Un professeur de collège visite l’univers d’une école….

Il y a quelques temps, j’avais co-animé une réunion portant sur un  projet d’expérimentation, beaucoup de professeurs des écoles (PE)  étaient présents (précision : aucun ne venait de l’école de Loué). Nombre d’entre eux lors de cette réunion ont pas mal cassé du sucre sur les professeurs des Lycées Collèges  (PLC) et pour cause, ils ignoraient que j’étais le seul PLC présent!

J’ai entendu beaucoup d’ânerie et de caricatures du prof de collège, être intraitable qui n’aime pas son métier et qui casse de l’élève en difficulté. D’entendre cela de la part d’élèves, ça fait sourire, d’entendre cela de la part de collègues, beaucoup moins.

Je me suis donc mis en tête d’aller voir ce qu’il se passait dans ce petit monde qu’est l’école (ici de Loué).

Je ne pouvais pas reprocher à ces PE de ne pas connaître le monde du collège alors que je ne connaissais pas leur monde.

ecole

Ni une ni deux, à la fin de mon conseil École-collège, je suis allé voir la collègue de l’école de Loué, et de but en blanc, je lui ai indiqué que je souhaitais assister à un cours de maths. Elle m’a dit qu’elle me redirait et qu’elle me donnait son accord de principe.

Une semaine plus tard, hier, j’avais vu ce qu’il se passait dans ce mystérieux monde de l’école. D’ailleurs l’accueil fût super  chaleureux!

Le jour J, chez Sandra (Hurel).

Devant l’école, 8h30, chose marrante, je croise des élèves de 3e que j’ai qui accompagnent leurs frères et sœurs à l’école. Quelques regards interrogateurs.

ecoleloué

Je file mon chemin, je demande à une enfant où se trouve Mme Hurel, toute gentille qu’elle est, elle me mène à la salle des CM2 où Sandra (Mme Hurel) prépare son cours.

La salle est grande, le double de la mienne, un vidéoprojecteur grand angle (très proche du mur, ce qui permet à l’enseignant de se tenir devant le tableau sans y projeter son ombre ).

Elle m’informe  qu’elle va étudier le cercle avec les élèves. Le cours sera fait en demi-groupe, le premier demi-groupe travaillera avec elle sur le cercle avec les notions de rayons et de diamètre, tandis que l’autre demi-groupe travaillera en autonomie sur de la reproduction dessins sur quadrillage et ce pendant 45 minutes. Les 45 minutes suivantes, les demi-groupes inverseront leurs tâches.


Les élèves s’installent, sourient en me voyant me disent bonjour, je reconnais quelques têtes qui ont fait la visite du collège (et que j’ai, je crois, grondé sévèrement parce qu’ils faisaient trop de bruit dans le couloir… ).

Stupeur, il n’ y a pas de bruit, pas de rire, pas de bavardage, quelques chuchotements seulement ponctuent cette entrée des élèves!

Le cours commence, Sandra demande à deux élèves (responsabilisation!) de ramasser  les cahiers du soir (ce sont les cahiers sur lesquels les élèves font leurs maigres devoirs, ici on avait demandé de recopier 4 fois 5 mots en vu d’une dictée).

S’en suit un exposé sur les USA par une élève, Lou,dont les parents y sont partis en voyage. Elle présente le billet de 1$ et un attrape-rêve. La carte des États-Unis est vidéo-projetée par l’enseignante durant l’exposé de Lou. Des questions sont posées par les élèves dans un calme très surprenant, une gestion de classe à faire pâlir (on est d’accord, les PE voient plus souvent leurs élèves, il est plus facile de gérer les élèves car ils les connaissent tout simplement mieux, mais quand même….)!usa

Ensuite, Sandra attaque sur un problème rapide de maths (En résumé : « Un bousier peut lever jusqu’à 1141 fois son propre poids, il pèse 30g, exprimer en kg le poids qu’il peut soulever »).

Elle autorise clairement l’utilisation du tableau de conversion, les élèves sortent leur ardoise et l’utilise comme brouillon (Perso : je hais l’ardoise. On y met tout le raisonnement et malheureusement on en garde aucune trace!!), mais ils ont le réflexe d’écrire pour résoudre ce qui se perd pour certains parfois au collège.

L’ensemble des élèves comprend qu’il faut utiliser une multiplication sauf 2 qui font l’erreur de passer par une division (Sandra m’informera que ces deux enfants,en très grande difficulté, ont un niveau de CE1 et CE2 et qu’ils auront une orientation SEGPA). On ne s’arrête pas sur ce cas d’erreur de choix opératoire (Ce choix est acceptable, faut-il stigmatiser les deux élèves faibles? Comprendront-ils leurs erreurs sachant qu’ils verront les regards des autres se porter sur eux et qu’ils auront dû mal à écouter? )

La correction est faîte par une élève (Manon), les élèves s’autocorrigent.

Le cours sur la géométrie commence. Les élèves collent l’énoncé de l’exercice et le font en classe dialoguée (l’enseignante pas à pas résout en même temps qu’eux l’exercice, ce sont les élèves qui guident l’enseignante). Beaucoup de confusions sur le rayon et le diamètre expliquées par ma présence qui les a quelque peu troublés. Les consignes sont oralisées pas à pas par l’enseignante. Les élèves en difficulté arrivent à suivre à peu près, les bons élèves se plient au rythme de Sandra. (chose plus difficile dans mes cours où je m’adapte au rythme des élèves en faisant parfois des grands écarts….)

Sitôt l’exercice terminé, Sandra demande au voisin de corriger les productions des élèves, il suffit de mesurer les rayons. Sandra veille au grain sur les petits écarts de corrections.

Durant ce temps, un PE stagiaire observe et aide les élèves qui font de la reproduction.

Les demi-groupes inversent leurs tâches respectives. La deuxième partie du cours se passe comme la première.

J’ai été scotché par la discipline qui y régnait et le tout dans la bonne humeur.

Sandra : « Fabien, avec quoi place-t-on le centre du cercle? » (sous-entendu avec une croix)

Fabien : »Avec un crayon et du papier. »

Sandra : « C’est vrai qu’avec un silex c’est plus compliqué! Crois-tu que c’est de ça dont je veux parler? »

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La récré

Toute l’équipe se rejoint dans la salle de repos. On échange sur les conditions de travail, la liaison école-collège qui a eu du mal en 10 ans à s’établir, j’ai tant bien que mal affirmé que les nouveau profs que nous étions, avions vraiment envie de collaborer.

On évoque les différences entre nos conditions de travail.

La mise en réussite d’un élève est plus aisée pour un PE, en effet, il peut « changer de matière« . Un élève faible en français peut être mis en réussite en maths. L’élève peut donc montrer à l’enseignant qu’il est apte à faire quelque chose.

Ceci est plus difficile au collège, on en vient plus facilement à la culpabilisation de l’enseignant  » De toute façon, M’sieur, j’étais nul en l’année dernière en Maths parce que j’avais Mr Truc et qu’il était nul« .

On évoque le programme, en lisant les objectifs pour le CM2, on s’aperçoit qu’on peut y lire quasiment l’intégralité du programme de 6e…. Cela pose question….

Ca sonne, je suis cette fois-ci Marion qui a accepté que j’observe ses CM1-CM2.

Chez Marion (Bigot)

terreSalle méga-grande comme celle de Sandra. Les élèves s’y installent. Ils sont un peu plus remuants et semblent un peu plus perturbés par ma présence. On attaque de facto le cours. Les élèves, je ne m’en aperçois pas tout de suite, sont répartis en 3 groupes : Mars, Saturne et Terre.

 

Ces groupes, je le saurais plus tard, sont des groupes de niveaux(CM2, CM1-fort, CM1-faible). Les CM1 auront fait les mêmes exercices durant l’heure, seul le nombre d’élèves change, il est réduit pour les faibles. Cela permettra à l’enseignant de les écouter et dialoguer plus facilement avec eux.

chronoTout est chronométré! Le timing est quasi parfait 40 minutes et un roulement s’opère après que élèves aient entendu la cloche que Marion fait sonner. Impressionnant!!

 

 

J’ai recopié l’organisation!

Terre Saturne Mars
Tps 1 Travail avec la maîtresse Exercice autonomie Application du cours
Tps 2 Application du cours Travail avec la maîtresse Exercice autonomie
Tps 3 Exerciceautonomie Applicationdu cours Travail avec la maîtresse

On peut lire dans la salle, un écriteau:

On ne dérange la maîtresse que si l’on a d’abord  demandé à 3 personnes de l’aide.

Si bien, que Marion n’est quasiment jamais dérangée, les élèves sont vraiment autonomes et coopératifs entre eux.

salleecoleLa zone d’occupation de la salle est étonnante et à plus d’un titre :
Les élèves qui travaillent avec la maîtresse, vont près du tableau et s’assoient par terre

pour être plus proches de la maîtresse. On touche l’intime, l’enseignant devient accessible, l’élève a plus l’impression d’être écouté et de pouvoir parler.

 

 

Le cours traitera de la division euclidienne avec un objectif vers la division décimale que l’on aura juste touché du doigt.

 

Fin de la matinée

On sort, les enseignants sont en dehors de l’école pour ce temps libre du midi, et parlent tous ensemble des élèves. Malheureusement, je les quitterais trop rapidement pour une réunion sur Le Mans.

 

Une expérience super riche.Un accueil d’enfer. Bref, j’aurais même envie d’y retourner, puis un dialogue pourrait s’instaurer… avec le conseil Ecole-collège ça pourrait être super chouette.

Malheureusement, les deux collègues mutent… reste à recréer des liens avec les nouveaux et les autres. Franchement des PE top, qui ont su accepter que je vienne les voir!

J’espère pouvoir réitérer l’expérience l’année prochaine.

En tout cas, j’ai pris une claque! Oui, les élèves dès le CM peuvent être autonomes, et cette gestion indépendante de plusieurs groupes permet de gérer les difficultés des élèves, de prendre le temps. Vous savez? Ce fameux truc dont on manque souvent!

En tout cas, j’ai surtout été impressionné par la gestion du groupe classe en le scindant en deux ou trois et par cette mise en autonomie des élèves. J’ai vu que cela marchait à l’école, nul doute que cela peut marcher dès la 6e au collège!!! A tenter?

Wait and see!

A propos de l'auteur : blank

Enseignant de mathématiques : collège Belle-vue de Loué Membre de l'équipe du "Rallye mathématique de la Sarthe" blog : mathix.org

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14 commentaires

  1. Et bien ça ne traine pas avec toi !!!

    Pour l’organisation en scindant les groupes, pour tout te dire au primaire il y a quelques années on ne le faisait pas trop. Aujourd’hui avec les groupes classes très hétérogènes et les difficultés grandissantes des élèves à écouter et se concentrer, on y vient de plus en plus. C’est une organisation qui nous vient directement de la maternelle, il y a plein de choses à y prendre.
    Le tout c’est de bien penser les activités autonomes et l’organisation matérielle.

    a+

  2. Très intéressante cette enquête en immersion dans le monde inconnu de l’école primaire 🙂

    Il est vrai que les croyances vont bon train des deux côtés (et je te racontes même pas ce qu’on peut dire à propos des profs de collège de notre côté de la force : au lycée :).

    Il est cependant tout à fait véridique qu’on va trouver des caricatures nauséabondes de mauvais profs à tous les niveaux.

    Mais peut-être que le problème est plus global :
    https://www.youtube.com/watch?v=qZnqDTFsMFs

    à bientôt,

    Patrice HARDOUIN

  3. Intéressant cet article, l’autonomie et le travail en groupe est quand même visible pendant le Rallye, ne crois-tu pas Arnaud. Je reste cependant septique sur une chose : Le PE est maître à bord toute la semaine, la pluralité de l’autorité au collège change peut être la donne, non ? De plus, les élèves se connaissent, généralement, ils se suivent depuis la maternelle. Je pense que l’on gère un peu tous ça en septembre : découverte du collège, repère, exigence, etc.
    Pour autant, je reste positif sur deux choses : ta PE est constructive dans sa démarche et ouvrir un pont entre école et collège est bénéfique aux élèves et deuxièmement tu pointes un détail important, nous connaissons peu nos collègues de primaire et de lycée, or nous sommes bien le pont qui lie les deux.

    Je sens l’envie de rentrer en contact avec l’école de secteur histoire de pouvoir également découvrir ce monde qui nous est inconnu.

    Je salue votre démarche (je ne te tutoie pas Arnaud, je parle de vous deux.)
    J’aimerai bien que ta PE observe au collège et qu’elle écrive son ressenti, cela pourrait être intéréssant.

    BRAVO !!!

    1. Et bien, non Julien comparer le Rallye (3 jours / an) et les cours (toute l’année) n’est pas possible. L’un est un événement ponctuel, l’autre est quotidien.
      Pour la découverte des gamins etc… le conseil école-collège est une instance qui normalement y répond pour les 6e, sinon on a les réunions entre collègues disciplinaires.
      La pluralité de l’autorité justement est un frein à l’instauration d’une autorité saine.
      Pourquoi, par exemple en ayant 1 heure par semaine les élèves crois-tu que tu peux instaurer rapidement une habitude de travail? Les multiplicités des us et coutumes dans les cours (chacun à sa méthode (et même vocabulaire) dans chaque discipline et même chaque année, car on change de prof), pauvres gamins ils doivent changer à chaque fois, ça perturbe, ils ont dû mal à s’habituer, donc non c’est un frein, un vrai.
      Le seul avantage à la multiplicité des enseignants est qu’un élève a plus de chances d’apprécier au moins un prof…

  4. Juste pour éviter de te contredire, mais je trouve réducteur de considérer l’événement Rallye comme étant seulement de trois jours. Les stratégies que je développe avec mes classes de 6e ne sont pas que pour le rallye, je tente de conserver la plus-value pour l’année, et non juste en réduisant au concours. D’ailleurs, il s’agit d’un point que l’IREM de Nantes tente de répondre.
    Cela reviendrait à considérer nos problèmes DUDU comme étant une seule séance par semaine, or tu l’exploites sur d’autres moments de cours plus linéaire, sur d’autres activités (pour ma part, l’esprit critique est développé, les explications entre eux, les échanges entre eux sont développé sans que nous enseignant soyons considéré comme le chef mais comme l’arbitre : on ne fait pas le match, on le régule (pour bien entendu arriver à nos fins : l’acquisition des notions), non?
    Cependant, je te rejoins sur les habitudes de travail qui sont différentes selon le prof (sans juger le mieux ou le moins bien.) qui peuvent rendre difficiles l’habitudes de ce genre de travail. Je rajouterai un frein, mes élèves n’ont pas la même classe de maths toutes la semaine, et oui, je n’ai pas « ma » salle.

    Cependant, je pense qu’il faut essayer sans parler de réussir. Essayer, n’est ce pas là la clé pour améliorer l’école ?
    Nos conditions sont difficiles et le sauront de plus en plus, mais on peut adapter la méthode vue en CM au collège. Enfin j’y crois et je ne me résignerait pas.

  5. Le monde est petit…
    J’étais en train de chercher des trucs nouveaux et sympas sur Pythagore pour mes 4ème de Saint Gaultier (ça devrait rappeler quelques chose à Julien) quand je suis tombée sur ton blog par le pur des hasards. La photo du profil est suffisamment claire pour ne pas me tromper de personne. Et puis Tifenn lol Bref, ton blog et très intéressant et j’avoue y piocher quelques bricoles 😉 Pour ce qui est de cette fameuse liaison école-collège, j’ai mené plus ou moins la même expérience cette année que toi. J’ai moi aussi été scotchée par l’autonomie et l’absence totale de bruit lors des tâches effectuées. Pour ma part, c’est moi qui a mené la matinée avec des CM1-CM2 sur deux TP mettant en évidence la constance pi dans le calcul de périmètres de cercles (tracés ç la craie, utilisation de cordes et de mètres, boîtes cylindriques, roues…). J’ai pris un réel plaisir à bosser avec ces CM alors que je rame parfois avec des élèves plus grands de collège qui rechigne pour tout.
    Bonne continuation à vous tous et un bonjour à tout ce petit monde nantais, sarthois, auvergnats, berrichons…
    Aurey.

  6. Ton expérience est très intéressante. Elle est menée depuis 2 ans dans ma circo avec les enseignants de CM2 qui « accueillent » dans leur classe un prof de maths du secteur après la liaison CM2-sixième. D’ailleurs, je ne sais pas pourquoi c’est toujours un enseignant de maths qui se déplace.
    Si c’est liaison école-collège pouvait se centrer sur les échanges de pratiques ce serait bénéfique pour tout le monde!

    Quant à moi, après des années de PE, j’ai bien envie de changement. Je vais donc demander à basculer dans le secondaire. Cela veut dire repenser toute ma pédagogie et la transposer pour un public plus âgé. Et enfin, refaire des maths!

    1. Je retente l’expérience la semaine prochaine dans une autre école!
      Je pense que la liaison école-collège va tout doucement nouer des relations entre primaire et secondaire, mais il faut être patient.
      Je te souhaite bon courage pour la mutation vers le 2nd degré,c’est un autre univers qui s’ouvrira à toi! 🙂

  7. Je vous cite : « J’ai vu que cela marchait à l’école, nul doute que cela peut marcher dès la 6e au collège!!! A tenter? »
    La réponse est OUI, sans aucun doute… Mais alors, pourquoi je n’ai pas trouvé l’article suivant sur le blog, du type « Au collège comme à l’école »
    Et comment se lancer ? En tout cas, merci pour l’idée… Et puisque je n’ai pas trouvé la suite ici, je vais tester mardi, avec mes 4ème.

    1. La réponse est plutôt simple.
      Je n’ai pas réellement eu le temps d’organiser le partage du temps dans mes classes, cette j’expérimente à fond les problèmes ouverts et travaux de groupe en leur accordant plus d’importance, et j’expérimente les cours-vidéos.
      Je n’ai pas le temps aussi d’écrire un article sur tout ce que je fais entre autre en ce moment projet vidéo avec des élèves, théâtre, projet vidéo en primaire avec un PE…
      C’est déjà, je pense, bien assez, cela empiète même peut-être un peu trop sur ma vie privée en terme de travail….
      Mais je serais curieux d’un retour si tu en as de ce genre d’expérimentation.
      A+

  8. Mon dieux que sa passe le temps j’ai connu monsieur durant arnaud au college bellevue ainsi que beaucoup d autre que desbons souvenir et mauvais je revoie des fois madame bourgoin

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