Salut à tous! En cette rentrée, je suis tombé sur twitter sur une annonce d’une calculatrice libre pour lequel on peut en commander une seulement si on est professeur et s’il en reste dans leur stock (ceux-ci étant limité). Je reçois un mail de remerciement pour l’intérêt que je porte au projet, on me demande l’adresse mail professionnelle et dès le lendemain, je trouve avec plaisir une calculatrice dans mon casier! Outch, c’est rapide!
Bref, j’ai donc découvert la calculatrice en la manipulant un peu.
Je précise que ce n’est pas un article sponsorisé. Je trouve juste cette initiative super bien et si mon blog peut aider…
I. La calculatrice
D’abord le but de cette calculatrice c’est de répondre au besoin du lycée (et du collège).
En première impression, elle est très légère et plutôt fine. Le design est épuré, bref, je suis plutôt fan.
A l’allumage, on se retrouve avec un menu un peu du type casio mais en couleur. Le jaune domine pour faire un rappel du design de la calculatrice, on retrouve : le calcul, les fonctions, les suites, les statistiques, les probabilités, les régressions et la programmation python (il faut mettre la calculatrice à jour pour cette dernière entrée).
La calculatrice gère les nombres complexes des deux formes d’ailleurs. ( et ).
Le gros défaut pour cette entrée, c’est l’impossibilité de faire du calcul fractionnaire, mais j’y reviendrai.
Pour les fonctions le graphique est aisé à tracer, et est plutôt rapide. Le passage vers le tableau de valeurs est très rapide également.
Pour les suites, on a la choix en formule explicite ou par récurrence d’ordre 1 ou 2 avec le tracé de la suite.
Pour les statistiques, on retrouve la possibilité de remplir un tableau d’effectif, l’histogramme peut être tracé ainsi qu’un diagramme en boîte qui nous offre aussi la médiane et les quartiles et les extremums. Simple et rapide.
Pour les probabilités, on retrouve les fonctions binomiale, uniforme, exponentielle, normale et poisson.
On a aussi la possibilité de faire des droites de régression en partant d’un nuage de points.
Une version web de la calculatrice est utilisable.
II. Un avis
Bref, elle remplit efficacement les usages du lycée et collège si ce n’est plusieurs petits points gênants :
- Le calcul fractionnaire non implémenté. Impossible de faire 2/3 + 2/3, la calculatrice rend 1,3333333
- La notation E pour , pas forcément adapté pour le collège
- La mise à jour ne fonctionne pas sous linux… seulement windows et Mac.
- Une interface ordi calculatrice pour télécharger les algorithmes python qui n’existe pas encore.
Mais ce qui pourrait être un défaut présentement n’en est pas un à mes yeux. Le développement pour résoudre cela est en cours, d’ailleurs l’implémentation de la calculatrice est open-source! Des commits (propositions de morceaux de codes pour améliorer le projet) sont faits par des utilisateurs pour améliorer la calculatrice (par exemple des correctifs, des ajouts de fonctionnalités comme des thèmes etc…). L’équipe officielle, elle, bosse justement sur l’implémentation du calcul fractionnaire, cela devrait arriver dans les mois qui viennent. Mais on n’a pu me donner une date précise, juste la confirmation que l’équipe bosse dessus.
C’est là, je pense la force du projet, une calculatrice qui se met à jour et qui ne devient pas désuète.
Pour preuve, quand on obtient la calculatrice, on n’a pas accès à la fonction d’algorithmie : Python, après la mise à jour, on la retrouve (encore en version béta, mais cela permet de s’y frotter un peu)
EDIT du 06/20/2017 (un merci à Bernard Parisse pour sa relecture de la licence) : Bon niveau licence libre, on ne s’y retrouve que partiellement. On n’a le droit de modifier le code que pour son propre usage, mais nous n’avons pas le droit de partager nos propres modifications si elles ne sont pas acceptées par Numworks, ce qui n’est pas super libre vous en conviendrez. Je n’ai pas compris pourquoi ils n’ont pas laissé la possibilité de créer un fork du projet de Numworks à l’instar de Firefox pour Mozilla Corps. (Debian il fût un temps proposait sa propre version de Firefox sous le nom de Iceweasel.) Je m’en vais demander des renseignements sur ce point.
Voilà aussi qu’un autre lecteur, Adrien Bertrand ,semble apporter un éclaircissement sur ce point où en fait une certaine tolérance aurait lieu sur ces partages de commits qui existent déjà. Sur GitHub pour apporter une modification il faut forker le projet ce qui rentre en contradiction avec la licence de fait.
J’attends une réponse de numworks sur ce point (j’ai envoyé un mail).
Edit 2 : Numworks m’a répondu et confirme qu’ils exercent une certaine tolérance sur les copies set sont en réflexion pour assouplir la licence qu’ils estiment eux aussi trop restrictive.
C’est un projet à suivre de très près.
Bonjour,
Le terme open-source est vague et l’image du pingouin pourrait laisser croire que la calculatrice est libre comme GNU Linux. Or la licence actuelle est tout sauf libre, puisqu’il est impossible de partager ses modifications. Le seul droit que vous avez c’est de corriger des bugs ou d’implementer des fonctionnalites gratuitement pour Numworks, et ils peuvent bien sur refuser de les integrer.
Passe la nouveaute, je ne pense pas que ca va amuser beaucoup de developpeurs de travailler dans ces conditions, d’autant plus que les contraintes memoires de la machine limitent beaucoup les possibilites (par exemple il m’est impossible de porter giac/xcas dessus, contrairement a ce que j’ai fait pour les TI nspire, pour 3 raisons: pas assez de memoire, pas de possibilite de mettre des programmes tiers sauf a recompiler un firmware, pas de possibilite de partager un firmware modifie).
Bonjour, alors les sources sont ouvertes « open source ».
On peut implémenter le code nous même et même on peut faire les modifications sur notre calculatrice, par contre si on veut que les modifications soient rendues publiques et soient utilisées dans toutes les calculatrices alors oui, il faut que Numworks accepte et … je trouve ça normal, c’est le même fonctionnement que pour Mozilla Corps avec Firefox. On a le droit de développer son propre navigateur pour soi et de la distribuer sous un autre nom (idem ici, on peut distribuer nos propres sources) mais par contre pour qu’elle soit inclue dans le depot mozilla il faut avoir l’aval)
Donc pour moi, c’est open source 😉
Vous pouvez faire des modifications pour votre propre usage non commercial, mais vous ne pouvez pas redistribuer les sources modifies de la Numworks en creant un autre projet.
« Section 2 – Scope.
License grant.
Subject to the terms and conditions of this Public License, the Licensor hereby grants You a worldwide, royalty-free, non-sublicensable, non-exclusive, irrevocable license to exercise the Licensed Rights in the Licensed Material to:
reproduce and Share the Licensed Material, in whole or in part, for NonCommercial purposes only; and
produce and reproduce, but not Share, Adapted Material for NonCommercial purposes only.
»
Section 3 un peu plus loin
« For the avoidance of doubt, You do not have permission under this Public License to Share Adapted Material. »
Je pense que Numworks communique beaucoup en jouant sur cette ambiguite : il faut bien lire la licence pour comprendre que leur logiciel n’a rien de libre, contrairement a d’autres logiciels, par exemple Firefox que vous citez:
« . License Grants and Conditions
2.1. Grants
Each Contributor hereby grants You a world-wide, royalty-free, non-exclusive license:
under intellectual property rights (other than patent or trademark) Licensable by such Contributor to use, reproduce, make available, modify, display, perform, distribute, and otherwise exploit its Contributions, either on an unmodified basis, with Modifications, or as part of a Larger Work; and
under Patent Claims of such Contributor to make, use, sell, offer for sale, have made, import, and otherwise transfer either its Contributions or its Contributor Version.
«
En fait, c’est « open-source » dans le sens que l’on peut lire le source, mais il se trouve que la licence actuelle est très restrictive. L’équipe NumWorks en est consciente (et il est prévu de la revoir un jour pour solutionner les problèmes déjà relevées par plusieurs personne sur GitHub).
Bref, malgré cela, ils « overrule » la clause de non-distribution du moins sur les forks servant par exemple à faire des PR, Romain Goyet (il me semble) ayant lui même dit qu’ils n’allaient pas agir contre les forks. Le Readme encourage les contributions de toute façon, et pour contribuer sur GitHub, il faut faire une PR donc un fork.
Bref, espérons qu’ils trouvent un peu de temps pour améliorer la licence 🙂
Il faut etre tres prudent sur les bonnes intentions et ne pas oublier qu’une entreprise a pour but de faire des affaires. A mon avis, Goyet ne changera la licence que si c’est dans l’interet de Numworks, par exemple si la pression des gens du libre est suffisamment forte pour risquer de contrer l’image open-source qu’il veut donner de la calculatrice. Sinon, pourquoi ne pas l’avoir fait des le debut ou au moins courant septembre?
La reponse de Numworks evoquee dans Edit2 est bien vague : il n’y a ni date ni precision sur les evolutions possibles de la licence. Tant qu’une nouvelle licence n’est pas publiee, rien ne permet de differencier ce projet d’un projet qui utiliserait l’ambiguite du terme open-source uniquement pour faire de la communication.