Voilà, toujours en contact avec Michel VIGIER (pour rappel, il est à l’origine de l’assocation API qui lutte contre l’innumérisme, et entend vouloir changer l’enseignement des mathématiques par un retour aux capacités innées de l’enfant : la proportionnalité et l’équivalence des quantité par le boulier).
J’ai donc acheté son livre, Michel Vigier m’a promis le boulier qui allait avec.
Ce livre est à destination des parents et instructeurs.
Le livre est bien fait, d’ailleurs une première question me taraude encore, est-ce Michel Vigier qui est dessiné?
[La réponse est oui. Au début, ce devait être Einstein mais pour des raisons de droit à l’image, Mr Vigier a demandé d’avoir une caricature d’un prof de mathématiques, le dessinateur a choisi]
Pourquoi ce livre?
Ci-contre la première et la quatrième de couverture.
Mr Vigier a repensé l’enseignement des mathématiques pour aider les élèves les plus en difficultés. Son message est simple, en 2009, une enquête de l’OCDE a révélé que quasiment un élève sur deux avait de sérieuse difficulté en mathématiques.
Il s’est donc mis en tête d’agir contre cela.
Aidé de recherches (notamment celle de M. Fisher), il défend l’idée que tout élève peut acquérir le minimum vital en mathématiques, il rejette la notion de dyscalculie développementale (non issue d’un trauma). Il a donc créé sa méthode : « la méthode des abaques« .
Il a conçu, en plus d’une association, d’un jeu, d’une méthode et des expérimentations, un livre en vente portant le même nom.
Sa méthode consiste à avoir élaboré une échelle de savoir et savoir-faire, 80 barreaux environ, et de trouver les moyens de passer d’un barreau à l’autre.
Ce livre explique comment passer de barreau à un autre.
Dans cette échelle, on retrouve entre autres, les items des compétences liées au socle commun.
On retrouve la même idée du socle, à savoir l’obtention par tous de ces compétences mathématiques.
II. Présentation du livre
Au premier abord, le dessin type bande dessiné, le rend accessible, je me suis même dit qu’au début ça faisait trop, mais…
force est de constater, que le livre est de qualité, facilement lisible, clair.
Chaque page est découpée en 3 parties :
- Un bandeau rappelant les acquis nécessaires pour la nouvelle notion et ce qu’elle explique (on sait que…. on va voir)
- Un rappel d’un cas concret et intuitif (image mentale)
- Extension du cas à la généralité
Le boulier est constamment présent, ce qui suggère fortement une utilisation régulière de celui-ci comme extension de l’usage des doigts que nous avons. C’est donc une méthode à appliquer sur le long terme et non applicable à court terme.
Bon ceci dit, il y a des explications qui me chiffonne notamment le fameux produit en croix (l’association de la flêche comme un produit) , Michel Vigier m’avait dit qu’on s’appellerait pour en parler, on ne l’a pas encore fait. Peut-être dira-t-il qu’il faut aussi donner des techniques non bloquantes.
Le livre est, en somme, bien fait, pour un enseignant on peut prendre ce qu’il nous intéresse, ou tout prendre. Dans le livre, chaque notion est accompagnée par les acquis qu’il faut avoir.
III.L’Histoire
Il y a aussi énormément de références historiques, un vrai régal pour un féru d’histoire des mathématiques que je suis. Sur ce point, j‘adhère complètement, il est nécessaire de faire comprendre que les mathématiques ont évolué et évoluent encore! Les mathématiques sont vivantes. Il y a des raisons pour toutes choses. Rien ne vient du hasard.
On y présente les différentes civilisations qui ont imprégné les mathématiques que nous connaissons aujourd’hui.
IV. Le but pédagogique
Bien entendu, en lisant le livre, on voit qu’il s’adresse d’abord aux professeurs des écoles, en effet, on est sur l’apprentissage des nombres, des opérations et de la résolution de problèmes simples.
Bien entendu, Michel Vigier m’avait dit qu’on pouvait étendre cela au début du collège. La proportionnalité est effectivement un axe majeur du programme du collège de la 6e à la 3e.
Le tableau est donc l’outil qu’il faut développer, il a même soumis l’idée que le théorème de Thalès pourrait être appliqué à l’aide d’un tableau.
Au début, je me suis dit que c’était un sacrilège, mais à y réfléchir pour les élèves en difficulté, on pourrait différencier l’apprentissage et leur faire apprendre le théorème de Thalès par un tableau. Quelle différence? On parle toujours de proportionnalité dans les deux cas, non?
Bref, l’optique est d’instituer le tableau comme référence constante (bien entendu, en martelant que le tableau doit être de proportionnalité).
Je vais donc me lancer dans cette petite expérimentation en marquant encore plus l’usage du tableau avec mes 5e et 4e.
Pour finir, Michel VIGIER, le 20 septembre, va défendre son projet pour demander un appui de l’enseignement, au ministère. La suite au prochain épisode.
Bonjour,
J’aurais souhaité avoir votre retour d’expérience sur l’utilisation de la méthode des abaques. Quelle efficacité?
Merci d’avance
LN
Même question que la personne précédente 🙂
Bonjour, ce qui est regrettable c’est que cette démarche n’est pas accessible pour les enfants « Dys » qui ont des troubles neurovisuels et une ou plusieurs dyspraxies( genre dyspraxie visuo spatiale et dyspraxie gestuelle car ils ne peuvent pas ni manipuler l’outil, ni se repérer facilement sur des tiges et des lignes ( compétences nécessaires pour tirer bénéfice de cette démarches)..
Il faut prévoir plus de possibilité de retour ( feedback et des outils variés très repérés dans le temps et dans l’espace..) Je ne suis pas du tout ni informaticienne ni mathématicienne donc je bidouille . J’ai déjà expérimenté des pistes qui fonctionnent dans le même esprit..PS je bosse avec des enfants qui présentent des troubles importants des fonctions exécutives ( planification mémoire impactée, IMC, etc)