Catégorie : Coup de Gueule

Open-dyslexie : un peu trop libriste me direz-vous?

opendys… Non je dirais tout simplement attaché à ce qu’est l’Éducation Nationale.

Je tenais à vous faire partager un échange entre Valérie D. et moi-même sur la police Open-dyslexie.

Open-dyslexie est une police libre basé sur “Bitstream” et « Vera » deux polices, elles-mêmes, libres. Dans le mail je parle de deux polices, en fait, maintenant, il en existe 3, avec l’arrivée d’Open-dyslexie-alta.

Celle-ci est téléchargeable ici ou directement là.

Et maintenant le petit échange :

Voilà, il y a déjà quelques mois, je recevais en commentaire sur l’article Open dyslexic : la police pour les dyslexiques .

bonjour,
Personnellement, j’ai opté pour la police de Christian Boer pour la raison suivante: l’épaississement de la base des lettres ne suffit pas. La police proposée par M Boer possède au moins 9 modifications par rapport à Open dyslexic. Je l’ai testé sur mes élèves, sur mon fils dyslexique/dysorthographique et le résultat a été bien meilleur qu’avec open dyslexic. le prix de la police n’est pas de 85 € mais de 9,95 € pour un an… ce qui reconnaissez-le n’est tout de même pas si cher.
Open dyslexic a été conçue par un informaticien, dyslexie par un inforgraphiste dyslexique lui même… ça peut faire une grosse différence.
Je précise que je n’ai aucun intérêt financier à soutenir la police de Christian Boer… mon seul objectif est d’aider au maximum les personnes atteinte de ce handicap… et également tout élève en difficulté de lecture.
Cordialement
Valérie D

Je n’ai pas publié ce commentaire. Aucune utilité, car peu visible, autant justement le mettre en avant.

C’est un exemple de ce que je déplore, celui de croire que les entreprises sont les solutions aux maux de l’école.

La réponse ne s’est pas fait attendre, par mail :

Bonjour Valérie.
Je me présente Arnaud Durand, tu as écrit récemment sur mon blog mathix.org.
Ton commentaire m’interpelle fortement.
A aucun moment dans cet article, on ne parle de la police de Christian Boer.
Je ne suis pas pour faire de la publicité surtout pour cet homme, enfin plutôt sur son pendant français René Van Den Heuvel à travers la société Auxilidys avec qui vous avez sûrement collaboré.
[…] il a tenté de me faire enlever l’article sur lequel vous avez justement posté un commentaire, prétextant une violation des droits d’auteurs.[le 22 décembre 2012] De fil en aiguille durant cet appel téléphonique, il a affirmé  beaucoup de supposés comme le « droit-image » (qui n’existe pas en ces termes) sur la police de caractères (qui est, en fait, régit par les lois sur le brevet logiciel et non les œuvres picturales, dommage qu’il soit tombé sur quelqu’un qui malheureusement connait le « libre » depuis longtemps), ou comme du non-sens de me demander le retrait d’un article présentant la police dont je ne suis pas l’auteur (Abelardo Gonzalez), comme si l’on pouvait avoir un quelconque  droit sur un article présentant un objet qui n’a fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire. Car aussi surprenant que cela paraisse cet homme affirmait que la police avait été copiée….
Je ne suis pas le seul d’ailleurs à avoir été contacté par cet homme : http://www.tassedecafe.org/2596-demande-suppression-article.html
Que dire de tout cela?
Et bien que je ne ferai pas l’honneur que l’on prononce [en ces termes] sur mon site le nom de cet homme.
Quant à l’argument « police faite par un dyslexique, c’est mieux qu’un informaticien« , en vous intéressant un peu plus au travail d’Abelardo Gonzalez, vous verriez qu’il est soucieux de l’améliorer ce qui a déjà été fait (open-dyslexique est la deuxième police qu’il a créé. La première étant Eulexia, l’une apportant des modifications que seul certains utilisateurs préfèrent à d’autres). Un informaticien qui fait cela bénévolement , lui cracher à la figure que c’est mauvais, pourquoi ne pas faire des retours? La coopération n’est-elle pas une valeur de l’éducation nationale?Me serais-je lourdement trompé?

Aussi la licence libre est une vraie valeur du partage, le partage gratuit que nous, enseignants, dispensons à nos élèves, quoi de plus normal?

Pour toutes ces raisons et pour l’écoute qu’Abelardo fait preuve, je ne comprends nullement votre positionnement, pire je m’y oppose.
Nous avons le même objectif, seulement, la solution à court terme de passer par l’achat est un retour en arrière. Quand on parle de privatisation de l’école, celle-ci passe par les collaborations insidieuses d’entreprises avec l’éducation nationale car pour le prix comme vous le soulignez est bien de 89€ (mince cela a augmenté) pour l’école et 159€ pour un collège et tenez vous bien pour une licence valable 1 an seulement! Une perle surtout à l’heure des économies budgétaires (pas comme si l’on voulait retrouver les postes d’enseignant perdus ces dernières années….).

Franchement, une honte! Mais oui, profitons de l’handicap de nos élèves, soutenons la démarche de cette entreprise pour qu’elle amasse de l’argent, là où du matériel ou des sorties pourraient être organisées…..

Vous m’excuserez la forme de mes propos, la fin d’année dans un collège difficile  met les nerfs à l’épreuve, mais Auxilidys reste un sujet, comprenez, à l’opposé de mes convictions profondes.

Je vous remercie d’avoir pris le temps d’écrire ce commentaire et visité mon blog.

Cordialement.
Arnaud Durand

Malheureusement Valérie ne m’a pas répondu, j’avoue en relecture que le ton était incisif.

Je ne nie pas que l’on puisse penser autrement et avoir un autre avis, mais les arguments du genre, c’est issu d’une entreprise donc mieux, sont, pour moi, complètement dépassés.

Mais ce n’est l’avis que d’un petit enseignant.

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Je suis démago…

L’idée de cet article m’est venu suite à la lecture de l’excellent livre « Collège Brutal » de Maya Goyet. Un bijou rempli d’expériences vécues, où le prof, sarcastique, avoue aussi être un peu démago, alors je sors en quelque sorte du placard…. J’ai repris son ton abrasif.

*

Ça y est le constat est tombé, en fait je suis démago. Le prof-théâtral blagueur est démasqué … « Démago » la quasi-insulte qu’on se dit entre collègues : « T’as vu lui le gros démago » « Pff, c’est qu’un démago de t’ façons » « Rhô le démago!!! »

Oui, je suis démago (un peu) et en fait je n’ai plus peur de le dire. Pourquoi ne pourrait-on pas l’être?

Aurait-on peur que les élèves apprécient le cours non pas pour la discipline que l’on enseigne (il est vrai que les maths c’est ce qu’on fait de mieux, c’est beau, c’est magique, c’est rassurant… par rapport au Français, facile de faire mieux non?, Et toc!) mais pour le plaisir tout simplement d’y être?

Je vois déjà certains collègues fustiger que l’on doit transmettre l’amour de sa discipline. Oui mais le peut-on pour tous? J’ai adoré l’histoire-géographie, les maths, les SVT, la physique-chimie, l’espagnol! Mais ce furent 7 années de torture pour moi avec le français et l’anglais. Pourtant rien y a fait et ce malgré d’avoir eu de bons profs. Je le reconnais avec recul.

Est-ce que les professeurs ont mal joué leur rôle?Je ne le pense pas, peut-on obliger un enfant à adorer tout ça?

C’est un peu comme les goûts, il y a les matières que l’on aime et d’autres non. Bien entendu, on peut aimer une matière grâce à un bon prof. D’ailleurs lors des rencontres parents-professeurs, certains m’avaient dit que leur enfant avait renoué aux mathématiques grâce à moi, j’avais « un bon feeling avec lui« . Les parents disaient qu’il venait avec plaisir en cours.J’ai souri, car c’est un coup de chance, des fois ça marche, des fois non. Le plaisir vient parfois donc du prof…. Dommage qu’il n’en soit pas autrement, mais ce sont des ados, tout simplement.

*

 J’en souris en y pensant. Il faut voir mes cours avec mes 5e, on y parle de guerre, d’arnaque, d’ascenseur, d’ombre, de lune, de pari, de vote, et d’histoire : un méli-mélo d’histoire, de conte, d’énigmes, de jeux. (Bien entendu quand cela s’y prête, pas assez souvent à mon goût.)

Anecdote concernant l’addition des nombres relatifs :

Je suis en pleine explication sur la guerre que se font les jetons blancs (les -) et noirs (les +)  (j’aurais pu dériver sur la discrimination, on s’aime tous malgré les différences!), je théâtralise, la petite histoire est contée (comptée),il y a un affrontement (un jeton blanc et un noir s’annulent), il faut savoir  qui est vainqueur!

Les élèves sourient en me voyant m’agiter avec mes « PAFS!! ils se tuent mutuellement et eux aussi, et attention fermer les yeux c’est sanglant » ( et rayer au rouge les jetons disparaissant).  Bien entendu on est loin du rôle du professeur sérieux, j’aurais pu parler placidement de guerre, créer l’image mathématique de l’annihilation de jetons de couleurs différentes. Quel avantage j’y vois?

Celui de créer une empreinte visuelle et auditive et d’accentuer sa ténacité par l’émotion (positive).

*

Je reprendrais une autre anecdote :

On est sur la soustraction des nombres relatifs, je me suis gauffré, un essai tenté et bien raté, un bon tiers de la classe est perdu et ce, malgré deux points de vue élaborés sur la soustraction. Je voulais tout d’abord éviter de donner trop vite la transformation de la soustraction en addition.

Je l’ai donc évoquée, je ne voulais pas que les élèves partent en vacances (c’était le dernier cours avant les vacances) avec un a priori négatif et qu’ils soient en total rejet à la rentrée. Je balance quelques exemples très rapides et fait remarquer que (-4)-(-5) = (-4)+(+5), j’institue très rapidement le mécanisme. Un élève lève la main et me dit que c’est une arnaque. J’ai souri, j’ai acquiescé. L’expression est restée.

J’ai entendu des « On peut utiliser l’arnaque au contrôle , monsieur? » « Mais l’arnaque, ça marche bien, en fait » ou  » Je préfère retirer des jetons que d’arnaquer« . J’ai parlé de transformation de soustraction en addition, mais les élèves ont retenu l’expression « l’arnaque » , même moi parfois je me mets à l’utiliser et… et alors?

Quand le sens de cette transformation viendra, ils sauront faire le lien entre le mot arnaque et transformation. Oups, mince certains appliquent sans comprendre…

Oui, j’en conviens, mais parfois le sens vient après. »Vous ne vous rappelez pas des déclics que certains ont en cours? » C’est juste que le sens ne leur  était pas parvenu, même si votre cours était superbe, un élève n’est pas forcément prêt à tout entendre de suite, ce n’est pas une machine.

Et puis,zut! J’ai envie de rire en cours, j’ai envie que les élèves rigolent, soit contents de venir que ce soit un plaisir de venir au collège!

Pourquoi cela devrait être une atmosphère froide et sérieuse? On peut être sérieux sans se prendre au sérieux et j’agis en ce sens!

*

C’est comme les paris que je lance parfois, sur des problèmes contre-intuitifs pour montrer que l’on peut se faire berner.

Comme par exemple, si on plie une feuille (de 0,1mm d’épaisseur) 22 fois et bien l’épaisseur obtenue dépasse la hauteur de la tour Eiffel et que 43 suffisent pour relier la Terre à la Lune.

J’ai même réussi une année rien qu’avec une classe, à gagner 7 paquets de bonbons, que j’ai refusé, et pour les téméraires qui les ont achetés, je leur ai demandé de distribuer cela aux autres élèves , en clamant : « Dans mon immense générosité (et pour le respect de mes dents), je vous les offre« .

Il n’empêche que les élèves se souviennent de cet événement, attention aux intuitions! Mieux qu’une image mentale!

*

Je me rappelle cette rentrée, je suis Professeur Principal d’une 5e, la plupart des élèves m’ont déjà eu en prof de maths l’année dernière, ils sourient, content de me revoir et moi aussi content de revoir leurs frimousses, même de revoir les élèves à problèmes. C’est le bazar dans le couloir, ils ne se rangent pas vraiment, d’autres collègues à côté, veulent faire de même avec les leurs.

Je joue le général, et leur dit «  Deeeeeux par deux et qu’ça saute! Je ne veux voir que deux têtes! » Les élèves se cachent donc les uns derrières les autres, ils se rangent.J’entends des « vite mets toi là, je file derrière » « Attention il te voit!« .

J’entame mon second ordre « Tenez-vous la main! » Les élèves sourient, rigolent mais ne le font pas. Je les fais rentrer en disant d’un ton faussement sévère « Et Bé vous commencez bien!!!« , les collègues rigolaient à côté, n’empêche que j’étais le premier à faire rentrer ma classe, et pour l’entrée en classe ce n’était pas le bazar, l’image du général était respectée.

Oups mince, ça aurait été mieux que ce soit l’image du prof qui véhicule cela... Moui, m’enfin ils savent que c’est Monsieur Durand qui est là. Il reconnaisse l’autorité, ils se prêtent simplement « au jeu » plus rapidement.

« M’enfin oui, mais tu vois, si d’autres collègues ne font pas ça, ils seront traités de ringards, tu forces la surenchère! »

Mais non, n’ayons pas peur de cela, j’ai juste créé un personnage, mon personnage! Mr Durand, il est comme ça : « marrant mais exigeant » (propos d’un élève de 3e qu’un élève de 5e , son frère, me rapportait).

J’ai créé « mon trou » (5 ans déjà! Bigre…) dans ce collège en ce sens, c’est un repère. Un élève a besoin de repère.

Je vois aussi une autre professeur d’Histoire-Géographie, calme, vieille école, qui vouvoie ses élèves , elle est hyper appréciée, car on sait que Mme L… est comme cela.Peut-être que le côté décalé du vouvoiement y joue. Un personnage de plus. (pour anecdote, la première fois que je l’ai entendu sermonner un élève j’ai cru qu’elle parlait à la classe, quelle surprise quand j’ai regardé dans la salle… Un pauvre élève tout seul face à elle!)

Mes deux autres collègues de maths, ne jouent pas de rôle (quoi qu’on en pense on en joue tous un, mais disons que rien ne les différencie d’un prof dit « classique »), cela ne les empêchent pas d’être appréciées, elles sermonnent, elles encouragent, cela change-t-il quelque chose que je ne fasse pas pareil? Je ne parierai pas là-dessus.

Un autre collègue, lui, il faut le voir, en costume digne digne d’un IPR (la première fois que je l’ai vu, j’ai cru qu’un collègue était inspecté), qui vouvoie aussi ses élèves,  il a offert des bonbons juste avant les vacances de noël, avec sourire, je l’ai traité de démago, car j’ai rien à en dire (quoique moi, Monsieur, je les gagne, les bonbons! Oui Monsieur!)

Mais le jour de mon inspection, j’avais fait un cours sérieux, plat (trop peur d’assumer cela)…. J’ai pas aimé, les élèves ne m’ont pas reconnu. Pauvres 6e, qui m’ont pourtant tout fait pour m’aider, mais ce foutu costume de prof-fonctionnarial ne m’allait pas du tout. Je ne m’y reconnaissais pas.

*

Tout ça pour quoi? Juste affirmer que tous les profs jouent des rôles, plus ou moins sérieux, avec ses exigences et tolérances. Être démago fait pour moi parti d’un personnage. Cela permet aussi de créer des images mentales efficaces, réconcilier des élèves avec la discipline, manipuler parfois pour arriver à nos fins, rendre agréable un cours.

Bien entendu, il y a plusieurs échelles dans la démagogie. Offrir des bonbons à des élèves qui ont obtenu de bons résultats ne me viendraient pas du tout à l’esprit! Je m’y opposerais d’ailleurs fermement.  Il y a des valeurs à transmettre!

Soyons sérieux …. mais sans se prendre au sérieux, tout simplement

demago

Au fait, bonne année!!

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Journal Télévisé France 2, quand les graphiques sont effrayants!

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Une petit surprise en regardant hier le JT de france 2 (déjà habitué à leur fameux expert « qui pense à notre place « sorti dont je ne sais d’où),

voilà un graphique bien louche qu’on nous offre sur un plateau.

Petite analyse :

Tout d’abord voici l’extrait du journal incriminé :


Vous n’avez rien remarqué?

La France a pourtant l’air, à s’y méprendre ,de dépenser deux fois moins d’argent que l’Allemagne dans la recherche. Bouh les vilains que nous sommes !!!

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Quelle critique peut-on faire?

  • On n’affiche pas l’unité de mesure, ou plutôt elle est cachée (trouvez-la!)
  • L’échelle verticale est cachée en gris sur fond … gris, étonnant, non?
  • Les pourcentages écrits en blanc ne sont pas affichés longtemps, du moins le 2,82% , ce qui nous ne laisse pas beaucoup le temps de s’apercevoir que l’origine du graphique n’est pas visible et que donc il faut chercher l’échelle qui, elle, est cachée.
  • Que dire de l’échelle horizontale? Elle est inexistante. A s’y m’éprendre les lignes verticales ne signifient rien!

Ce sont peut-être des éléments mathématiques qui pourrait être discutés en classe à l’aide de cet extrait de journal.

D’ailleurs, je le propose en téléchargement ici.

Il s’agit de les rendre critiques  face aux informations et qu’ils soient capables de les analyser correctement….

Bref, l’esprit critique, une notion du socle commun.

PS : Je me suis amusé rapidement à refaire l’image qu’ils auraient pu et dû présenter :

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Les révolutions chez l’Homme : le langage, l’écriture, l’imprimerie et la prochaine? Internet?

Encore un article sur l’évolution d’internet et le libre.

 

J’avais écrit il y a quelque temps un article sur le pouvoir de l’écrit. J’y écrivais que celui-ci permettait d’échanger, que cet accès à la lecture permettait ,de part le blog, des échanges via les commentaires.

Voilà qu’aujourd’hui je tombe sur une vidéo (de propagande?) sur le FIN militant pour l’union d’idées via internet, cette vidéo :

Cela m’a fait un peu froid dans le dos. Cette vidéo m’a rappelé un film français d’anticipation que j’avais adoré, « 8th wonderland« . Ce film présentait un « état internet » régit par des lois internes qui permettait à un groupe d’individus de partager des idéaux en se dégageant du carcan de la territorialité.

Je dirai que chez l’Homme, il y a eu plusieurs révolutions dont celles que je retiendrais sont:

  • L’apparition de l’écriture : Elle permet de perpétrer un savoir dans le temps, plus de transmission orale qui s’étiole mais on trace qui dure .Malheureusement seuls les érudits y avaient accès.
  • L’imprimerie : Permet la diffusion au plus grand nombre, elle a provoqué l’expansion de l’instruction, cela a favorisé l’accès à la lecture et à la culture. Malheureusement l’écriture était réservée qu’aux gens autorisés. Il y avait un contrôle des écrits. On nous obligeait à une certaine lecture. D’ailleurs même actuellement pour éditer son propre livre, c’est compliqué!
  • L’internet : Tout le monde peut écrire, et tout le monde peut y lire les écrits. C’est un espace libre non régit par un pouvoir. L’accès à l’écriture et à la diffusion est facilité.

Aujourd’hui, je pense qu’on est à l’aube d’une nouvelle ère de l’expansion du droit de diffuser ses idées au plus grand nombre. Oui, c’est dangereux pour les pouvoirs en place, car dérangeant, le regroupement d’individus se fait maintenant via la toile. On a vu lors du printemps arabe la capacité d’action de ce moyen de communication… Un outil puissant et quasiment indestructible.

Les outils de filtrage possiblement installables par les états sont soit impuissant (je pense au filtrage par DNS testé par Orange contournable par un changement de serveurs DNS ), soit trop restrictif (rend internet inutilisable pour tous).

Maintenant quand je vois qu’au nom du droit d’auteur,on nous a proposé ACTA (Même si je suis pour l’Europe, je reste effaré que ce soit l’Europe qui ait construit ce traité! Heureusement que le parlement européen l’a rejeté.) visant à surveiller les citoyens via les FAI donc sans instance juridique au premier abord.

On souhaite promouvoir un organisme (réunion de l’ARSCEP et du CSA) capable de « réguler » les connections internet chez les particuliers. (lien).

Espérons que le pouvoir en place ne fera pas l’erreur de toucher à la neutralité du net, la toile doit rester un espace de libre échange même si celui-ci est soumis à la Loi (et heureusement qu’il l’est!)

Il est d’ailleurs marrant de voir des politiques croire que c’est une zone de non-droit. (voir cet article)

Voici quelques citations :

Jacques Myard «J’espère que l’on va prendre conscience de la nécessité de nationaliser ce réseau.»

Donc c’est clair,  pour lui il n’y a pas de législation sur le internet, le mot internet existe dans les textes de loi depuis 1992…. hum.

Aurélie Filipetti «Si la presse abandonne la qualité, il n’y aura plus de différence entre les journaux, les magazines payants et la presse gratuite, notamment sur le Net où rien n’est éditorialisé.»

Ah bon? Et qu’on fait les résistants lors du printemps arabe, ils ont été éditorialisé par la censure?

Amanda Léar «C’est vrai qu’Internet ça me rend folle. Attendez, si je dis dans un magazine que Claire Chazal a les pieds plats, elle peut me faire un procès. Mais si j’écris sur Internet que le président de la République est un con, y’a pas de problème. C’est un espace de liberté mais à l’arrivée, ça devient n’importe quoi. Je vous le dis franchement, je rêve qu’on interdise ce truc!»

Bien entendu, on a le droit de diffamer sur internet? La loi existe et s’applique aussi sur les détenteurs d’internet, et d’ailleurs même caché derrière un pseudo, les administrateurs des sites (qui sont responsables de la diffusion des idées sur leur site) sont tenus de transmettre les informations liées au compte (IP, email associé au compte sur le site, …).

Christine Ockrent«Il y a les blogs et les sites, ils disent ce qu’ils veulent et la plupart du temps leur job consiste à salir les gens. Ça correspond tellement à l’esprit français! Avec les nouvelles technologies on peut écrire absolument n’importe quoi sur n’importe qui, on ne vérifie rien, on voit si la mayonnaise prend et après c’est génial c’est parti! Cette course à la polémique amuse des gens mais ce n’est pas ce que j’appelle de l’info.»

Marrant de voir que France 2 avait diffusé une information de suicides au JAPON, information non vérifiée qui s’est révélé fausse. Alors on donne des leçons?

Bref, tomber dans le travers de la diabolisation d’internet me fait sourire… C’est un outil formidable, mais bien entendu quand on ne connaît pas un objet on a tendance à croire que c’est mauvais.

Finissons en maintenant avec le droit d’auteur, historiquement, il a été créé par Beaumarchais pour protéger les écrivains de pièces de théâtre contre les troubadours qui les jouaient. En effet, on interdisait aux comédiens de tirer profit de leurs pièce sans leur verser une rétribution. On parle bien de profit, on autorisait de jouer gratuitement…. Imagine-t-on actuellement de jouer gratuitement un film? Non!

On parle de vol lorsque l’on copie un film, voler c’est soustraire un objet à un individu, ici la copie ne provoque aucun soustrait alors le message piratage = VOL me dérange.

Car je rappellerai qu’on pense avec des mots, changer le sens des mots change les mentalités. Avec sourire, je me rappelle une intervention de Lepage qui faisait l’historique du mot défavorisé. Avant (lorsque le parti communiste était convaincant) on parlait d’exploité et non de défavorisé. Ce qui est gênant c’est qu’en parlant d’exploité, on culpabilise l’exploitant. Les partis politiques ont changé et les  mots dans les discours ont changé.

Pourtant actuellement, ce sont toujours les mêmes personnes (les exploités sont les ouvriers payés au SMIC), on parle de défavorisé. Derrière ce mot on y voit simplement un manque de … chance, il n’y a plus de responsable!  Le fond de l’idée est différent, non?

Conférence sur la neutralité du réseau de Benjamin Bayart

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