ?
Je vois les écueils : « Et si ça devenait une habitude de tricher ? Et si on les déresponsabilisait ? L’effort de réflexion».
Je pense qu’un parent qui aide trop, ou un recopiage sur un camarade, c’est la même chose. En fait l’IA ne change pas ces difficultés, elle existait avant elle, cependant, si on doit à percevoir l’IA comme une aide constructive, ça peut marcher.
Bien évidement, le nœud du problème réside dans la question : « Seuls, sauront-ils l’utiliser sciemment et efficacement pour qu’ils continuent d’apprendre et de s’enrichir ? »
Aidons les, accompagnons les, formons les !